7 mai 2008

Actualité académique

L’ECOLE PUBLIQUE N’EST PAS UNE ENTREPRISE : ELLE N’A PAS A SE VENDRE !

Les chefs d’établissement des collèges et des lycées publics viennent d’être sommés par le Recteur d’académie, de « vendre » leur établissement. En effet, ils doivent, de toute urgence, afficher sur leur site internet, leur taux de réussite aux examens, leur offre de formation (séries, options, langues vivantes, sections européennes etc.), leur projet d’établissement et les priorités de leur politique éductive (aide aux élèves, accompagnement éducatif, voyages, sorties pédagogiques ...) [1].
Le prétexte avancé est d’éclairer les familles dans le cadre de l’assouplissement de la carte scolaire.

En fait, sous couvert de donner aux familles plus de « liberté » de choix, le Ministre et le Recteur organisent la ségrégation sociale et scolaire :

  1. les places offertes dépendent des moyens accordés (nombre de postes) ;
  2. le nombre de places vacantes est d’autant plus limité que les élèves du secteur de recrutement ont priorité ;
  3. en conséquence, les établissements vont choisir les élèves hors secteur qui demandent une dérogation.

Est-ce bien le rôle du Ministre et des Recteurs de mettre en concurrence les établissements publics ? N’est-ce pas une remise en cause profonde de la notion même de service public ? Un tel dipositif conduira inévitablement à terme à la constitution de « super » établissements, et à des établissements de seconde et de troisième zone surtout si la carte scolaire était à terme totalement supprimée (cf engagement de N.Sarkozy).

Pour le SNES- FSU (Syndicat National des Enseignements de Second degré), syndicat majoritaire dans les collèges et les lycées, le service public se doit d’offrir partout et à tous les mêmes possibilités et la même qualité de formation. En conséquence, le Gouvernement se doit d’attribuer les moyens nécessaires aux établissements et non supprimer des milliers de postes comme il le fait aujourd’hui et prévoit de le faire tous les ans jusqu’en 2012 (8500 suppressions de poste en 2008, 80 000 d’ici 2012).

Le SNES-FSU condamne fermement l’assouplissement de la carte scolaire dans le second degré et l’initiative du Recteur.