8 décembre 2016

Carrière et mutations

CAPA échelon des certifiés du 8 décembre 2016

Monsieur le Recteur, Monsieur le SGA/DRH, Mesdames, Messieurs

Cette CAPA pour les promotions d’échelons des certifié-es, se tient au lendemain d’un Comité Technique Ministériel particulièrement important. Par un vote majoritaire, les représentants des personnels ont validé les mesures de revalorisation pour nos métiers issues des discussions PPCR (parcours professionnels carrières et rémunérations).

Depuis de nombreuses années, la FSU revendique et mène des actions, avec les personnels, pour une revalorisation de nos métiers, de nos salaires, de nos carrières et pour en finir avec le gel du point d’indice. Le protocole est loin de répondre à l’ensemble des aspirations et revendications car la hauteur des mesures proposées par le gouvernement reste éloignée de ce qui serait nécessaire pour rattraper les pertes de pouvoir d’achat. Cette revalorisation tardive des carrières et des salaires est insuffisante et ne redonnera pas une réelle attractivité à nos métiers alors que la crise de recrutement perdure dans le second degré.

Toutefois, pour les personnels stagiaires et titulaires, cette revalorisation est très attendue et est considérée comme une première étape dans un processus qui devrait intégrer un rattrapage des pertes subies depuis 2000.

Le SNES et la FSU ont donc décidé de signer le protocole :

  • parce que le projet concerne l’ensemble des personnels d’enseignement et d’éducation ;
  • parce que les salaires et les carrières sont revalorisés au-delà du simple transfert « prime/points »
  • parce que l’avancement à rythme unique dans la classe normale est presque effectif, même si persistent deux moments de « réduction d’ancienneté » induisant une différenciation d’un an chacun.
  • parce que la reconstruction des carrières va permettre un raccourcissement des temps d’attente dans les échelons dès le 4e échelon de la classe normale ;
  • parce que les opérations de changement de grade seront cadrées nationalement avec la mise en place d’un barème national ;
  • parce que les indices terminaux pour les corps des professeurs certifiés et assimilés les ancreront dans la catégorie A+
  • parce que la valeur annuelle du point d’indice est dégelée pour la première fois depuis 2010 ;

L’accord présente bien des insuffisances et la FSU demande qu’elles soient revues. C’est pourquoi la FSU a déposé et défendu au CTM du 7/12 des amendements, comme par exemple la réduction à une année de la durée du 3e échelon, une clause de sauvegarde pour garantir à tous l’indice terminal de la hors-classe avant de partir en retraite ou encore une déconnexion complète entre évaluation et déroulement de carrière.

Si la création d’une classe exceptionnelle permettra aux professeurs certifiés d’accéder à la HEA (hors échelle lettre A), le fait qu’elle ne soit réservée qu’à un nombre trop restreint de personnels est inacceptable. Le SNES dénonce les modalités définies et les volumes prévus pour y accéder. Les fonctions reconnues engendreront inévitablement des inégalités entre les femmes et les hommes, entre les disciplines, entre les « niveaux » d’enseignement. Le SNES tient à rappeler sa revendication d’une carrière parcourue par tous les personnels à un rythme commun sans obstacle de grade. Dans cet objectif, nous rappelons que le barème national qui sera mis en place pour l’accès à la classe exceptionnelle devra permettre la rotation des promotions afin que le plus de collègues possible puissent bénéficier de ce débouché.
La déconnexion partielle de l’évaluation et de la carrière implique de revoir les finalités de l’évaluation. Au lieu de constituer un levier pour l’évolution des pratiques professionnelles, le dispositif actuel d’évaluation sert avant tout à trier les collègues, quitte à créer d’innombrables injustices. Nous en faisons encore le constat aujourd’hui avec le projet qui est présenté. Alors que nous le dénonçons depuis des années, aucune évolution des tendances n’est constatée dans des disciplines qui promeuvent toujours bien moins au grand choix que d’autres :
Moins de 24 % des promouvables au grand choix sont promus en SVT, anglais ou SES. Ils devraient être à proximité des 30%
A peine 20% des promouvables au grand choix sont promus en physiques chimie. Ils devraient être à proximité des 30%.
Moins de 10% des promouvables au grand choix sont promus en éducation musicale, philosophie, et physique appliqué. Ils devraient être à proximité des 30%.

Le SNES FSU fait donc l’analyse que le nouveau système sera plus égalitaire :

  • parce que chacun sera évalué au même moment de sa carrière ;
  • parce que les attendus de l’évaluation seront connus de tous ;
  • parce que les conséquences de cette évaluation sur la carrière seront réduites par rapport à la carrière actuelle
  • parce que l’action des évaluateurs sera davantage cadrée.

Pour autant, les modalités et les critères d’évaluation retenus posent encore problème car l’économie générale des items pourrait faire porter l’évaluation davantage sur les missions périphériques que sur la mission d’enseignement. La grille d’évaluation peut permettre aux chefs d’établissement d’interférer plus qu’actuellement dans l’évaluation pédagogique. Certains items peuvent donner lieu à un accroissement du néo-management qui sévit déjà dans nos métiers. Pour que cette réforme de l’évaluation soit acceptée par les personnels, il faut que notre administration prenne conscience de la nécessité de restaurer la relation de confiance qui devrait exister entre les personnels et les corps d’inspection et de chefs d’établissement, celle-ci s’étant fortement étiolée ces derniers temps.

Dans l’immédiat, le SNES-FSU vous demande M. Le Recteur une réactualisation des notes pédagogiques anciennes avant qu’elles ne soient figées au 1/09/17 dans le cadre des mesures transitoires. Une réévaluation automatique est certainement envisageable selon des modalités simples et proches du dispositif annuel de rattrapage toujours en application pour les certifiés dans l’académie.

Quels que soient les résultats des échéances politiques à venir, le SNES-Fsu poursuivra, à tous les niveaux, son action pour des rémunérations et des carrières améliorées car c’est un levier d’amélioration du service public dans son ensemble.