2 novembre 2011

Observatoire et stages

Option breton au collège : contenus et pistes de réflexion.

résumé de l’intervention de Yann Falchier, professeur de Breton,au sein de l’atelier 3 au stage FSU à Brasparts les 4 et 5 octobre 2011.

Tout d’abord il me semblait intéressant de présenter la manière dont je travaille car, après 6 ans de métier je constate que « l’évaporation » de mes élèves d’un niveau à l’autre est très faible, voire nulle. Cela n’a pas toujours été le cas et c’est l’un des problèmes auxquels l’enseignement de l’option Langue et Culture Bretonne est confronté. Je précise que je travaillais jusqu’à l’an passé dans trois établissements, on ne peut donc pas dire que la continuité observée est due à un environnement particulièrement favorable sur un secteur précis.

Le volume horaire de l’enseignement est d’une heure par semaine, parfois 2. On ne formera pas des bretonnants en si peu de temps. J’envisage donc l’option comme une sensibilisation, l’objectif étant de faire de mes élèves des « amoureux de la Bretagne » en explorant différentes facettes du patrimoine breton. (N’oublions pas qu’une part importante d’enseignants de breton sont passés par l’option étant élève). Je consacre une part importante du volume horaire à la culture (surtout en sixième cinquième). J’ai constaté par ailleurs qu’il était contre-productif d’essayer de faire un maximum de choses dans un volume horaire restreint : les élèves se fatiguent et oublient vite ce qui a été fait. Au contraire, travailler la même chose sous différentes formes permet un meilleur ancrage des connaissances, certes peu étendues. Le temps de l’option doit être à mon avis un temps différent pour l’élève, tant par le rythme que par les modalités.

J’essaie de ne jamais perdre de vue les deux points suivants :

  • L’élève est avant tout un enfant. J’intègre (surtout en sixième - cinquième) une ou deux parties ludiques à chacune de mes séquences (jeu de loto, enquête, quizz en fin de leçon, etc...). Il semble me rappeler que M. Carré, précédent chargé de mission comme IPR, insistait sur l’importance du ludique. Je n’hésite pas à satisfaire la curiosité de mes élèves, quitte à prendre un peu de retard sur mon programme... les élèves dont la curiosité est satisfaite montrent souvent plus d’allant par la suite.
  • Avoir toujours un pied dans le collège et un pied à l’extérieur, c’est à dire concevoir les cours en faisant appel à du concret, à quelque chose qui a du sens ou de l’intérêt pour l’élève. Par exemple chaque nouvelle notion linguistique est associée à un thème (la description : parallèle avec des noms de famille bretons ; apprentissage du participe passé associé à la gastronomie bretonne). Prendre appui sur le patrimoine au sens général, que les enfants côtoient de près ou de loin, profite beaucoup à l’apprentissage de la langue. En culture, un travail sur les contes ou les jeux et sports bretons sera suivi d’une sortie, permettant aux élèves de vivre ce qui aura été vu en cours.

La classe de sixième et cinquième fait la part belle à la culture alors que je consacre plus de temps à la langue en quatrième troisième.

Exemple de contenus :

  • En sixième : initiation sommaire à la langue (saluer, se présenter très simplement, conter, date), quelques touches de culture (prénoms bretons, triskell...) et un thème culture important : les contes. (Contexte historique, passage de l’oral à l’écrit, écoute de nombreux contes, écriture d’un conte par deux, lecture par les élèves de leurs contes). Ce travail est très intéressant car le conte est au programme de français. Cela permet de travailler avec les collègues de Français, au minimum. J’essaie d’envoyer mes élèves voir un conteur dans les Monts D’Arrée (association ADDES) au cours de ce travail. Un travail complet autour des Monts d’Arrée permet également d’associer un collègue de SVT (caractéristiques des tourbières, roches...). L’expérience est très enrichissante et le regard / les connaissances croisées des professeurs profite beaucoup aux élèves. Il y a également matière à associer un collègue d’histoire-géographie ou d’EPS.
  • En cinquième : météo, couleurs, description, famille... ; drapeau breton, villes bretonnes (langue et culture). Jeux et sports bretons : le thème culture de l’année, permettant de jouer à un jeu en breton, de travailler avec le collègue d’EPS et d’avoir un pied à l’extérieur sous différentes formes (association locale de jeux traditionnels, Maison des jeux bretons de Saint Jean de Trolimon ou parc d’Argol, Séjour à Ti ar Gouren à Berrien...).
    culture (le triskell).

Je suis persuadé que le travail sur les contes et sur les jeux et sports bretons, qui rendent les élèves acteurs, sont une des clefs qui me permettent de garder mes élèves. Une fois les élèves bien « ferrés » en sixième et cinquième, on est presque assuré qu’ils iront jusqu’en troisième.

Yann Falchier.