Ce CTA qui nous réunit aujourd’hui, le dernier avant des échéances politiques majeures, ne saurait être comme tous les autres. En effet, nous discutons une fois encore des effets d’une politique de suppressions massives de postes.
Dans l’académie, les réponses, face aux enjeux de développement du service public d’éducation que la démographie impose, restent insuffisantes. Ce sont plus d’élèves, moins de postes et plus de charge de travail pour tous les personnels.

Pour la FSU, une réelle rupture avec la politique actuelle est une nécessité : recrutement massif de personnels dans toutes les catégories, stagiaires enseignants en service allégé et bénéficiant d’une formation professionnelle, revalorisation et refonte des grilles indiciaires, en seront les premiers signes.

D’ores et déjà, au niveau académique, la FSU sera attentive, M. le Recteur, aux moindres signes qui révéleront une volonté de faire progresser le dialogue social et d’améliorer les conditions de rentrée dans l’académie dans les marges de manœuvre qui sont les vôtres.
Les choix politiques et budgétaires académiques sont une réalité. Vous avez à charge de décliner les budgets opérationnels des programmes à partir du projet académique. La transparence exige que vos indicateurs soient présentés et puissent être débattus.

Ce CTA constitue un temps fort dans la mise en place du nouveau dialogue social dans l’académie. A cette étape nous avons pu constater l’importance des échanges entre nos représentants élus des personnels et les services sous la direction des DASEN. Pour autant, nous restons attachés et vigilants aux arbitrages et aux décisions académiques. Des évolutions ont eu lieu depuis les CTSD. Nous souhaitons qu’elles soient enregistrées, sous votre autorité, M. le Recteur, et que la discussion puisse se poursuivre.
Pour les personnels enseignants du second degré, d’autres évolutions ont déjà été amorcées sur les règles du mouvement, sur les postes à complément de service, sur les postes à profil… Elles témoignent d’une volonté commune d’améliorer le système, de prendre en compte les réalités du terrain et les besoins que nous exprimons dans l’intérêt des élèves et des familles.

Nos inquiétudes sont fortes notamment pour les jeunes des milieux populaires : réforme de la STI2D, rénovation de la série STG seront-elles de nature à favoriser la réussite des élèves dans la voie technologique ? Dans la voie professionnelle de nombreuses formations sont fermées (extinction du double flux bac pro, refonte du secteur tertiaire, sections dites à faibles effectifs), rappelons qu’à eux seuls les LP perdent 45 emplois.

Les moyens permettant un accueil de qualité pour tous les élèves continuent de faire défaut. Ainsi, depuis 2008, il n’y a pas eu de poste de CPE en plus sur le terrain et les ASEN manquent dans les vies scolaires, des CDI fonctionnent sans documentalistes, les secteurs d’intervention des infirmières ne cessent de s’agrandir. Nous rappelons fermement que les infirmières, de par leur statut, exercent leurs fonctions exclusivement dans les services et établissements publics.
Les conditions d’organisation des établissements seront encore dégradées par les suppressions de poste administratifs et de laboratoire. La fermeture d’agence comptable provoque la suppression de 9 ETP administratifs qui ne sont pas réaffectés en moyens définitifs, mais en provisoires. Ce sont des suppressions déguisées que nous n’acceptons pas.

A l’ordre du jour de ce CTA, est inscrite la question du schéma académique des mutualisations de services. Après des années de mutualisations hasardeuses du point de vue juridique et catastrophique du point de vue des conditions de travail des personnels administratifs et de la proximité du service public, c’est bien davantage à un véritable bilan qu’il faudrait s’atteler prioritairement. La « nouvelle gouvernance académique » ouvre la voie, selon la communication même du Ministre en janvier, à une réorganisation en profondeur de l’administration du système éducatif avec « l’autonomie » en ligne de mire. Nous y sommes vigoureusement opposés, parce que nous sommes attachés à l’égalité d’accès au service public en tout point du territoire et à l’égalité de traitement des personnels qui l’incarnent.

La FSU défend un nouveau pacte éducatif, une loi d’orientation et de programmation pour faire réussir tous les élèves dans l’école publique. Elle poursuivra ses initiatives pour faire valoir ses points de vue dans le débat public, et continuera de mobiliser pour qu’une politique éducative en rupture avec celle menée puisse s’imposer.