Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs
La FSU avait appelé à faire barrage au Front National lors des élections présidentielles.
Elle s’est félicitée de la défaite du FN au second tour de cette élection.
Cependant, avec plus de 10 millions de voix obtenues par ce parti, la FSU sait le travail d’explication et de
persuasion à accomplir pour mieux convaincre de la dangerosité du FN pour notre démocratie. Mais lutter
contre les idées d’extrême droite implique également de lutter contre les inégalités, les injustices sociales et les politiques libérales qui favorisent sa progression depuis des années. Pour y faire face, la FSU porte et continue de porter des propositions alternatives pour une société plus juste et plus solidaire. C’est cette orientation qu’elle continuera de défendre avec les personnels.
Le Président de la république est donc élu avec des votes de conviction et des votes pour faire barrage à
l’extrême droite. Les attentes sont ainsi loin d’être uniformes.

Pour la FSU, le rôle et l’objectif du système éducatif est et doit être la réussite de tous les jeunes. C’est à dire leur assurer un parcours scolaire réussi, l’obtention d’un diplôme et d’une qualification, l’acquisition d’une culture commune de haut niveau. Le rôle émancipateur de l’École est essentiel et chaque jeune doit pouvoir construire son projet personnel et professionnel. Son rôle est également fondamental pour permettre à la société de faire face à tous ses besoins et défis. La réussite scolaire, la lutte contre les inégalités et contre l’échec scolaire, se jouent de l’École maternelle à l’enseignement supérieur. Ce qui suppose de bien articuler les différents niveaux d’enseignement.

Pour la FSU, cela se joue dans la classe et les conditions de réussite sont donc essentielles : effectifs par classe, équipements des écoles et des établissements, pratiques pédagogiques, RASED, formation des enseignants et personnels d’éducation... Il s’agit d’y répondre tant en termes qualitatifs qu’en termes de moyens.

La FSU a fait part des ses préoccupations et propositions :

• élaborer un plan de formation ambitieux : pour la formation initiale, conforter les Espé ; pour la formation continue, développer des plans de formation qui correspondent aux besoins exprimés par les personnels.
• poursuivre la politique de recrutement et travailler à un plan de pré-recrutement.
• poursuivre l’amélioration des carrières et permettre aux personnels d’être acteurs et concepteurs de leursmétiers.

La FSU a également déjà fait part de ses inquiétudes à la lecture du programme présidentiel : réduction des effectifs à l’école élémentaire au détriment du « plus de maîtres que de classes », renforcement de l’autonomie des établissements avec les aménagements à la réforme du collège, développement de l’apprentissage. Notre école a la chance de pouvoir compter sur des enseignants motivés et pleinement investis pour leurs élèves. Nous portons la parole des collègues et les annonces régulières du ministre interrogent. Nos collègues ne sont pas demandeurs de changement de cap incessants mais plutôt de pouvoir travailler dans la sérénité, la confiance et avec le soutien et les moyens nécessaires. Voilà bien les réels défis ! Il faut en prendre toute la mesure et y répondre par un investissement conséquent et des politiques qui aident les enseignants à bien faire leur métier et à assurer la réussite de tous les élèves.

La FSU attend du Ministre qu’il précise sa feuille de route et rappelle que seul un dialogue de qualité, à tous les niveaux, peut permettre les évolutions nécessaires du système éducatif car rien ne se fait sans ses personnels.

C’est pourquoi la FSU vous demande M. Le Recteur de réunir dans les tout prochains jours un CTA
extraordinaire pour présenter les arbitrages académiques suite aux mesures présentées ce jour au CSE,
notamment ce qui concerne en collège la carte des enseignements facultatifs et la carte des langues vivantes étrangères ou régionales ainsi que les moyens spécifiques fléchés.