19 mars 2017

Sections départementales

CTSD DU 17/03/17 : DÉCLARATION PRÉALABLE FSU22

Nous tenons à remercier les services de la Direction Académique pour la qualité des documents fournis qui ont permis de croiser nos analyses et nourrir nos échanges lors des groupes de travail préparatoires. Cela constitue une dimension importante pour un dialogue social constructif. Lors de ces échanges, nous avons fait un certain nombre de remarques et de propositions. Nous serons attentifs aux réponses que vous nous apporterez aujourd’hui....

Madame la Directrice Académique des services de l’Éducation nationale des Côtes d’Armor,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,

Nous tenons à remercier les services de la Direction Académique pour la qualité des documents fournis qui ont permis de croiser nos analyses et nourrir nos échanges lors des groupes de travail préparatoires. Cela constitue une dimension importante pour un dialogue social constructif. Lors de ces échanges, nous avons fait un certain nombre de remarques et de propositions. Nous serons attentifs aux réponses que vous nous apporterez aujourd’hui. Avec des effectifs qui demeurent croissants dans les établissements publics du second degré dans les Côtes d’Armor, les moyens accordés au département demeurent modestes au regard des enjeux. Si le solde positif des implantations de postes en lycées va dans le bon sens, il permettra tout au plus de ne pas dégrader les conditions de travail des élèves et des équipes pluriprofessionnelles, pourtant durement touchées pendant des années.

Dans les lycées généraux et technologiques la dotation ne permettra pas d’améliorer la prise en charge d’effectifs toujours plus nombreux et avec des besoins scolaires de plus en plus diversifiés. Pour les lycées professionnels, nous signalons des inquiétudes remontées du terrain sur l’attribution équitable en moyens de dédoublement entre les différentes disciplines, alors que les publics accueillis, socialement et scolairement défavorisés, nécessitent une attention toute particulière dans toutes les disciplines.

Dans les collèges, la dotation ne permettra pas d’améliorer les conditions de travail des personnels, qui se sont fortement dégradées avec la mise en oeuvre précipitée d’une réforme de structure du collège, autofinancée, qui épuise la profession. Cet accroissement inédit de la charge de travail découle de la mise en oeuvre de quatre niveaux de programmes, du déploiement de nouveaux dispositifs qui exigent des temps de concertation accrus et de nouvelles attentes institutionnelles. La brutalité et la précipitation avec laquelle cette réforme a été imposée expose désormais concrètement la profession à des injonctions parfois contradictoires et des pressions inacceptables. Ainsi, des remontées des établissements nous alertent sur des pressions concernant l’évaluation des domaines du socle. Il nous paraît indispensable, Madame la Directrice Académique, de sensibiliser les personnels de direction aux consignes rappelées par Madame la Directrice Générale de l’Enseignement Scolaire lors du dernier Conseil Supérieur de l’Éducation à propos du LSU, à la suite d’une question posée par le SNES-FSU : Madame Robine a clairement indiqué que le positionnement des élèves sur les domaines du socle n’avait pas à intervenir avant la fin du troisième trimestre en fin de cycle. Les pressions qui nous sont signalées à ce sujet dans plusieurs établissements sont inutiles et sans fondement.

Concernant les autres dotations, la FSU rappelle son exigence d’un poste de CPE, d’un poste documentaliste, d’un poste d’infirmier-e scolaire au minimum par établissement. Nous regrettons le manque de moyens pour pouvoir accompagner la progression des effectifs en lycée comme dans certains collèges, rappelons que 10 collèges du département, dont les effectifs dépassent 600 élèves, ne disposent que d’un seul CPE !

La FSU rappelle son attachement à un service public d’orientation scolaire exercé par des Conseillers Psychologues de l’Education Nationale, formés, capables d’aider les jeunes à construire un projet personnel au plus proche de leurs compétences, indépendamment de toute pression de l’environnement économique immédiat. Nous tenons à rappeler l’importance d’un maillage territorial complet pour cette mission émancipatrice.

Un rapport du CNESCO -mis en lumière dans un récent article du Monde, et montrant la singularité de la commune de Saint-Brieuc quant à la part des non-diplômés chez les 15-24 ans non scolarisés- nous le rappelle : une offre de formation la plus large et un service public d’orientation sont indispensables pour permettre la réussite de tous les jeunes. Médecins, infirmiers et assistants sociaux scolaires partagent une même réalité professionnelle au quotidien : assurer des missions essentielles dans un contexte pourtant de manque chronique de moyens. Le recentrage des missions des assistants sociaux scolaires en lycée sur le seul public des lycées professionnels laisse apparaître dans les lycées généraux et technologiques de nombreuses difficultés en reportant ces besoins sur d’autres professionnels non formés et empêchés de répondre à toutes les situations.

La FSU revendique un service public dynamique et présent sur tous les territoires, car il contribue au bien être de la société en assurant des missions d’intérêt général qui profitent à l’ensemble de la Nation. Amortisseur social en cas de crise, le service public est la seule richesse de ceux qui n’en ont pas. Le Service Public d’Éducation doit demeurer une grande priorité nationale. Loin d’être un coût budgétaire, il constitue un investissement d’avenir, le seul capable de nous préparer à affronter les crises et autres ajustements structurels. C’est bien d’un système éducatif émancipateur ambitieux au service de toute la société dont notre pays a besoin, animé par des professionnels fonctionnaires, reconnus dans leur diversité et leurs qualifications, respectés et décemment rémunérés. Contribuons ensemble à donner au Service Public d’Éducation tous les moyens dont il a besoin pour répondre à tous les besoins de la société.

La FSU vous remercie de votre attention.