28 mai 2015

Actualité académique

Rassemblement académique des collègues de langues le 3 juin

Sous couvert d’une volonté égalitaire et d’une redistribution des moyens pour tous les élèves, la réforme du collège supprime des dispositifs existants (bilangues, classes euro... et options) pour les remplacer par des EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) et de l’AP (Aide Personnalisée) dans le cadre d’une plus grande autonomie accordée aux chefs d’établissements sur l’utilisation de 20% des heures.

Les langues anciennes sont particulièrement visées puisqu’on leur reproche leur caractère élitiste en accusant même les enseignants de se contenter de faire des déclinaisons ou d’utiliser les options pour placer leurs enfants dans les meilleures classes... Cette approche témoigne d’une méconnaissance complète de la réalité de l’enseignement du latin dans les classes où les collègues n’ont pas attendu la réforme pour mettre l’accent sur la « dimension culturelle et la civilisation de l’antiquité » en utilisant tous les outils à leur disposition et en montant de nombreux projets. L’accusation d’élitisme ne correspond pas plus à la réalité des établissements où les élèves sont de plus en plus répartis dans différentes classes ; le latin étant proposé très largement à des élèves de niveaux hétérogènes et issus de tous les milieux sociaux. L’option latin était bien souvent un élément essentiel de découverte et d’ouverture culturelle, en particulier dans les établissements les plus isolés.

Si la levée de boucliers qui a accompagné ses annonces a dû contraindre la Ministre à concéder, en plus de l’EPI « Langue et culture de l’antiquité », la possibilité d’un enseignement complémentaire d’une heure en 5e et de 2h en 4e et 3e, les moyens correspondants n’ont pas été affectés. Au lieu d’apparaître en tant que tel dans la DGH, le latin -qu’il soit sous forme d’EPI ou d’enseignement complémentaire- ne pourra exister que s’il est pris sur la marge horaire prof répartie localement dans l’établissement, i.e. en concurrence avec l’AP, les EPI, les dédoublements... On voit ainsi comment les arbitrages pourront se faire d’un établissement à l’autre en fonction des publics accueillis. Si sur le papier le latin est possible pour tous, il risque de fait de n’être plus proposé, dans les établissements publics, que de manière marginale, avec des conséquences en chaîne sur les services et sur les postes. Ou comment accentuer les inégalités quand on prétend les réduire. On peut en effet craindre pour la mixité sociale quand on connaît par ailleurs la pratique des établissements privés catholiques qui n’hésitent pas à utiliser les options à pour attirer certaines familles.

La publication de décret collège la semaine dernière ne doit pas laisser penser que la bataille est terminée. Outre l’abrogation que nous demandons, nous pouvons obtenir des évolutions significatives dans de nombreux domaines. Il est donc essentiel de maintenir la pression sur le Ministère pour exprimer le refus de cette réforme et notre exigence d’une autre orientation pour le collège en 2016.

C’est pourquoi en attendant une action d’ampleur en juin, nous appelons les collègues de Lettres à se mobiliser avec des collègues de LV et de Langues régionales directement menacés par la réforme le mercredi 3 juin à 15h30 devant le Rectorat de Rennes. Des départs en car seront organisés gratuitement au départ du Finistère et le long des axes routiers N12 et N165. Vous pouvez nous adresser un message à l’adresse s3ren@snes.edu pour indiquer si vous souhaitez participer et d’où vous souhaitez partir. N’hésitez pas à en parler autour de vous. Soyons nombreux pour faire entendre au Recteur nos inquiétudes.

Par ailleurs, en ce qui concerne plus particulièrement les enseignants de lycée, nous avons depuis hier des remontées de correcteurs convoqués pour la correction de l’EAF. Délais raccourcis, candidats trop nombreux... Qu’en est-il dans votre établissement ? N’hésitez pas à nous faire remonter les informations pour que nous puissions envisager une action auprès de la DEXACO.

Et toujours, la pétition intersyndicale à signer Un autre collège 2016 (signez ici) : 13 000 signatures au compteur !