Le cahier des charges de la formation continue, préalable à l’élaboration du PAF, définit les orientations de l’Académie. Depuis deux ans le PAF est réduit à la portion congrue : diminution des crédits, une fois de plus !

Pourtant, le texte soumis au CTPA reprend des orientations satisfaisantes dans leur principe : « la formation continue est un droit pour les personnels et constitue une obligation pour le service public qui doit continuellement s’adapter pour offrir un enseignement de qualité… », « elle doit permettre l’actualisation des connaissances… contribuer à apporter les réponses nécessaires aux évolutions des publics, de nos métiers, aux grandes mutations du monde professionnel et aux constantes évolutions des savoirs » affirme le Recteur.
Pour autant, la FC est essentiellement conçue comme adaptation aux réformes, IDD, TPE, AI, ECJS... ; l’accent est donc mis sur les formations transversales et transdisciplinaires. Certes elles sont nécessaires, mais on ne peut les privilégier au détriment des formations disciplinaires : toutes les recherches en sciences de l’éducation et en didactique des disciplines insistent sur le rôle central de la classe et du rapport maître/élève/contenu, dans la transmission des savoirs et la transformation des pratiques enseignantes.
Il y a nécessité à renforcer les formations disciplinaires pour, comme l’affirme le texte, « mettre en oeuvre des solutions adaptées pour chacun, repérer les difficultés d’apprentissage et mettre en place les remédiations », afin d’assurer la réussite de tous les élèves.
Chacun aura noté le hiatus !
Pour le SNES et la FSU une formation continue de qualité passe par une augmentation budgétaire conséquente, par la mise en cohérence des principes affichés et des actions proposées, la mise en place de réseaux d’animateurs de terrain reconnus institutionnellement et financièrement, missionnés par le Recteur, formés au recueil et à l’analyse des besoins, à la formalisation d’actions ; elle appelle un travail suivi avec la recherche universitaire, notamment en sciences de l’Education. Enfin la possibilité effective pour tout personnel de bénéficier de 5 jours de formation par an (2,5% de son temps de travail) est un impératif.
Une formation continue sans moyen et si peu ambitieuse est la porte ouverte à l’intervention sur ce champ d’organismes privés. C’est ce qui s’est passé récemment avec le MEDEF à qui le ministre a confié une formation des collègues de SES ou encore avec le PEKEA au prix de 60 euros... par participant.
Un exemple de marchandisation !

Michelle Carmès