26 février 2014

Actualité académique

Ouverture du congrès académique – 25 et 26 Février 2014 – Mur de Bretagne

Le secrétariat tient à remercier l’équipe du Snes2 22 qui a pris en charge l’organisation de ces deux jours de congrès, et particulièrement Brigitte (Jabob) qui a beaucoup fait ces derniers jours pour que tout se passe au mieux. Nous aimons privilégier pour les congrès du SNES-Bretagne le bord de mer, mais pour une fois nous voilà dans les terres... mais toujours au bord de l’eau. De l’eau, ce n’est pas ce qui a manqué ces dernières semaines mais nous en aurons encore besoin pour le pastis à Marseille, puisqu’après Reims et le Champagne, c’est à Marseille que se déroulera le congrès national du SNES du 31 mars au 4 avril. Que des bons choix...

Le secrétariat salue également Valérie Sipahimalani, secrétaire nationale, qui comme le veut l’usage, nous accompagne pour ces deux jours de congrès, une occasion pour elle de venir pendant ses congés d’hiver en classe verte à Guerlédan, ce qui ne l’embête pas du tout, Valérie est prof de SVT à Paris.

Notre congrès s’ouvre quelques jours après la décision de la FSU d’appeler l’ensemble des agents de la fonction publique à la grève le mardi 18 mars. Nous le savons tous ici, cette date n’est pas idéale pour mobiliser dans notre secteur. Les discussions lors du dernier Bureau National du SNES le 11 février révélaient la prudence des S3 sur notre capacité à entraîner la profession, avec un calendrier aussi resserré. L’engagement clair d’autres fédérations de fonctionnaires pour un appel à la grève le 18 mars a modifié la nature de la journée d’action, initialement voulue par FO sur la sécurité sociale. La FSU qui milite pour la construction de mobilisations unitaires ne pouvait pas rester à l’écart.

Alors que le pacte de responsabilité consacre l’orientation sociale-libérale du Président Hollande, avec un cadeau de 30 milliards aux entreprises sans aucune contrepartie, les budgets publics vont connaître un nouveau tour de vis avec une économie de 50 milliards entre 2015 et 2017, après une baisse de 15 milliards déjà prévus pour 2014. Les collectivités territoriales seront mises à contribution mais c’est l’État qui pourrait voir son périmètre réduit aux « missions essentielles », selon l’expression de Hollande lors de sa conférence de presse le 14 janvier. L’intérêt général et l’activité des services publics sont menacés par le pacte de responsabilité qui risque d’assécher massivement les budgets publics.

Après 4 années consécutives de gel du point d’indice de la fonction publique, le projet, démenti depuis par le premier ministre, de geler les avancements n’a pas été diffusé sans raison : les salaires des fonctionnaires restent bien dans le viseur pour participer à la réduction des dépenses de l’État.

Réorienter les choix économique, sociaux, environnementaux impose aux organisations syndicales de se rassembler dans un cadre interprofessionnel le plus unitaire possible pour proposer aux salariés du public et du privé des alternatives tout en préparant les mobilisations.

La FSU ne pouvait donc que s’inscrire dans la perspective du 18 mars, en dépit des conditions d’organisation. L’appel commun CGT, FO, FSU et Solidaires dans la Fonction Publique pour l’emploi, les salaires, le développement des services publics devra déboucher sur des suites après le 18 mars, qu’il nous sera peut-être plus facile de construire avec la profession, notamment en travaillant avec nos collègues des sujets comme l’état du second degré, à quelques mois de la rentrée 2014, les conditions de travail et les salaires de ses personnels. Dans l’immédiat, la FSU et le SNES doivent tout faire pour être visibles le 18 mars et convaincre les salles des profs que les politiques d’austérité ne sont pas inéluctables, pour peu que les mobilisations interprofessionnelles soient réussies.

Dans un contexte où persiste le chômage de masse, en l’absence de réforme fiscale, face à la montée des communautarismes et de l’extrême droite, le syndicalisme de transformation sociale que nous portons à un rôle décisif. Pour la FSU, faire vivre son mandat de l’unification devient crucial pour opérer, sur le front des luttes, l’unité syndicale nécessaire. Le 18 mars participe à point nommé finalement aux débats du congrès, compte tenu des propositions du SNES dans le thème 4, pour accélérer le processus de rapprochement avec la CGT.

