28 août 2004

Actualité académique

Lettre de rentrée : la section académique s’adresse à tous ses syndiqués

Cher(e) collègue, Le SNES académique
vous souhaite bon courage pour la reprise ! A quelques
jours du jour J, voici un premier aperçu de la situation
académique au vu des données dont nous disposons sur
les conditions d’accueil et d’enseignement dans nos
établissements et des affectations des collègues.
Ce courrier n’a pas la prétention d’un bilan exhaustif,
le prochain numéro du SNES BRETAGNE en traitera en
détail. Lors de sa traditionnelle conférence de presse,
le Recteur, en écho au Ministre, qualifiera cette
rentrée de « bonne rentrée », sur le fait que toutes
les classes ou quasiment ont leurs enseignants et
bla bla bla.., Mais parions qu’il oubliera de parler
des 400 suppressions d’emplois d’enseignants, de CPE,
de COPsy et des conséquences dans nos établissements
 : augmentation des effectifs par classe, suppressions
d’options, de sections, « bidouillages » sur les horaires
mais aussi sur les IDD, les TPE, l’ECJS, les dédoublements
etc.... o Aura-t-il un mot pour les 200 à 300 collègues
contractuels et vacataires priés de s’inscrire à l’ANPE
 ? A moins que très cyniquement, comme nous l’avons
souvent entendu, l’administration rectorale se félicite
de la diminution du nombre de non-titulaires et donc
de la précarité ? o Parlera-t-il des difficultés rencontrées
par les candidats aux postes d’Assistants d’éducation
 : pas de listes de postes fournies et obligation pour
ces jeunes de « démarcher » les établissements, sans
compter leurs conditions de travail très dégradées
par rapport aux MI-SE ? o Avouera-t-il que nos jeunes
collègues stagiaires IUFM dont le nombre a été diminué
de 200, ont été affectés en fonction des besoins des
établissements sans tenir compte de la présence d’un
tuteur ? On pourrait espérer mieux comme entrée dans
le métier ! Quel mépris pour eux et pour les tuteurs
 ! o Expliquera-t-il que les TZR connaîtront cette
année, des conditions d’exercice encore plus dégradées,
conséquence de l’agrandissement des zones de remplacement
 ? o Dira-t-il que nombre de collègues enseigneront
une autre discipline que celle pour laquelle ils ont
été formés ? Nous connaissions la situation réservée
aux professeurs de physique appliquée contraints d’enseigner
la Physique chimie, ou des professeurs de STI affectés
en technologie, ou encore des professeurs de breton
obligés d’enseigner l’option de leur CAPES, nous venons
d’apprendre que des TZR d’EPS pourront être amenés
à assurer des missions de surveillance, à remplacer
des CPE et des documentalistes !!! Il y a fort à craindre
que cette liste ne soit pas terminée : rentabilité
et économie obligent ! o Osera-t-il prétendre que
la lutte pour la réussite de tous reste une priorité
alors qu’il supprime à cette rentrée 3 des 37 postes
de la Mission Générale d’Insertion et que la baisse
de 35% des crédits de la MGI est programmée ? o Reconnaîtra-t-il
que la qualité du service public d’éducation est très
largement entamée dans notre région ? Les suppressions
de postes dans le second degré se sont faites le plus
souvent « sans douleur », profitant de départs à la
retraite et de postes vacants. Dans d’autres situations
le rectorat a su jouer la menace pour imposer des
compléments de service et au passage récupérer des
moyens. Il n’empêche que 400 emplois ont bel et bien
été supprimés et que nous allons concrètement mesurer
les conséquences dès les premiers jours de rentrée.
Que dire du gâchis des moyens d’éducation : alors
que l’académie compte 70 CPE sur zone de remplacement,
bon nombre sont aujourd’hui en attente de suppléance.
N’y avait-il pas mieux à faire que de supprimer 18
postes ? A l’heure où les difficultés croissent dans
les établissements, y compris en Bretagne, il y avait
possibilité d’améliorer l’encadrement éducatif de
nombreux établissements. Vous avez compris, l’intérêt
des élèves et des personnels est relégué au second
plan, les considérations comptables priment. La situation
de l’orientation ne s’améliore pas : trop peu de postes
pour couvrir les missions d’orientation. C’est ce
qui conduira à établir des priorités au travers de
lettres de mission que recevront nos collègues. Il
faut bien masquer la pénurie. Bref, cette rentrée
s’inscrit complètement dans le cadre de la politique
générale du gouvernement : réductions des dépenses
publiques et affaiblissement des services publics.
Le budget de 2004, dont on va mesurer les conséquences
jour après jour pendant cette année scolaire, sera
suivi par un budget 2005 du même type, voire pire
encore puisque l’objectif est de supprimer 3000 emplois
à l’Education Nationale. Dans un tel contexte, moins
de recrutements, moins de titularisations : -30% de
postes aux concours cette année , combien en 2005
 ? 4OO emplois en moins en Bretagne cette rentrée,
combien en 2005 ? Combien de licenciements en 2005
 ? 2OO stagiaires IUFM en moins en septembre, combien
l’an prochain ? Peut-on croire un seul instant en
la sincérité de Chirac lorsqu’il annonçait le 14 juillet,
la priorité à l’Education. Jusqu’où vont-ils aller
 ? Dans notre académie, n’oublions pas que nous avons
été choisis comme cobayes pour la mise en place de
la LOLF( Loi organique des Lois de Finance). Dès septembre,
le recteur travaillera sur la gestion « LOLFEE » des
personnels du second degré. Cette nouvelle situation
nécessitera la vigilance de tous et à tout moment.
Non seulement cette loi se révèle une machine de guerre
contre l’emploi public mais elle ouvre aussi des perspectives
pour mettre à mal nos carrières et nos statuts. Nous
vous invitons à tenir des AG et à faire le point de
la situation dans votre établissement dès la pré rentrée
. Communiquez les informations et les décisions d’actions
locales à votre section départementale (S2) et à la
section académique (S3). Si la situation l’exige,
n’hésitez pas à vous adresser aux médias Evidemment,
nous vous invitons à participer aux initiatives que
les sections départementales organiseront le 8 septembre.
(voir coordonnées ci-après) Il est évident que la
mobilisation de tous, avec les parents, sera nécessaire
pour faire face aux attaques qui vont se poursuivre.
Cette situation impose un outil syndical fort, un
syndicat vivant dans lequel chacun contribue à la
réflexion. Quelle Ecole pour demain, dans quelle société,
vaste sujet qu’il nous faut travailler afin de contrecarrer
les dispositions néfastes de la future loi d’orientation,
afin d’imposer d’autres choix. Mais un syndicat fort
l’est d’abord par le nombre de ses adhérents. N’oubliez
donc pas de régler au plus tôt votre cotisation et
de distribuer l’US de rentrée arrivée en nombre dans
les établissements et qui expose 10 raisons de syndiquer
au SNES. De même chaque section d’établissement a
à sa disposition le n°1 du courrier de S1 qui contient
des affiches à apposer sur le panneau syndical ainsi
que des informations utiles. Si vous ne le trouvez
pas, prenez contact avec la section académique. A
bientôt et bon courage Michelle

CARMES, Christelle
CARNET, Patricia LABORIE, André LE BOURG, Gwénaël
LE PAIH, Magali LIZE, Morgane PETITEAU, Vincent PLE