LE 23 MARS EN BRETAGNE


Depuis la loi Fillon sur l’Ecole et le Collège, les réformes
s’inscrivent toutes dans une politique de
restructuration du système éducatif. L’heure n’est
plus à la formation citoyenne des jeunes, de tous les
jeunes. Plus question de leur donner les moyens
d’accéder à une autonomie de pensée et d’action,
l’heure est à la formation de « ressource humaine »
au service de l’économie de marché ; il s’agit de former
une main d’oeuvre docile à souhait et en phase
avec les critères « d’employabilité » définis par les
entreprises. Rien d’étonnant donc au matraquage
idéologique sur l’individualisation des parcours de
formation, sur le livret de compétences, sur l’insertion
professionnelle des jeunes et les carences de
l’orientation scolaire.
Rien d’étonnant non plus à ce que la gestion des
établissements réponde à cette conception de la
société où concurrence et individualisme prennent le
pas sur notre conception d’une société plus juste et
plus solidaire. Les Chefs d’établissements, très
prompts à s’emparer du nouveau décret sur les
EPLE, voire à relayer les circulaires ministérielle et
rectorale sur le vote de la DGH en CA, n’ont pas
hésité au travers de leurs choix à s’engouffrer dans
la mise en concurrence des disciplines donc des collègues
d’une part et des établissements d’autre part.
C’est grave et ils devront en assumer les conséquences
 !
Rien d’étonnant à ce que la formation des futurs titulaires
soit complètement décapitée, ni que les futurs
programmes de lycée soient à ce point marqués
idéologiquement.
On pourrait poursuivre sur l’individualisation de la
gestion des carrières, des rémunérations sur le profilage
des postes.
Si les collègues ne s’engagent pas encore suffisamment
dans les journées d’action, le mécontentement
s’exprime dans les salles des profs, dans nos nombreuses
rencontres avec les collègues, dans les
votes des CA, dans des initiatives locales telles la
nuit des lycées dans le 35...
Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure à la
fois sur l’Ecole mais aussi l’emploi, le pouvoir d’achat,
les retraites. Face à un pouvoir politique affaibli
notamment parce qu’éclate au grand jour la face
cachée du sarkozisme, on peut gagner et obtenir
des résultats. Nous devons nous en persuader et
convaincre que c’est possible, que le moment est
venu. Alors tous ensemble, donnons-nous les
moyens. Allons-y pour l’Ecole, pour nos élèves, pour
les personnels, pour la société !

Michèle Carmes