Des dynamiques démographiques contrastées
Si la démographie scolaire est fortement corrélée aux perspectives générales, celles-ci ne sont jamais définitives.
Une combinaison de facteurs
Les dynamiques démographiques scolaires s’expliquent par différents facteurs imbriqués et complexes où se mêlent, outre les indicateurs démographiques des territoires, les stratégies résidentielles des familles en lien avec la situation de l’emploi et le coût de l’immobilier. Les stratégies du réseau privé pour capter les familles – souvent inquiètes lors de la mise en œuvre de réformes scolaires – jouent également dans ces évolutions, ainsi que les choix politiques d’implantation des établissements par les collectivités (département, région) en lien avec l’évolution de l’offre de formation.
D’autres facteurs peuvent influer sur les stratégies des familles : crise sanitaire, crise du logement, érosion du pouvoir d’achat des ménages… Le résultat peut se lire en partie sur la carte de la variation de la population de 2006 à 2020. Loin de prétendre présenter une analyse exhaustive de ces évolutions, cette publication tente simplement de pointer quelques tendances démographiques, sur lesquelles les autorités académiques, régionales et départementales peuvent s’appuyer pour justifier l’implantation des moyens.
Aucune fatalité !
L’argument invoqué par le rectorat d’une baisse durable des effectifs (identifiable dès le premier degré) pour supprimer des postes peut s’entendre, du fait des « effets d’accordéon », mais devrait toujours intégrer un raisonnement plus large : une baisse durable des effectifs n’est pas définitive. Surtout, ces baisses devraient être mises à profit pour réduire les effectifs par classe alors que la France est championne des effectifs pléthoriques parmi les Etats développés.
L’éducation : un investissement, pas une charge !
La politique d’aménagement du territoire implique des moyens spécifiques : ainsi le maintien d’un service public d’éducation diversifié dans le centre Bretagne nécessite des moyens spécifiques qui ne devraient pas être grêvés sur les DGH des établissements des territoires urbains connaissant une hausse démographique.
Enfin, des transferts d’élèves entre le réseau public et le réseau privé, ainsi que des resectorisations, notamment en lien avec des ouvertures et fermetures d’établissements, peuvent également contribuer à expliquer des variations d’effectifs de certains établissements.
Pour le SNES-FSU, le service public d’éducation devrait toujours bénéficier en priorité du soutien financier et matériel de l’Etat et des collectivités locales.
Pour aller plus loin…
En 2070, une population bretonne plus nombreuse et plus âgée, novembre 2022 https://www.insee.fr/fr/statistiques/6665813
Les lycéens en Bretagne, dossier INSEE, 2019
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4233417
Étude sur les dynamiques démographiques et l’évolution des effectifs scolaires en Bretagne, FSU Bretagne, 2016
https://r.snes.edu/EtudeDemFSU