Si le recteur s’est réjoui d’une rentrée « techniquement réussie », il s’agit d’un trompe l’oeil : en réalité les conditions d’affectation et de travail des personnels dans l’Académie se dégradent au fil des ans. Et comment en serait-il autrement ?

En effet, poursuivant dans la voie des économies et de la chasse aux « surconsommations » ouverte depuis 2 ans, peu importent au Recteur les conséquences sur les conditions d’affectations des TZR, des stagiaires, qu’ils soient stagiaires IUFM ou en situation. Ne parlons pas, bien sûr, du sort qu’il réserve, en bout de chaîne, aux collègues non titulaires, contractuels et vacataires, souvent le chômage !

Economies à tout va, c’est aussi une offre moindre de formation pour nos élèves et un manque sérieux d’ambition pour le service public d’éducation en Bretagne faisant ainsi la part belle à l’enseignement catholique.

D’ailleurs le réseau privé ne s’y méprend pas et il aurait tort de ne pas profiter de la situation ! Chacun aura perçu son offensive annonçant des ouvertures de collèges privés à Plérin (22), à l’est de Rennes, à Theix (56), sans compter le lycée de St Grégoire (35). Ajoutons que le battage médiatique sur les 3000 élèves en plus dans le privé n’est pas un hasard. Mais contrairement à ce qui est dit, ce n’est pas le résultat (même s’il ne faut pas nier cette réalité dans certaines localités) des grèves du printemps mais bien la conséquence de manques dans le secteur public : pourquoi tant de tergiversations pour ouvrir des écoles et des collèges publics dans certaines localités, pourquoi une offre de formation étriquée, pourquoi des conditions d’enseignement toujours revues à la baisse ?
Le budget 2004 nous fait craindre le pire. Notre académie sera à nouveau et sans doute fortement taxée. Le Recteur a bien l’intention de poursuivre et de terminer avant l’heure « sa chasse au gaspi » : 700 Equivalents Temps Plein auront ainsi disparu en 3 ans. La nouvelle manne est trouvée, LOLF oblige : le Recteur a décidé de « rapatrier » les collègues du second degré qui exercent dans le supérieur. Chacun imagine les conséquences pour les universités, mais aussi pour le mouvement intra académique 2004.

Budget 2004, LOLF, recrutements, précarité, nouvelles orientations pour le collège, politique académique ... le « grand débat sur l’Ecole » est d’ores et déjà plombé. A nous de débattre, sur nos bases, dans les semaines à venir, à l’occasion des rencontres que le SNES et la FSU Bretagne préparent activement. Plus largement, mettons en débat avec les collègues, les parents et l’opinion publique, nos propositions pour une école de la réussite pour tous.

Michelle Carmès
7 octobre 2003