La publication des IPS des collèges pour 2022 permet d’étudier et de comparer la composition sociale des collèges de l’académie.
Comme nous l’avions déjà montré dans une publication précédente (voir Snes Bretagne n°159) les établissements privés sont surreprésentés dans les collèges les plus favorisés de l’académie, alors que les collèges les plus défavorisés sont quasiment tous dans le secteur public. Ainsi, parmi les 10% des établissements les plus favorisés de l’académie, les trois-quarts sont privés, alors que parmi les 10% des collèges les plus défavorisés de l’académie seuls 2 sont privés.
Surtout, les données mises à jour par le ministère permettent maintenant d’étudier le niveau d’hétérogénéité sociale des établissements (à travers l’écart-type de l’IPS). Et là encore le niveau de mixité sociale dans les collèges privés apparaît, dans l’académie comme au niveau national, bien inférieur à celle des collèges publics. Ainsi, parmi la moitié des collèges les moins mixtes socialement de l’académie 75% sont privés, alors que parmi la moitié des collèges les plus mixtes socialement 86% sont publics.
En Bretagne comme en France c’est donc bien le secteur public qui porte l’exigence de mixité sociale !
Mise à jour Juin 2024 avec les données des IPS pour 2023-2024
Des différences marquées selon le type de commune
La différence de composition entre le secteur privé et le secteur public est plus ou moins marquée selon le type de commune.
Cette différence de composition entre le secteur privé et le secteur public est cependant plus ou moins marquée selon le type de commune. Ainsi la différence de composition sociale des collèges publics et privés est relativement faible dans les communes rurales, les bourgs et les petites villes (même si à chaque fois les collèges privés s’avèrent quand même moins mixte socialement que les établissements publics). A l’inverse plus la commune est urbaine et densément peuplée, plus l’écart de composition entre le secteur public et le secteur privé augmente. Ainsi dans les grandes agglomérations de l’Académie (Rennes, Brest, Quimper, Lorient, Saint-Brieuc, Vannes), on observe un écart de près de 20 points entre l’IPS moyen des collèges publics et des collèges privés.
Au final, en dépit des vœux pieux dont peuvent se bercer certains responsables académiques et nationaux, le privé en Bretagne, comme en France, reste un frein au développement d’un service public de l’éducation plus égalitaire et démocratique.
Le cas des collèges exclus de l’éducation prioritaire
Les IPS publiés par le ministère mettent aussi en lumière les ambiguïtés de la carte de l’éducation prioritaire. Alors que seul un collège public de l’académie est REP+, ce n’est pas le cas des collèges les plus défavorisés de l’académie (le collège Kerhallet à Brest et le collège Rosa Parks à Rennes). De même, quatre collèges de l’académie ne sont pas classés en REP alors même que leur IPS est inférieur à la majorité des collèges REP de l’académie et que le public accueilli dans ces établissements est très peu mixe socialement. Il apparaît urgent que le rectorat et le ministère repensent la carte de l’éducation prioritaire en s’appuyant sur des critères nationaux et transparents qui prennent en compte l’ensemble des caractéristiques sociales et géographiques des établissements.
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Kévin Hédé