Monsieur le Recteur,

Cette CAPA se déroule au lendemain d’une action d’envergure qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes dans la rue contre le CPE. Les personnels de l’Education Nationale ont pris toute leur place dans cette mobilisation : quel sens prendraient en effet nos métiers si la précarité était le seul avenir de nos élèves ? La FSU appelle à poursuivre la lutte aux côtés des jeunes et de l’ensemble des salariés pour le retrait du CPE.

En germe dans les années 90, la précarité dans le secteur public s’est considérablement renforcée ces dernières années : l’Etat se conduit parfois d’une façon qui serait jugée inacceptable de la part d’un employeur privé. La précarité s’étend du secteur public au salariat traditionnel et renvoie moins à la recherche de la flexibilité qu’à l’appauvrissement général des travailleurs en France.

Nos métiers, malgré certaines apparences, subissent eux aussi cet appauvrissement. Un certifié ou assimilé débutant est rémunéré moins de 25% au-dessus du SMIC quand il l’était deux fois plus il y a 25 ans. Le 1er échelon c’est 1,27 SMIC quand l’INSEE parle de bas salaire jusque 1,3 SMIC. Les mesures gouvernementales ne rattraperont pas le retard de nos traitements sur les prix : 0,5 % au 1er juillet 2006, un point d’indice additionnel (soit 3,75 euros nets) en novembre, alors que l’inflation prévue s’élève à 1,8 %. Le complément de 0,5 % en février 2007 laisse entendre que du point de vue du ministre, le dossier est clos pour 2007 aussi.

Nous revendiquons pour nos métiers plus de reconnaissance et de valorisation. Nous demandons notamment la reconstruction de la grille indiciaire, le 1er échelon passant de l’indice 348 à 466, le 11e échelon passant de l’indice 657 (2,4 SMIC) à l’indice 782 (3 SMIC). Cette grille ainsi translatée permettrait une accélération des débuts de carrière et assurerait à tous, en fin de carrière, l’indice terminal actuel de la hors-classe. Notre forte implication dans l’exercice de nos missions, nos responsabilités professionnelles et la dégradation progressive de nos conditions de vie légitiment pleinement cette revalorisation.

Chacun comprendra, dans un tel contexte, l’attention particulière de nos collègues pour les promotions de grade ou d’échelon, qui constituent, pour l’instant, les seules perspectives d’un meilleur salaire. Ils sont tout aussi attentifs à l’examen équitable des situations. C’est dans ce sens que les élus du SNES agissent, comme nous l’avons fait en 2004 pour convaincre les IPR, la DPE et le Recteur de rattraper, le temps de la CAPA, les notes pédagogiques trop anciennes. Ce dispositif, en place pour la 2e année, limite les retards dans la carrière, engendrés en partie par de trop peu nombreuses inspections.

Nous souhaitons alerter une nouvelle fois les IPR sur l’harmonisation des notes pédagogiques entre les différentes disciplines. Comment explique-t- on que moins de 20 % des collègues de SVT, d’arts plastiques, de SES et d’histoire-géographie promouvables au grand choix sont promus ? Pour le génie méca productique, l’écogestion, l’allemand, la technologie, l’espagnol, ce taux est supérieur à 40%. Il s’agit d’une véritable injustice aux conséquences immédiates pour les promotions d’échelon, tout aussi définitive pour l’accès à la hors-classe. Combler les écarts entre disciplines est une priorité : il en va de la crédibilité de la notation pédagogique à laquelle nous sommes attachés. Monsieur le Recteur, nous vous demandons, en plus d’une explication, un suivi pluriannuel des pratiques d’harmonisation, un groupe de travail pourrait être réuni à cet effet.

Pour les élus du SNES - Gwenaël Le Paih


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