25 novembre 2025

Sections départementales

Argent public pour le service public.

L’institut de sondage IFOP a mené pour le compte du CNAL (Comité national d’Action laïque) une enquête portant sur 1000 parents d’élèves dont 78% dans le public et 22% dans le privé, en comparaison avec une enquête semblable en 1983 et avec un échantillon de l’ensemble de la population à ce jour. Les résultats viennent de paraître.

Pétition Argent public pour l’école publique

Même si 71% des parents acceptent le principe d’un enseignement privé, pour autant la part des sondé.es qui estiment normal que ce secteur soit financé par l’Etat n’est que de 28% (contre 53% en 1983). 60% des familles estiment que ce financement doit être assuré par les familles concernées (40% en 1983), et même 42% des parents ayant leurs enfants dans le privé. Autrement dit, il faut que l’enseignement privé assume sa volonté d’autonomie et de fonctionnement sous une tutelle allégé. D’ailleurs la moitié des parents du privé souhaite que leurs établissements soient intégrés au service public.
Détail : ce sont plutôt les parents les plus jeunes et appartenant aux catégories plus aisées et vivant dans les grandes agglomérations qui sont les plus favorables au principe de l’enseignement privé.

Les parents qui souhaitent un établissement privé font ce choix plutôt pour la « qualité de l’enseignement », « le bien-être des élèves », « le niveau de sécurité » et « le suivi des élèves » (+/- 80%), ces facteurs étant moins avancés pour les parents qui choisissent le public (+/- 70%). 50% des parents ayant choisi de scolariser leur enfant dans le secteur privé indiquent que la volonté de le préserver des discours progressistes, sur la sexualité et le genre y a joué un rôle.

Quand on observe les raisons pour lesquelles les parents ont renoncé à leur choix premier, on constate que pour les parents qui souhaitaient le privé (27% des parents) et qui ont dû y renoncer (15% d’entre eux) la cause première est le coût global de la scolarisation dans le privé et dans une moindre mesure le manque de places. A l’inverse, les parents qui souhaitaient le public et ont dû aller vers le privé, les causes majeures sont l’absence d’un établissement proche ou d’une formation envisagée. Dans ce cas, c’est bien l’offre publique qui est défaillante.
D’autre part, si 23% des élèves sont scolarisé.es dans le privé, dans les faits beaucoup d’entre eux/elles ont expérimenté les deux systèmes (18% du total des élèves) et seulement une famille sur dix, souvent par tradition familiale, est résolument fidèle au secteur privé. Ce zapping concerne plutôt les catégories les plus modestes et résidant dans les zones rurales, là encore c’est souvent lié au déficit du service public.

Autre conclusion de l’enquête : la volonté de renforcer les contrôles sur les établissements privés. Une large majorité des familles est favorable à un contrôle accentué et à des sanctions marquées vis à vis du non respect du contrat d’association (ex. non respect des programmes) et dans les cas de violences physiques, sexuelles et psychologiques (résultat sans doute des affaires Bétharam et Stanislas...). Près de 70% des familles (qu’elles soient dans le public ou le privé) souhaitent la modulation du financement selon la mixité scolaire et sociale, il leur apparaît nécessaire que le secteur privé prenne sa part dans la gestion des difficultés scolaires comme condition du contrat d’association.

Dernier aspect du sondage : les familles sous-estiment la réussite de l’enseignement public dont les résultats sont pourtant supérieurs à ceux du privé selon les études du ministère lui-même, ainsi 70% des parents ignorent ce fait et 63% croient faussement à une meilleure réussite des élèves dans le privé. Aveuglement lié au « bashing » entretenu pourtant par les dirigeants politiques et par les médias dominants.

Ceci dit, la grande majorité des familles est attachée à l’école publique et largement satisfaite, certaines choisissent le privé par défaut, et le choix de l’école privée par principe idéologique est très minoritaire (une famille sur 10). L’Etat se doit donc d’accorder l’absolue priorité, notamment budgétaire à l’enseignement public.

Ci-joint, le résultat de l’enquête IFOP :