La préparation de la rentrée 2006 est en route : GT Langues et cultures régionales le 17 janvier, CTPA le 19, CALR le 7 février. Dès le retour de vacances, se tiendra un nouveau GT LCR sur la répartition des services des enseignants.

Cette rentrée 2006 sera à nouveau marquée par la diminution globale des moyens de l’académie (moins 68 postes) conséquence d’un budget de l’EN qui acte le non-remplacement d’un retraité sur deux ! 30 % de recrutés par concours en moins. Dans ce contexte, on pourrait presque croire que nous sommes « riches » : pas de diminution du nombre de postes au CAPES de breton ....sachant que nous sommes à 2 depuis 2004 !!!!

Quelle est la situation sur le terrain ?
 Du point de vue des effectifs, on note une baisse sensible pour l’option : entre 2002 et 2005, -10 % en collège ; - 33 % en lycée. Entre la 6e et la 3e, 70 à 75 % des élèves abandonnent le breton. [1]

  • En seconde, ce sont 95 % des élèves de 3e qui abandonnent....Et en 1re, ils ne sont plus que 75 % des rescapés de 2de à poursuivre. L’enseignement bilingue progresse en collège : +45 % sur la période 2002-2005. Mais là encore, tous les élèves de CM2 ne poursuivent pas en 6e : 40 élèves ont abandonné la filière bilingue à la dernière rentrée. Au lycée, on ne retrouve plus que 7 %à 9 % des élèves de 3e avec une érosion qui peut aller jusqu’à 25 % selon les années.
  • Les causes ? Pour l’option, la baisse démographique peut expliquer une partie de la baisse mais ce n’est pas la seule cause. On peut citer en vrac, la concurrence avec d’autres options dès la 5e, le faible horaire -1 heure le plus souvent- qui ne permet pas aux élèves d’apprendre réellement la langue ou qui donne une image dévalorisée de la discipline-, et l’emploi du temps.
  • Au lycée, le breton est dans la même situation que les autres LV3. La contrainte des emplois du temps et des options de détermination font que peu d’élèves peuvent réellement poursuivre l’option breton en 2de. La mise en place du visio-enseignement n’a pas fait progresser les effectifs, c’est même le contraire. Au total, 38 élèves auraient suivi l’option seconde en 2004/2005, le rectorat en prévoyait 63 pour 2005/2006 (37 en 2de et 26 en 1re), seuls 32 élèves se sont inscrits (14 en 2de, 18 en 1re). Les collègues qui travaillent en visio ne sont évidemment pas en cause, leur travail est très lourd.
     Pour la filière bilingue, les abandons en fin de CM2 sont la conséquence de la politique des pôles. Les parents demandent des filières de proximité et n’envoient pas leur enfant dans l’un des 10 collèges pôles. Au niveau lycée, 6 établissements proposent une filière bilingue et encore à minima (3h de breton et 3 h d’histoire-géographie). Comme pour l’optionnel, les contraintes du lycée notamment d’emploi du temps font que 9 élèves sur 10 abandonnent dès la seconde. En première, l’existence de plusieurs séries complique la poursuite de l’enseignement bilingue. Ajoutons aussi l’attrait des sections européennes pour des élèves bons en Langue.
     Du point de vue des enseignants, la progression de l’enseignement bilingue ne compense pas les pertes de l’optionnel. Une majorité d’enseignants effectue un service partagé sur 2 ou 3 établissements voire plus [2]. Depuis 2 ans, le chargé de mission et le rectorat cherchent à imposer un service bivalent à un plus grand nombre d’enseignants. Le prétexte invoqué : limiter les services partagés. Récemment, tous les certifiés de breton option anglais ont reçu un courrier de la D.P.E en date du 6 janvier, les « invitant » à participer à un stage de remise à niveau en anglais !!!! Prétexte invoqué : la baisse des effectifs... Notre point de vue : ne s’agit-il pas plutôt d’augmenter le « rendement » des enseignants ? C’est l’un des indicateurs de performance mis en place dans le cadre de la LOLF (Loi Organique des Lois de Finances), l’un des outils de la Réforme de l’Etat.


Rennes, le 21 février 2006,