Le congrès de Marseille devrait coïncider avec un CTM, comité technique ministériel, et la diffusion du projet de décret sur la réécriture des statuts des enseignants. Le SNES, dans toutes les réunions préparatoires, à lutter pied à pied pour orienter la réécriture du décret de 50 vers la revalorisation de nos professions, tant par la diminution de nos maximas de service que par l’augmentation des salaires. Alors que le processus de concertation est achevé pour ce premier temps et avant qu’il ne reprenne pour la rédaction du décret et des circulaires d’application, un premier bilan s’impose et ne manquera pas d’animer nos échanges.

Après la loi de refondation pour l’école qui n’a eu aucun écho chez nos collègues, on peut en revanche s’étonner du détachement de la profession par rapport à la réécriture des missions et statuts des personnels, malgré la lutte retentissante des CPGE en décembre. Cela doit être analysé : est-ce parce que le SNES a failli dans sa capacité à informer l’ensemble des collègues tout autant que les militants ? Les collègues ont-ils bien mesuré les risques possibles à l’occasion de l’ouverture de ce dossier engagée par Peillon ?

Quoiqu’il en soit, le S3 a systématiquement relayé au national les demandes d’information et de consultation de la profession, formulées par les militants. C’était d’ailleurs l’esprit des assises pour les métiers que le S3 a organisées le 12 décembre à Rennes avec Frédérique Rolet, assises qui ont réuni plus de 160 collègues.

Continuons à expliquer aux collègues l’état de ce dossier en multipliant les réunions en établissements, ce qui reste la priorité des S2 et du S3, pour préparer à la fois la consultation des collègues et les conditions de leur mobilisation si la rédaction du décret tournait court.

Les fiches qui serviront de base à l’écriture du décret actent un certain nombre d’acquis qui fondent notre identité professionnelle : c’est incontestablement le résultat de l’action du SNES pour faire entendre au ministère la réalité de nos métiers et préserver les fondamentaux de la profession : ni bivalence ni annualisation des services, reconnaissance du travail invisible, définition hebdomadaire des services selon des maxima horaires qui couvrent toutes les activités pédagogiques devant élèves.

Le SNES continue de mettre la pression sur le ministère pour une réécriture des textes encadrant le conseil pédagogique, pour l’allègement statutaire de service et l’abandon du tout indemnitaire et des lettres de mission. Bien évidemment, la baisse du temps de travail et l’augmentation des salaires de tous, qui ne sont en en rien inscrites dans les fiches, demeurent notre priorité.

Par ailleurs, les fiches sur l’Éducation prioritaire avancent des orientations que nous avons défendues. Leur mise en œuvre pour la rentrée 2014 ne se fait pas sans mobilisation des établissement. En Ille et Vilaine, le flou demeure sur les critères utilisés pour sélectionner les établissements éligibles au dispositif Rep+, expérimenté à la rentrée 2014. Celui-ci permet d’abaisser immédiatement les maxima de service des collègues, promet plus d’adultes en vie scolaire et double l’indemnité ZEP. Le SNES 35 et le S3 sont aux cotés des collègues engagés dans le REP+, et avec ceux laissés en marge du réseau, pour faire vivre les solidarités et l’action collective. Comme dans les autres académies, l’objectif pour nous en Bretagne est bien d’élargir le périmètre de l’Éducation prioritaire au plus grand nombre possible d’établissements.

Le renouveau de l’éducation prioritaire pose toute la question des moyens pour la rentrée, l’expérimentation REP+ se faisant sur les moyens propres des académies, déjà confrontées à la poussée démographique qui n’est pas financée.

Après 2 600 élèves supplémentaires à la rentrée 2013, notre Académie attend environ 2 200 élèves de plus dans les collèges et lycées publics à la rentrée 2014. Elle reçoit une dotation de 100 ETP heure poste, dont 87 pour budgéter les postes de stagiaires, issus des deux concours (2014 anticipés et 2014 rénové). 13 emplois seulement sont donc attribués pour répondre aux évolutions démographiques, avec une dotation complémentaire de dernière minute du ministère de 45 ETP en heure supplémentaire.

La lutte contre les HS a donc repris dans les établissements pour faire annuler le maximum d’heures supp et obtenir des heures poste. C’est tout l’enjeu des CSTD de rentrée avant le CTA du 28 mars, pour redonner des moyens en dur aux établissements. Les services académiques devraient suivre nos demandes avec pour eux l’objectif de dégager plus de 800 postes en établissement pour les stagiaires, environ 500 à temps complet échelon 3 et 300 à mi-temps échelon 1. Pour le SNES, la préparation de rentrée doit articuler plusieurs priorités : respect du fonctionnement démocratique des établissements, ouverture de divisions supplémentaires et diminution des effectifs par classe, inscription de tous les élèves qui demandent un établissement public de secteur, maintien de postes offerts au mouvement Intra et provisoire, allègement immédiat de service pour tous les stagiaires.

