Alors que le ministère de l’Education nationale se félicite d’une rentrée placée sous le signe de la sérénité, le SNES (syndicat majoritaire dans le Second degré) dénonce vivement des problèmes de fonctionnement très importants liés aux milliers de suppression de postes.

Ainsi, au printemps dernier, 13 500 postes d’enseignants ont été supprimés. Le ministère annonce d’ores et déjà le chiffre de 16 000 suppressions l’année prochaine ! Or, le constat de rentrée effectué hier soir auprès de plus du tiers des établissements de notre département montre que des dizaines de postes préalablement supprimés ont du être réintroduits en urgence de façon artificielle dans les collèges et lycées sous la forme de moyens provisoires ! Par ailleurs, alors que les TZR (Titulaires sur Zone de Remplacement) devraient logiquement constituer un vivier de « réserve », plus de 60% d’entre eux sont déjà affectés à l’année. Par conséquent, le SNES dénonce une situation alarmante qui fait que, le jour de la rentrée, de nombreux postes provisoires sont actuellement non pourvus. Le rectorat a donc déjà eu recours à l’embauche de vacataires et contractuels et tente actuellement d’imposer aux collègues de nombreuses heures supplémentaires.

Cette politique de casse du système public d’enseignement est aussi révélée par le manque d’anticipation évident du rectorat. Ainsi, des absences de collègues pourtant prévues de longue date aux motifs de congés maternité ou de mi-temps thérapeutiques n’ont pas été prises en compte ! Est-ce bien sérieux ?

Les conséquences de cette gestion à flux tendu sont catastrophiques : des classes surchargées (4e-3e à 30 élèves par classe et la moyenne des classes de Seconde dépasse allègrement les 32), le démantèlement d’équipes pédagogiques entières, des inscriptions volontairement limitées dans certaines options, des refus d’inscription d’élèves (notamment du privé vers le public), voire des élèves sans affectation (Terminale), une dégradation des conditions d’apprentissage des élèves et d’enseignement pour les professeurs.

A tout ceci s’ajoute le silence remarqué par nos collègues dans les assemblées de rentrée concernant le sort réservé aux assistantes sociales scolaires, infirmières et conseillers d’orientation psychologues…

Par contre, le SNES se félicite du nombre croissant d’élèves inscrits dans les établissements publics du Second degré du département, en particulier dans les classes de Seconde. Cela a abouti à l’ouverture de classes supplémentaires dans certains lycées mais elles ont été trop tardives pour absorber totalement le flux d’élèves venant pour beaucoup d’établissements privés.

Enfin, malgré les excellents résultats des lycées publics au Bac 2009, le SNES fait le même constat que le rectorat quant à la fragilisation des élèves en situation de post Bac et à leur avenir dans notre académie. Le syndicat s’en inquiète et mènera une réflexion sur ce thème avec la profession.