1er février 2022

Carrière et mutations

Déclaration préalable CAPA des certifiés recours PPCR (1er fev.)

le compte rendu

Monsieur le Recteur, Madame la Secrétaire Générale, Mesdames et Messieurs

Cette CAPA se tient au lendemain de mobilisations d’ampleur des enseignantes : une grève majoritaire le 13 janvier puis 15 jours plus tard, un tiers des collègues de nouveau en grève. Face au manque chronique de moyens - tant humains pour encadrer les élèves et lutter contre les inégalités scolaires qu’en matériels et équipements de protection contre le virus - face à la gestion chaotique de la crise, et alors que la pandémie dure depuis bientôt deux ans, les personnels tiennent seuls et à bout de bras le Service Public d’Education. Rien n’est fait pour reconnaître cet engagement : la valeur du point d’indice reste gelée à son niveau de février 2017 alors que l’inflation s’établit à 2,8 % sur l’année 2021. Le salaire de recrutement atteint un niveau historiquement bas à 1,14 fois le SMIC et les nouvelles et nouveaux professeures sont éligibles à la prime d’activité, dispositif de lutte contre la pauvreté. Pour voir son salaire augmenter aujourd’hui, une enseignante doit changer d’échelon ; augmentation toute relative car vite rognée par l’inflation en l’absence d’augmentation de la valeur du point d’indice.

Depuis le protocole PPCR de 2016, seuls trois moments de différenciation sont maintenus dans la carrière contre 8 antérieurement. Toutes et tous les collègues concernées sont évaluées au même moment quand les rythmes d’inspection et d’avancement étaient auparavant indépendants et inéquitables selon les situations (discipline, éloignement du rectorat, TZR ou poste fixe, homme ou femme). Si les avis des corps d’encadrement et celui plus global du Recteur peuvent parfois paraître incomplets, imparfaits, voire injustes, les effets sur la carrière sont bien moindres qu’auparavant.

Pour en venir concrètement à l’objet de cette CAPA, nous siégeons pour examiner 6 recours de collègues qui contestent l’avis final à leur rendez-vous de carrière. Ce volume est encore inférieur à celui de l’an passé (13 dossiers à la CAPA de mai 2021). Est-ce lié au fait qu’en amont de la CAPA, un grand nombre de recours gracieux aurait obtenu une réponse positive du Recteur ? Est-ce lié à une meilleure compréhension par les corps d’inspection et les collègues des enjeux de l’évaluation ? A moins que certaines enseignantes ne renoncent à la procédure par lassitude de devoir se battre pour obtenir la reconnaissance d’une institution qui manque de considération pour ses agentes... Le maintien d’un avancement différencié lié à l’évaluation, entraîne des effets de quotas forcément injustes. La lecture des dossiers montre que toutes et tous sont attachées à la reconnaissance de leur investissement et de leur travail. En outre, la remise en cause du paritarisme, tout comme « la méthode Blanquer » nourrissent largement un état d’esprit de méfiance généralisée.

Ainsi, nous continuons de revendiquer une déconnexion complète entre avancement et évaluation qui, seule, permettrait une véritable inspection-conseil avec pour seul objectif l’amélioration des pratiques professionnelles et du système éducatif. Parallèlement, nous exigeons une réelle revalorisation, sans contreparties, qui passe par le dégel de la valeur du point d’indice et la reconstruction des grilles. Le Ministre, sous la pression de la mobilisation, procède à des aménagements du bac. Il doit aussi entendre l’urgence de la revalorisation des personnels.