1er avril 2015

Actualité académique

CTA du 31 mars 2015 – Déclaration préalable de la FSU

Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs

Les élections départementales qui viennent de se dérouler ont confirmé le mécontentement de la population.
La montée de l’abstention, la poussée de l’extrême droite mettent en péril les valeurs républicaines que nous
défendons tous. Pour autant, nous dit-on, aucune inflexion ne viendra corriger la politique d’austérité que le
gouvernement compte poursuivre, amplifier même, dans l’attente d’une reprise qu’on nous annonce
imminente depuis 2 ans.

Avec l’effet cumulé du gel du point d’indice et la hausse de la retenue pour pension, les fonctionnaires ont
juste constaté pour le moment la baisse de leur salaire, une fois de plus, au 1er janvier. La FSU a d’ailleurs
estimé que notre salaire a été amputé de deux mois sur un an par rapport à celui qui nous a été versé en 2000.
Les plus jeunes générations sont moins rémunérées que leurs aînées et devraient travailler plus longtemps.
Cette rigueur salariale, en plus d’appauvrir les personnels moins qualifiés et les retraités, ne permet pas de
répondre aux défis du recrutement dans les métiers de l’enseignement, particulièrement dans le second
degré. A contrario, l’emploi, les salaires, les réponses aux besoins de la population, la transition écologique
peuvent être financés par une autre répartition des richesses et une lutte déterminée contre l’évasion fiscale.
C’est pourquoi, le 9 avril, les salariés du privé et de la Fonction publique sont appelés à la grève et à manifester
pour obtenir des créations d’emplois, construire des alternatives aux politiques économiques, préserver les
droits et tous les régimes sociaux, promouvoir le service public, l’augmentation des salaires (dans le public et
le privé) et garantir les retraites, les pensions et les minimas sociaux. La FSU s’inscrit dans cette action et
appelle les personnels à contribuer au succès de cette mobilisation unitaire.

La Ministre doit présenter son projet de réforme du collège au CSE le 10 avril. C’est un exploit ! Jamais dans
l’histoire du système éducatif français une réforme n’aura été bouclée en trois semaines. Les personnels ne
pourront donc pas s’exprimer sur les orientations annoncées, principalement tournées vers plus
d’interdisciplinarité et d’autonomie de l’établissement. Ils ne seront d’ailleurs pas davantage encouragés à
discuter entre pairs des projets de programmes puisqu’aucune demi-journée banalisée n’est envisagée à ce
jour.

Écarter les principaux acteurs qui porteront la réforme du collège est pour le moins un choix risqué. Il y a
pourtant tout à gagner à écouter les personnels car ils sont capables d’inventer les solutions pour faire réussir
leurs élèves.

L’interdisciplinarité au collège peut s’installer de façon progressive et naturellement, non de façon prescrite et
urgente. De même, il faut laisser l’initiative aux collègues du cycle 3, inventifs et volontaires pour répondre
aux besoins des élèves et accompagner au mieux la rupture école-collège. Il faut faire confiance aux
personnels et cesser de les enfermer dans des prescriptions.

Hélas, le projet collège en lien avec d’autres textes sur la définition des différents conseils et la circulaire sur
les missions particulières, tissent tout autour des enseignants un maillage pour guider vers les bonnes
méthodes et viser une norme des pratiques pédagogiques.

Le contrat d’objectifs qui sera évoqué aujourd’hui concourra in fine à cette mise sous tutelle des équipes.
Celles-ci seront rapidement sommées au local de faire évoluer leurs pratiques sans qu’on n’évoque jamais
dans les diagnostics les effectifs par classe, la faiblesse de la formation continue, l’absence de concertation
intégrée dans les services, la difficulté à diversifier les situations d’apprentissage, l’effet de la carte scolaire et
du réseau privé sur la mixité sociale.

Le pilotage prescriptif du système éducatif reste décidément l’un des principaux freins aux évolutions utiles au
système éducatif et attendues par les personnels.

La détermination de la FSU à défendre le service public d’Éducation et à faire entendre la voix des personnels,
n’a pas été sans effet sur deux sujets importants.

La nouvelle carte des CIO prévoit 17 CIO d’État, ce sont toujours 4 fermetures de CIO que nous contestons,
mais 5 CIO de plus que le projet de carte initiale il y a un an.

Le refus largement majoritaire à Rennes 2 d’une fusion à marche forcée des universités rennaises a permis
l’élection d’une nouvelle présidence sous la responsabilité du SNESup-FSU. Nous félicitons notre camarade
Olivier DAVID, futur président de Rennes 2, qui aura à coeur de sortir de ce projet de fusion contestée par les
personnels et les étudiants. Par ailleurs, cette nouvelle situation pourrait peser à l’avenir pour une possible
réorientation de la future COMUE en vue d’un projet plus démocratique.