Quel bilan !

Les perspectives de la prochaine rentrée, la dernière préparée par ce gouvernement, ne sont guère meilleures qu’il y a 5 ans. Sous la pression démographique, les moyens nouveaux ne permettent toujours pas de réduire les effectifs par classes, premier facteur indiscutable pour faire réussir tous les élèves. La réforme du lycée qui n’aura connu aucune inflexion sous ce quinquennat, a même été complétée par l’interdiction du redoublement, accélérant les parcours pour une gestion simplifiée des flux. En collège, la réforme désorganise les établissements, impose des concertations interminables et encadre sans fondement la liberté d’action des personnels, sur l’évaluation des élèves par exemple. C’est bien la fragilisation de certains enseignements avec un redéploiement des moyens qui a financé la réforme à la dernière rentrée. L’attribution d’un quart d’heure manquant par division (de 30 élèves !) constitue pour la rentrée le seul apport nouveau dans les collèges de l’académie, soit moins de 20 % des 184 créations d’emplois. Alors faisons nous entendre dans les CA pour que des moyens arrivent, et vite ! D’autant que les services académiques gardent toujours quelques réserves...

Manque de places dans les lycées et LP publics, libertés dans l’application de la réforme du collège : le réseau privé joue sa carte pour redresser ses effectifs, tout particulièrement là où son implantation ne connaît aucun frein de la part des collectivités territoriales, comme dans le Morbihan.

Quelle société prépare-t-on si l’entre-soi et le recours à l’enseignement privé catholique sont encouragés ? La ministre qui prétendait vouloir faire de la mixité sociale dans les établissements une priorité, ne fera pas oublier ce bilan dans l’académie. Les tensions sociales, culturelles et religieuses attendent pourtant des réponses politiques ambitieuses et engagées pour que tous les jeunes d’une même génération grandissent ensemble dans l’École de la République. Le SNES-FSU porte haut et fort cette ambition dans le débat public pour que l’opinion, et en premier lieu les familles, manifestent leur confiance dans les personnels du service public d’éducation.

Gwénaël Le Paih

le 3 février 2017