22 novembre 2012

Actualité académique

Moins de second degré ? On ne laissera pas faire !


Lettre pétition au ministre

La loi d’orientation et de Programmation pour l’École
portera-t-elle vraiment les orientations pour l’École
démocratisante que nous défendons ?

Le consensus national, défendu tout au long de la
concertation par Peillon, a vécu. Avec des régions
qui entendent s’approprier de nouvelles missions
sur l’éducation à la faveur de l’économie locale et le
premier Ministre qui propose un nouveau bond de
l’apprentissage, on peut douter de l’ambition du gouvernement
à lutter contre les inégalités scolaires. Il
n’est pas acceptable que des jeunes, principalement
issus des milieux populaires, voient leurs perspectives
d’épanouissement culturel et d’émancipation
sociale se jouer au plus vite à l’extérieur de l’école.
Le passage à la Région des Copsy pour piloter l’affectation
aux dépens du projet individuel d’orientation,
les offensives pour le retour de la bivalence au
collège, la poursuite du lycée Chatel... autant d’orientations
combattues par le passé et contre lesquelles
le SNES prendra la responsabilité de mobiliser
à nouveau si le périmètre du second degré se
trouvait rogné.

Pour être en mesure de pourvoir les postes ouverts
aux concours de l’enseignement, des signes de rupture
avec les précédentes politiques gouvernementales
sur les salaires et les conditions de travail ne
peuvent plus être repoussés : l’attractivité de nos
métiers auprès des étudiants est en jeu. Les collègues
qui se sont exprimés tout au long du premier
trimestre dans les États Généraux du second degré
ne pourront pas endurer très longtemps encore, le
déclin de leur pouvoir d’achat. C’était aussi le message
de la mobilisation citoyenne le 14 novembre
contre les politiques d’austérité en Europe.

Dans l’académie, les prévisions d’effectifs du rectorat
pour la rentrée 2013 annoncent 2 000 élèves de
plus dans le second degré public. Après moins 55
emplois à la rentrée 2012 pour 2 300 élèves en plus,
les conditions de la préparation de rentrée 2013,
dévoilées dans quelques semaines, s’inscriront-elles
réellement dans la priorité pour l’École revendiquée
par le président Hollande ? Si ce tournant n’était pas
amorcé, le SNES en ferait un grief supplémentaire
pour appeler en janvier les personnels de l’Éducation
Nationale à se faire entendre par le recours à la
grève.

Gwénaël LE PAIH
19 novembre 2012