Depuis le début de l’année scolaire, notre pays
connaît des journées de mobilisation sans précédent
rassemblant largement, actifs, salariés du
public et du privé, jeunes, retraités, précaires...
Ces mobilisations expriment le rejet d’une politique injuste,
au service d’une caste de privilégiés, le rejet de choix
gouvernementaux qui font payer aux salariés la crise
dont ils ne sont en rien responsables. Face à une mobilisation
d’une telle ampleur, le gouvernement est contraint
de lâcher un peu de lest mais se garde bien de revenir
sur le fond de cette réforme. L’y contraindre passe par
une nouvelle amplification du mouvement et sans doute
un durcissement. Comme dans d’autres secteurs d’activité,
la FSU a posé la question de la reconduction du
mouvement : en appelant à des AG d’établissement
après le 12 octobre, elle a souhaité que les personnels
se saisissent de cette question et décident ensemble des
suites.

Dans notre secteur la journée d’action du 6 septembre a
sonné l’entrée en mouvement des personnels des
lycées et collèges et mis un coup de projecteur sur la
situation critique de L’Ecole en cette rentrée. Il fallait bien
que les conséquences des vagues successives de suppressions
de postes apparaissent au grand jour : nous y
sommes ! Nouvelles aggravations des conditions d’enseignement
en collège, mise en place chaotique des
enseignements d’exploration et de l’accompagnement
personnalisé en seconde, manque criant de personnels
titulaires et recours massif aux personnels précaires,
suppression de la formation initiale et continue.Voilà la triste
réalité, notre académie n’y échappe pas : le Recteur
ne peut même plus se raccrocher à la rituelle « rentrée
techniquement réussie » !

Et ce n’est pas fini ! L’annonce de 16 000 postes en
moins à l’Education Nationale dont 4 800 dans le second
degré, 62 900 élèves en plus, laisse présager du pire :
après la suppression d’emplois de surveillance, puis de
remplacement, puis des moyens stagiaires, la seule
solution est de supprimer des emplois devant élèves.
Peuvent-ils rejouer le coup de suppressions en collège
pour faire passer une réforme des lycées contestée ?
Vont-ils regrouper les élèves sur les enseignements
communs de première ? La réflexion sur les rythmes
scolaires ne serait-elle pas un prétexte pour revoir les
horaires disciplinaires et les champs d’intervention du
Service Public d’ Education ?

Retraites, protection sociale, services publics sont dans
l’oeil du cyclone. Si nous voulons que les solidarités restent
un des fondements de notre société.

Michelle Carmès