30 août 2020

Actualité académique

Le S3 (Section académique) : coordonner, impuler et agir au niveau académique

« S3 », drôle d’abréviation pour désigner l’échelon académique du SNES et l’équipe militante qui l’anime ! S comme syndicat depuis 1925, année où le Syndicat national des professeurs des lycées de garçons et de l’enseignement secondaire féminin naît, issu d’associations amicales : A1, A2, A3 (A signifiant association) deviennent alors S1, S2, S3 (1). Le S4 est désormais la section nationale !

En pratique aujourd’hui, une dizaine de militantes membres de la Commission administrative académique (CAA, le Parlement académique) et du secrétariat académique, deux instances élues par les adhérentes, assurent une présence au siège à Rennes tout au long de la semaine et même tard dans l’été lorsqu’il s’agit d’accompagner les TZR, contractuelles et stagiaires. Ils bénéficient d’une décharge de service, partielle, car au SNES tous les responsables exercent leur métier devant des élèves !

Ils tiennent des permanences téléphoniques, répondent aux mels pour renseigner les collègues et les aider à connaître leurs droits, interviennent auprès du rectorat ou les mettent en lien avec le S1 ou le S2 pour organiser leur défense. Les questions portent sur la carrière, le mouvement,
l’exercice du métier, les relations avec la hiérarchie... Elles portent également autour de préoccupations collectives : conditions de travail, DGH, problèmes dans une discipline...

La défense individuelle et collective des collègues représente une grande part de l’activité de la section académique au sein des Commissions administratives paritaires académiques (CAPA). Ainsi les collègues connaissent bien les fameuses fiches syndicales indispensables pour vérifier, à partir desr enseignements fournis, le travail de l’administration. C’est aussi toute une analyse qui se prépare en amont pour convaincre l’administration de la légitimité des revendications collectives qui y sont portées, par exemple pour que les promotions ou les avancements res- pectent la proportion femmes/hommes
ou l’équilibre des disciplines.

Le S3 porte la voix de la profession et du Second degré dans différentes réunions institutionnelles, comme le Comité technique académique (CTA) et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail académique (CHSCTA) et auprès du Conseil régional. Les représentantes du syndicat interviennent notamment sur les moyens (créations et suppressions de postes), l’élaboration du projet académique ou du plan académique de formation (PAF), les conditions de travail et la santé des personnels, les demandes d’ouverture de formations, l’enseignement des langues étrangères ou régionales. Les échanges avec les S1 et les S2 et au sein de la Fédération (FSU) nourrissent les analyses et demandes.

Le S3 consacre également son énergie à informer et former les syndiquées : publications papier, sur notre site web ou les réseaux sociaux, mels, conseils syndicaux, stages de formation de l’Observatoire, permanences à l’Inspé, réunions dans les établissements... Cet effort est indispensable pour nourrir la démocratie syndicale.

D’ailleurs, le S3 prépare et organise les temps forts de la vie démocratique du SNES : les congrès académiques avant le congrès national pour débattre, faire des synthèses ou trancher et les votes internes pour mesurer le poids des tendances et élire les représentants à la CAA. Enfin, le S3 est à l’initiative de la plupart des actions syndicales et intersyndicales dans l’académie, en lien avec l’actualité nationale, pour la défense et la promotion de l’école publique et de ses personnels : audiences, rassemblements, communiqués de presse, pétitions, manifestations, grèves. Là encore le lien avec les S1 et S2 est crucial pour mener des actions que nous souhaitons toujours les plus massives.

Cette année (2019 - 2020) singulière, pendant laquelle le S3 a impulsé dans l’académie les luttes contre la réforme des retraites et celle du bac et a maintenu le lien avec les collègues toute la durée du confinement, montre que nos pratiques syndicales, ancrées dans une histoire déjà longue, sont riches et toujours utiles à la profession ! On comprend dès lors pourquoi la loi de transformation de la Fonction publique réduit les instances (création d’une instance unique fusionnant les CHSCT et les CT) et supprime la plupart des compétences des CAPA ! Il nous faudra dans les mois qui viennent trouver les moyens et les ressources nécessaires à toutes les échelles : locale (S1, S2), académique (S3) et nationale (S4), pour gagner de nouveaux droits garants d’une école de qualité !

Frédérique Lalys


DALANÇON (Alain) – Histoire du SNES. T. 1, Plus d’un siècle de
mûrissement des années 1840 à 1966/67, Paris. IHRSES, 2003