20 novembre 2018

Actualité académique

CAEN 20 novembre 2018 - Déclaration de la FSU

CAEN 20 novembre 2018 - Déclaration de la FSU

Madame Le Recteur, Mesdames et Monsieur les vice-présidents, Mesdames, Messieurs

Le lundi 12 novembre, près d’un enseignant sur deux dans l’Académie a cessé le travail et fait le choix de perdre une journée entière de salaire. Cette participation, inégalée depuis des années, de tous les personnels de l’Éducation nationale à l’appel de toutes les organisations syndicales, est la réponse de nos professions à M. Blanquer qui reprend comme il l’avait déjà fait en 2011 sous le gouvernement Sarkozy, son entreprise de destruction d’emplois à l’Éducation nationale. L’invocation perpétuelle à la confiance ne trompe plus personne sur les réelles intentions du gouvernement : développer discrètement en France des réformes inégalitaires pour les élèves et libérales pour tout le système éducatif. 72% de nos concitoyennes et concitoyens ont en effet répondu dans un sondage soutenir la mobilisation des personnels. Parmi les personnes interrogées, nul doute que plusieurs reconnaissent les conditions d’étude de leurs enfants dans des classes toujours aussi surchargées de la maternelle à la Terminale.

La rentrée 2019 s’annonce donc bien plus mouvementée qu’aucune autre dans l’académie puisque les suppressions de postes seront à l’œuvre malgré des effectifs à la hausse notamment si le flux positif depuis le réseau privé, constaté contre toute attente à cette rentrée 2018, se confirme.

Toutes et tous ici savons que malgré les difficultés, le service public d’éducation en Bretagne pourra compter sur l’exigence des personnels à faire réussir tous leurs élèves. La FSU revendique que les acteurs de terrain soient respectés et entendus dans le cadre d’un dialogue social organisé et démocratique. C’est pourquoi l’inversion du calendrier, avec une consultation du CAEN sur la carte des formations en bout de course au lendemain du CREFOP, n’est vraiment pas un bon signal. Faut-il y voir la volonté des autorités régionales et académiques de ne rien infléchir quels que soient les débats ? Par ailleurs, comment comprendre que les sujets épineux qui traversent pourtant les écoles et établissements de l’académie ne soient nullement présentés dans cette instance ?

  • Par exemple, aucun bilan dans ce CAEN de la rentrée universitaire, contrairement à l’an dernier, alors que les admissions Post-bac ou en Master restent plus que jamais d’actualité. La FSU renouvelle une fois encore sa demande d’un bilan statistique et exhaustif de Parcoursup avec un éclairage par filières et séries. Dans l’attente d’éléments écrits contradictoires, nous maintenons que des milliers de candidats ont abandonné toute poursuite d’études ou se sont résolus à une école privée, souvent hors-contrat. C’est une rupture sans précédent de l’accès généralisé du plus grand nombre au post-bac.
  • Autre exemple, aucune analyse au delà des constats pour expliquer le flux positif vers la voie professionnelle à la rentrée. Pour la FSU, il ne fait pas de doute que les capacités supplémentaires sur le bassin rennais sous statut scolaire, voulues il y a un an par la Région, ont permis a des jeunes de troisième d’être satisfaits avec une affectation conforme à leurs souhaits d’orientation. Cette dynamique est hélas interrompue au profit du développement tous azimuts de l’apprentissage y compris dans le réseau public. La FSU l’a dit hier au CREFOP, les propositions d’ouvertures n’augmenteront pas l’offre de formation pour l’accueil des jeunes venant de 3e ou se réorientant en cours de lycée. La FSU n’a pourtant de cesse de dire que l’offre de formation sous statut scolaire dans les LP publics est aujourd’hui largement insuffisante en Bretagne pour répondre aux souhaits des jeunes au sortir du collège.

Enfin, les perspectives de la rentrée 2019 n’abordent pas davantage la mise en oeuvre complexe des réformes au lycée professionnel et au lycée général et technologique. Alors que les élèves de seconde sont d’ores et déjà interrogé-es sur leurs souhaits de spécialité de première générale, rien ne serait donc dit dans ce CAEN sur lesclés de répartition des spécialités entre les lycées publics désormais en réseau dans un nouveau schéma académique ? C’est faire peu de cas des élèves et des familles, encouragés à se prononcer à l’aveugle, alors que les risques de s’enfermer dans des parcours incohérents avec les poursuites d’études sont bien réels. Les professeurs principaux, les PSYEN et CIO sont d’ailleurs bien à la peine pour accompagner les élèves et leur donner des informations stabilisées.

Pour finir la FSU voudrait alerter sur le contexte actuel de profonds bouleversements intervenant dans les modalités de recrutement et de formation des IFSI. La FSU s’inquiète notamment des effets sur les parcours scolaires des lycen.nes et des collégien.nes visant la filières ST2S et du risque de déstabilisation des établissements où sont implantées les ST2S et les « préparations concours ». Les 14 IFSI connaissent déjà des difficultés en raison du nombre significatif d’abandons au terme de la première année. Qu’en sera-t-il dans le cadre du nouveau mode de recrutement ParcourSup ? Un même problème pourrait également se poser pour les formations de niveau IV (aide soignante, auxiliaire de puériculture, assistante de vie familiale). La FSU demande qu’un groupe de travail spécifique soit organisé entre autres pour aborder les complémentarités entre la Carte des formations professionnelles et les mesures liées à l’évolution du Schéma régional des formations Sanitaires et sociales.

Remise en cause du statut des fonctionnaires, salaires et retraites diminués, réformes contestées du bac, du lycée général et technologique, du lycée professionnel, pression aux heures supplémentaires, remise en cause de la professionnalité des enseignants du premier degré, réforme inacceptable de la formation initiale, classes surchargées de la maternelle à la Terminale : la FSU proposera des suites les plus unitaires possibles à la grève du 12 novembre et appelle dans l’immédiat l’ensemble des collègues à s’exprimer en participant aux élections professionnelles du 29 novembre au 6 décembre.