28 janvier 2005

Actualité académique

Déclaration préalable de la FSU au CTPA du 24 janvier

Monsieur le Recteur,

Vous avez convoqué ce CTPA à 14h30 en prenant soin d’indiquer que si le quorum n’était pas atteint, vous le re-convoquiez à 15 h. Vous allez sans doute arguer de problèmes de calendrier pour justifier votre décision mais vous avez là franchi la limite de l’acceptable. Au nom des personnels que nous représentons, je dois vous dire combien nous sommes choqués du mépris que vous affichez à notre égard.

Ne pas siéger, contrairement à ce que vous semblez penser, ne relève pas d’une décision prise à la légère ni de la mise en scène. La concertation est pour nous une donnée essentielle du dialogue social approfondi que le gouvernement et les ministères prônent à tout va.

C’est d’ailleurs pour cela que nous participons à toutes les instances, à tous les GT qu’ils portent sur le mouvement des personnels, sur la préparation de rentrée, sur l’élaboration du PAF (lorsque ce groupe est réuni)... en avançant des propositions dans l’intérêt des personnels, des élèves, du service public d’éducation en général.

Face à nous, depuis maintenant des années -je sais que vous n’aimez pas qu’on vous le rappelle- des fins de non recevoir : budget contraint, interdits du forum ministériel sur le mouvement intra, pas de suites réelles à la table ronde sur l’enseignement professionnel, aucune suite à notre demande de bilan de la mise en place de la carte des LV.

A tous les échelons, c’est la même chose : le premier ministre et la positive attitude de Laurie, idole des adolescents, le ministre de la FP qui laisse croire que les fonctionnaires n’avaient pas de retrait de salaires lorsqu’ils faisaient grève, le Ministre Fillon qui refuse de prendre en compte le vote du CSE sur la loi d’orientation....

Le gouvernement aurait tort de prendre les choses à la légère, la semaine d’action que nous venons de connaître, et particulièrement la journée du 20, devrait l’inciter à la prudence et à l’ouverture réelle du dialogue social. Ce 20 janvier, les personnels de l’Education Nationale ont dit leur exaspération face aux choix gouvernementaux qui, sous couvert de Réforme et de modernisation des Services Publics, masquent le désengagement de l’Etat dicté par la volonté libérale de réduire les dépenses publiques au risque de casser les services publics :
dans notre secteur, budgets en régression, suppressions de formations casse de l’enseignement professionnel et mise en place à marche forcée de l’apprentissage, suppressions de postes et y compris d’établissements, mise sous pression des personnels par des contractualisations diverses, mise sous tutelle par le Conseil Pédagogique, pouvoirs accrus des chefs d’établissements, augmentation du temps de travail ... socle commun des indispensables, stigmatisation des élèves en difficultés rendus responsables de leur échec au travers du CIRE, éviction précoce vers l’apprentissage. De cette politique là, les personnels n’en veulent pas.

Le 7 décembre puis le 20 janvier les personnels ont signifié qu’il fallait une autre loi d’orientation qui réponde aux besoins en formation et en qualification, qui permette de combattre les inégalités, qui permette d’assurer l’égalité de traitement des élèves sur l’ensemble du territoire.
Atteindre ces objectifs impose que l’on investisse dans l’Ecole. Cela suppose aussi que l’on revalorise nos métiers en les rendant attractifs en terme de conditions de travail et de rémunération. C’était aussi un message porté le 20 janvier.

Au niveau académique et de la préparation de rentrée, vous aviez accepté M Le recteur d’associer le plus possible les représentants des personnels à l’élaboration des BOP et du PAPA dans un souci de transparence et de dialogue approfondi. Les échanges ont bien eu lieu. Pendant plusieurs demi journées nous avons pu échanger dans une atmosphère sereine, vos services étant très à l’écoute. Force est de constater que ce type de dialogue atteint très vite ses limites. Rien n’apparaît dans les nouveaux documents alors que nous avions reçu une écoute attentive sur le programme vie de l’élève et le programme soutien. Il est bien clair que pour nous le dialogue social dans le cadre de la mise en œuvre de la LOLF ne peut se résumer à des heures de débats, à une écoute mutuelle polie et rien en terme de débouchés.

Dans le cadre précis de la préparation de rentrée et des directives données aux chefs d’établissements, nous souhaitons des informations sur les points suivants :
 quels sont les critères qui permettent de déterminer les structures et la DGH des lycées
 même chose en collège sachant que les collègues nous alertent sur 2 points :
 des 6e à 28 et des 5e, 4e et 3e à 30 ?
 la prise en compte des doublements : on nous dit que l’on appliquerait un taux théorique de doublement et peu importe la réalité de l’établissement.
 dans des lycées ,on nous dit que là où les taux de doublements baissent, les DGH seraient abondées
 les seuils d’ouvertures d’option et de fermetures
 la constitution de groupes de LV en lycée
 les moyens pour les classes d’adaptation
 la mise en place des classes découverte professionnelle à 6h
 la carte des LV : où en est-on ? Va t on comme l’an passé refuser à des élèves de suivre l’enseignement de l’allemand au motif que l’établissement n’est pas pôle
 le breton : allez vous faire un bilan du visio enseignement et continuer dans cette voie au risque d’une fragilisation encore plus importante ? Qu’en est- il de la réorganisation du Breton sur Rennes et en Ile et Vilaine. On a appris par les parents de DI Yez que vous aviez mis au point une nouvelle cartographie avec le rapatriement sur Rennes (Anne De Bretagne) des élèves de tout le département, est- ce bien sérieux ? Voulez vous tuer le breton ?
 Les EREA notamment sur Redon. Que se passe t il vraiment ?

Nous avons aussi de lourdes inquiétudes sur les établissements publics du centre de Rennes. N’auriez vous pas décidé de vider le collège Zola de l’intérieur ? Pouvez vous revenir sur les prévisions d’effectifs du lycée Zola pour les années à venir et nous éclairer sur la distorsion entre 1200, 1300 voire les 1500 élèves annoncés dans la presse et les conclusions d’une étude prospective qui prévoit 850 à l’horizon 2009. Dans le même ordre d’idée, nous avons de fortes inquiétudes sur J Macé sachant que cette année le lycée perd 4 divisions.

Les personnels administratifs sont en grève aujourd’hui, avec le soutien de l’ensemble des personnels. IA morte à ST Brieuc et dans le Finistère pour protester contre la suppression de 36 emplois. Que répondez vous à ces collègues qui font les frais d’une politique basée entièrement sur les économies et la rentabilité ?

Dans les établissements les DGH tombent : les collègues sont effarés, certains débrayent comme ce matin à Lannion. La rentrée 2005 sera catastrophique.