Monsieur le Recteur,

Cette CAPA se tient le jour même d’une forte mobilisation lycéenne à laquelle s’associent de nombreux parents et enseignants. Cette mobilisation dure depuis plusieurs mois et le SNES se félicite de la décision de report de la réforme du lycée annoncée lundi, résultat de la large mobilisation de la profession, des parents et des lycéens. La manifestation nationale du dimanche 19 octobre qui a rassemblé 80 000 personnes à Paris, la grève dans l’Education du jeudi 20 novembre fortement majoritaire, les réunions dans les établissements encore lundi soir sous forme de réveillons revendicatifs ont contribué au recul du gouvernement.

Le ministre a renoncé à mettre en œuvre à la rentrée 2009 la nouvelle classe de seconde et s’engage à ouvrir des discussions « sans tabou » sur l’ensemble de la réforme avec l’ensemble des acteurs du lycée. C’est ce que nous demandions depuis juillet. Le gouvernement a enfin daigné écouter la voix de son peuple. Nous en étions presque arrivés à nous demander, comme Brecht en son temps, « s’il ne serait pas préférable que ce gouvernement dissolve son peuple et en élise un autre ? »…
 
En même temps, le budget voté par l’assemblée nationale prévoit la suppression de 13 500 emplois à la rentrée prochaine dont 5 500 dans le second degré. La réforme à l’économie et sans concertation du baccalauréat professionnel, le démantèlement des RASED se poursuivent. Nous continuons donc à nous battre contre ce budget et la politique éducative du M. Darcos.

La mobilisation des enseignants, des parents, des associations, des élèves ne va donc pas s’arrêter. Le report de la réforme n’est qu’une première avancée mais ne constitue qu’une étape dans le combat à mener contre le démantèlement du service public d’éducation.

D’ailleurs, la preuve en est que la mobilisation continue depuis lundi : le gouvernement a voulu cacher sa politique d’économies drastiques dans la fonction publique derrière des réformes démagogiques à l’égard des lycéens (moins de cours et plus de choix…) mais nos élèves n’en ont pas été dupes et nous ne pouvons que les en féliciter. Ils comprennent eux aussi très bien ce que signifiera pour eux la suppression de 13 500 postes d’enseignants et mesurent la dégradation des conditions d’enseignement à venir.

Nous ne sommes pas dupes non plus des déclarations de M. Darcos lundi et nous resterons mobilisés, qu’on se le dise. Une réforme, oui évidemment, mais pas celle-là…

Nous appelons par ailleurs aussi les collègues à répondre massivement présents à l’appel interprofessionnel à la grève du 29 janvier 2009.

Car la crise économique frappe aussi les enseignants de plein fouet. Les statistiques montrent clairement et inlassablement notre perte considérable de pouvoir d’achat. La dégradation des conditions d’exercices, notamment pour nos collègues TZR mais pas seulement, ne fait qu’accroitre les difficultés des collègues : des affectations toujours plus lointaines et éclatées occasionnent de nombreux frais de route et de logement, mal indemnisés et parfois même pas du tout !

Nous dénonçons la réponse de M Sarkozy à la demande de revalorisation salariale des enseignants par le développement des heures supplémentaires, moyen individuel de progression salariale.
C’est bien évidemment nier la charge de travail des enseignants, c’est accentuer la pression exercée sur des salariés déjà accaparés par l’exercice quotidien d’un métier particulièrement éprouvant.
C’est refuser la nécessité de créer les emplois dont les établissements ont besoin pour fonctionner.
C’est aussi réduire les possibilités d’emploi pour nos collègues non-titulaires condamnés au chômage et hypothéquer largement l’avenir des étudiants qui veulent devenir enseignants.
C’est surtout financer une pseudo-revalorisation à moindre coût ! La revalorisation est l’affaire de tous et doit être réalisée pour tous selon des règles transparentes et communes.

La FSU revendique l’indexation du point d’indice sur les prix et le rattrapage des pertes accumulées (7% depuis 2000). Tous les certifiés doivent atteindre avant la retraite l’indice 783 qui est actuellement celui du 7e échelon de la hors-classe. Avec une accélération des débuts de carrière, la reconstruction de la grille en 11 échelons jusqu’à cet indice permettrait que ces mesures bénéficient à tous

Dans l’immédiat et pour cette CAPA d’échelon, les élus du SNES ont pour habitude depuis plusieurs années de suivre rigoureusement la répartition des notes pédagogiques, l’équité des promotions entre toutes les disciplines, la situation particulière des TZR, des collègues nommés dans le supérieur, au CNED, en congé maladie. Malheureusement, les fichiers informatiques que nous avons reçus ne nous permettent pas d’établir une étude statistique fiable et sérieuse. Nous aurons l’occasion lors d’une prochaine CAPA d’établir ce bilan. D’ailleurs dans ce fichier pourrez-vous distinguer dans la note globale la note pédagogique et la note administrative ?

Les nouveaux critères pour départager les collègues ne nous satisfont pas car ils entraînent d’autres inégalités : l’ancienneté dans le corps puis l’ancienneté dans l’échelon n’auraient pas dû être retenues. Malgré la consigne ministérielle de ne plus utiliser la date de naissance nous vous demandons de rétablir cette information comme seul critère pour départager des collègues à égalité de barème.

Après la mise en place du dispositif qui corrige les notes pédagogiques trop anciennes (jusqu’au 7e échelon + 1 point pour 3 ans sans inspection et à partir du 8e échelon + 2 points pour 5 ans sans inspection), les élus du SNES renouvellent avec plus de détermination encore leur demande d’un groupe de travail paritaire pour suivre ces questions de notation pédagogique et d’harmonisation.

Ce système de promotion est encore source de beaucoup d’injustices. Le SNES continue de revendiquer un rythme unique pour tous au grand choix.