Tout en investissant les instances de l’ESPE (école supérieure du professorat et de l’éducation) qui se mettent en place, le SNES doit multiplier les initiatives auprès des étudiants inscrits à l’ESPE pour les informer et les mobiliser : étudiants sous contrat emploi avenir professeur, étudiants admissibles du 2014 anticipé, (contractuels ou non), étudiants en M1 ou M2 préparant le 2014 rénové. La construction de l’ESPE de Bretagne est préoccupante, alors qu’elle doit rapidement faire ses preuves et créer du commun entre les futures générations d’enseignants. Rattachée de par la loi à la CUE, communauté universitaire de Bretagne, l’intégration académique de l’ESPE est bousculée par la structuration inter-régionale Rennes/Nantes qui se dessine, dans la suite de la fusion (menée sans concertation) des universités de Rennes 1 et Rennes 2.

Très engagé sur ce dossier, dans le cadre du schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche, le Conseil régional de Bretagne est devenu un acteur incontournable sur nombre de sujets qui concernent directement le SNES et la FSU : enseignement supérieur, construction de nouveaux établissements publics, maintenance informatique et univers numérique, politique en faveur de l’apprentissage, expérimentation du SPRO (service public régional de l’orientation) avec une volonté affirmée de contrôler les missions des CIO, des CIO déjà fragilisés par le désengagement financier de 3 conseils généraux.

Cette affirmation de la politique régionale, qui marque aussi très fortement le pacte d’avenir pour la Bretagne, impose à notre syndicalisme de prendre en compte, en Bretagne plus rapidement qu’ailleurs, cette évolution, sans attendre les effets des prochaines lois de décentralisation. A cet égard, le travail fédéral qui est fait en Bretagne avec le SNES, le SNUEP, le SNUpole-emploi, et bientôt le SNETAP pour préparer les interventions au CCREFP, comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle, est à souligner. Il permet aussi de construire des actions FSU comme celle sur le SPRO le 6 février à l’ouverture de la session plénière du Conseil Régional. La construction de nouveaux lycées publics ou encore le renforcement des compétences de la Région sur la carte des formations professionnelles et technologiques sont des dossiers tout aussi cruciaux pour le service public d’éducation en Bretagne qui demandent déjà toute l’attention des militants du SNES.

Si certains de ces dossiers dont la complexité n’échappe à personne restent bien éloignés des préoccupations de nos collègues, le SNES a la responsabilité de les porter et d’en expliquer les enjeux à la profession.
Ce sera aussi la réussite du congrès que de réaliser cette synthèse entre les orientations stratégiques que nous défendons pour l’école publique et le second degré en particulier, les évolutions nécessaires pour nos métiers et la revalorisation des carrières.

En plus de réussir le congrès, il s’agit de se préparer pour gagner les élections professionnelles du 4 décembre prochain. Le SNES-Bretagne porte ce syndicalisme ouvert et exigeant qu’il nous appartient de promouvoir auprès des collègues, et il le fera aussi entendre au congrès de Marseille. Les stages de l’observatoire qui rencontrent un succès grandissant, particulièrement sur les problématiques de métier, la disponibilité des militants de l’emploi pour tous les collègues titulaires ou non titulaires ou encore l’activité de terrain des S2 n’échappent pas aux collègues, qui ont pu mesurer aussi notre combativité sur le dossier de l’expérimentation langues vivantes en collège.
La préparation des élections professionnelles va s’accélérer avec une construction des listes de candidats (qui doivent être à l’image de la profession) et une réflexion sur nos axes de campagnes. La montée des pratiques managériales autoritaires, le calendrier scolaire, le développement du contrôle continu en cours de formation, l’évolution des comportements des jeunes et les gestions de classe qui en découlent, le manque de personnel en vie scolaire, les besoins en formation continue, la lourdeur des programmes restent au cœur des discussions en salle des profs.

Mais ce syndicalisme de métier, que nous faisons vivre au SNES, impose que la profession adhère aux idées du SNES. Nous défendons la conception d’un syndicalisme majoritaire et d’adhérents. Le SNES doit donc s’attacher à rassembler les collègues, pour que ceux-ci se reconnaissent en lui et ne prennent aucune distance.

Gardons ce principe en tête tout au long des débats de ce congrès académique.

Très bon congrès à tous.