16 janvier 2010

Actualité académique

Le SNES refuse le sacrifice de la formation des nouveaux enseignants

Rennes, le 15 janvier 2010


Sarkozy et ses ministres en charge de l’Education nationale avaient promis une réforme de la formation des maîtres. Contraints de la repousser d’un an après la mobilisation dans les universités, ils en ont présenté une nouvelle mouture au mois de novembre qui ne règle rien et pour cause : la formation professionnelle des futurs enseignants est réduite à la portion congrue !

Jusqu’ici, les étudiants qui venaient de décrocher leur concours devenaient ensuite stagiaires : pendant une année scolaire, ils avaient des classes en responsabilité pendant 6 à 8 heures par semaine et étudiaient 12 heures à l’IUFM. Entre les préparations de cours et les travaux plus spécifiquement liés à la formation, l’année de stage était une année déjà particulièrement intense. Mais elle permettait les allers-retours indispensables entre théorie et pratique. La réforme prévoit d’augmenter le nombre de classes en responsabilité (pour arriver à 12 heures de cours) et de diminuer le volume hebdomadaire de formation (réduit à 6 heures).

Dans l’académie de Rennes, le scénario proposé comme probable pour la rentrée 2010 par le secrétariat général du Rectorat, aggrave le dispositif prévu au plan national. Les lauréats des concours se verraient octroyer un service de 18 heures, leurs classes seraient confiées les quatre premières semaines de l’année scolaire à un titulaire remplaçant ou un contractuel, pendant qu’eux-mêmes seraient en formation (dans un cadre qui n’est pas précisé pour l’instant, l’avenir de l’IUFM étant menacé). Au terme de ces quatre semaines, ils prendraient leurs classes en responsabilité. Dès lors, en plus d’assumer 18 heures de cours, ils devraient bénéficier d’une plage horaire hebdomadaire consacrée à la formation (une demi-journée ou une journée).

Pour les futurs enseignants, le choc risque d’être terrible ! Atterrissant ainsi dans les classes, sans expérience de terrain, sans possibilité de recul sur leur pratique et avec une charge de travail très lourde, ils risquent d’être confrontés à des situations extrêmement difficiles dans les établissements, avec des conséquences sur la qualité des enseignements et la gestion des élèves.

Supprimer de la formation des enseignants toute la partie théorique et réflexive sur le métier, cela revient à privilégier une formation sur le tas. C’est inadmissible et les familles doivent mesurer la régression que cette « réforme » constitue !

Le gouvernement et le Rectorat choisissent de sacrifier les futurs enseignants et les élèves pour répondre à des objectifs budgétaires.

Parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend, le SNES demande le retrait de ces mesures dangereuses. Il demande le retour à une véritable année de formation après la réussite au concours, avec un temps de service réduit et non augmenté et une alternance entre théorie et pratique, formation délivrée dans le cadre d’IUFM rénovés. Il interpellera le Rectorat lors du CTPA du 19 janvier.

Frédérique Lalys, Pour le ...