29 mars 2017

Actualité académique

CTA mardi 28 mars 2017 – Déclaration de la FSU

CTA mardi 28 mars 2017 – Déclaration de la FSU

Monsieur le Recteur, Mesdames Messieurs

Pour ce dernier CTA du quinquennat, la FSU tient à faire un bilan rapide des années « refondation » dans l’académie.

La loi de 2013 a affirmé l’éducabilité de tous les jeunes et la nécessité de veiller à l’inclusion de toutes et tous ; la remise en place de la formation initiale des enseignants s’est accompagnée d’une reprise du recrutement ; et la réforme de l’éducation prioritaire a pris en compte l’exercice particulier du métier dans les réseaux.

Pourtant à observer les traductions concrètes, on mesure combien les ambitions affichées depuis 2013 ont été bien peu portées par le ministère. Nous pouvons en effet citer le maintien de la scolarité obligatoire à 16 ans, nous pouvons dénoncer la surcharge de travail à laquelle sont confrontés nos collègues stagiaires ou la fermeture de 4 collèges de l’académie dont 3 en éducation prioritaire avec un effet sur les écoles du réseau. Quant aux légitimes politiques d’inclusion, le risque est grand de leurrer les familles car sans moyens spécifiques dans des classes toujours plus chargées, le risque de l’exclusion dans la classe est hélas bien réel en dépit de la bonne volonté des personnels.

En revanche, c’est bien la conception du pilotage du système qui a évolué. Alors que l’on prétend donner de l’autonomie aux équipes, c’est tout l’inverse qui se produit sur le terrain. Les hiérarchies caporalisent et instaurent la concurrence entre les personnels et les établissements. Nous tenons à rappeler que toute réforme, quelle qu’elle soit, est en définitive portée par les personnels qui restent le véritable levier des changements. Il faut les écouter et prendre en compte leur expertise sur leur métier. Eux qui s’engagent au quotidien pour la réussite des élèves ou le bon fonctionnement des services méritent davantage de confiance de la chaîne hiérarchique.

La réforme du collège conçue sans concertation et imposée sans respect des enseignants est toujours autant rejetée. D’une part nos collègues s’épuisent à mettre en oeuvre des dispositifs complexes sans pour autant observer une meilleure réussite de leurs élèves... D’autre part, le pilotage bureaucratique du LSU et de la validation du socle laisse penser, à tort, que les équipes ne seraient plus libres des modalités d’évaluation de leurs élèves. Les témoignages de collègues qui perdent le sens de leur métier se multiplient, encore faut-il bien vouloir les écouter pour les entendre. Nous renouvelons donc notre demande d’un groupe de travail académique sur le LSU, la validation du socle en fin de cycle et l’interface vers Affelnet. Et ce n’est pas l’état des créations de postes définitifs en collège qui redonnera l’espoir d’une amélioration des conditions de travail des élèves et des personnels. Le solde des postes reste en effet négatif en collège cette année, pour un cumul à -51 postes sur les rentrées 2015, 2016 et 2017.

De la même manière, des postes « administratifs techniques santé sociaux » ont certes été créés mais insuffisamment pour compenser les suppressions précédentes et pour couvrir tous les besoins de l’académie.

La circulaire de rentrée prévoit d’intensifier les missions des personnels du service social en faveur des élèves (notamment l’intervention dans le premier degré) sans préciser les moyens afférents. Cela hypothèque gravement la qualité du travail social déjà mis à mal à un moment où la pauvreté et les difficultés sociales se multiplient. La FSU s’inquiète des conséquences de ce redéploiement sur les personnels et de l’augmentation des risques psycho-sociaux liés au stress que cela va entraîner. Concernant la carte scolaire dans le premier degré, la FSU continue de s’opposer aux fermetures de classe en milieu rural et des regroupements d’écoles. C’est pourquoi la FSU était aux côtés des maires ruraux de Bretagne au sein du collectif de défense de l’école rurale publique, samedi dernier lors de la manifestation à Rostrenen. L’école rurale doit demeurer une école de proximité dans des communes où bien souvent elle reste le seul service public.

A grand renfort de communication, la Ministre a voulu faire de la lutte contre la reproduction des inégalités sociales dans l’école une priorité de son action, poussant les feux sur des expérimentations locales sur la mixité sociale. A Saint-Malo, la fermeture du collège Surcouf à la rentrée prochaine a déjà commencé à produire une fuite des élèves de CM2 vers le privé. Cette tendance se retrouve hélas à l’échelle de l’académie, comme dans d’autres académies d’ailleurs, avec un réseau privé confessionnel qui prospère. Ce contre-exploit que nous avions par ailleurs déjà dénoncé signe l’échec de la Ministre.