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Monsieur le Recteur,

La CAPA se tient au lendemain d’une journée de grève qui a mobilisé des milliers de collègues dans les rues. Cette grève, l’une des plus fortes depuis 2003, donne la mesure de la colère qui anime la profession face aux initiatives et au mépris du ministre. Les enseignants rejettent le projet de décret sur les obligations de service parce qu’il a pour objectif prioritaire de supprimer des postes : 3 000 postes supprimés à la rentrée 2007, 12 000 à terme.

Les élèves en seront immanquablement les premières victimes. Avec la remise en cause des premières chaires, des heures de laboratoire, de cabinet,…, 100 000 collègues subiront plus particulièrement une augmentation de leur charge de travail ou une réduction de leur salaire. D’autres seront mis en difficultés dans leur établissement, devant les élèves par des services sur 2 disciplines ou des affectations sur 2 ou 3 établissements.

Le projet du ministre, en plus d’alourdir la charge de travail, porte atteinte à la qualité de l’enseignement et dénature profondément nos métiers. Le SNES avec l’Intersyndicale demande le retrait du projet, l’ouverture de véritables négociations sur la prise en compte des réalités du métier et que soient améliorées les conditions de son exercice.

Cette grève est une nouvelle étape que le SNES mène depuis des mois sur la question du temps et de la charge de travail. Nous souhaitons poursuivre cette bataille avec l’Intersyndicale par une manifestation nationale en janvier.

Pour l’heure nous tenions, Monsieur le Recteur, à vous faire part de l’étonnement et de la colère éprouvés par les manifestants hier : la fermeture des grilles du rectorat est une image tristement éloquente. Cela renforce notre détermination et encourage à agir encore plus.

L’avancement d’échelon pour lequel nous sommes aujourd’hui réunis suscite beaucoup d’attente et d’espoir chez les collègues. Les plus jeunes témoignent plus particulièrement de leurs difficultés à boucler les fins de mois : des logements coûteux, des déplacements professionnels nombreux entraînent un appauvrissement de ces jeunes fonctionnaires. Comment les 3,75 euros octroyés par Bercy en novembre pourront-ils rétablir le retard de nos traitements sur les prix ? Le contentieux salarial est évident. La refonte de la grille indiciaire, revendiquée par le SNES avec d’autres organisations syndicales, est une priorité.

A l’inverse, le Ministère impose l’individualisation : chacun deviendrait responsable du déroulement de sa carrière. Nous sommes loin de la revalorisation salariale collective et profitable à tous que nous demandons. La circulaire hors-classe 2007 en est une nouvelle illustration. L’accès à la hors-classe des collègues du 11e échelon ne serait plus une priorité : les recteurs seraient incités à promouvoir des plus jeunes. On laisse ainsi espérer aux plus jeunes la valorisation de leur mérite individuel.

C’est un leurre incroyable : il faut une ancienneté cumulée de carrière équivalente à 3 ans dans le 11e échelon pour que le gain indiciaire soit perceptible. Par contre, et c’est bien l’objectif du ministère, toute promotion d’un plus jeune collègue prive de hors-classe un collègue du 11e échelon. L’économie budgétaire est alors immédiate. Le SNES combat avec force et détermination ces logiques managériales qui rendent finalement chaque collègue bien plus vulnérable.

Après la mise en place du dispositif qui corrige les notes pédagogiques trop anciennes, les élus du SNES tentent de démontrer la nécessité d’harmoniser les notes entre disciplines. Nous constatons que les pratiques de notation et/ou d’harmonisation ont évolué. Un recul pluri-annuel est encore nécessaire mais l’évolution du taux de promotion au grand choix est manifeste pour plusieurs disciplines.

Des sur-représentations s’atténuent (Ecogestion, allemand, technologie) et d’autres disciplines sont mieux représentées (SVT, SES, histoire géographie, anglais). Certaines sont encore loin de permettre une promotion au grand choix à la hauteur des 30 % des promouvables (sciences physiques, arts plastiques, éducation musicale, histoire géographie). Nous nous étonnons tout de même des taux de promotion au grand choix en STI : 42 % des collègues promouvables sont promus, avec un pic à 52 % pour l’électronique. Nous savons que l’équilibre total est impossible mais l’examen des promotions toutes disciplines confondues imposent une attention de tous les IPR.

Les corrections apportées modifient les grandes tendances. Mais ne lèsent-elles pas individuellement des collègues à l’occasion d’un rééquilibrage opéré à la marge ? Ou peut-être peut-on parler d’une pratique nouvelle de notation et d’harmonisation ? Autant de questions que nous aimerions aborder avec les IPR et la DPE : nous renouvelons notre demande d’un groupe de travail spécifique à cette question.