1er septembre 2025

Sections départementales

Enfants à la rue !

Au camp des Gayeulles, le 25 août 2025, 312 personnes se trouvaient dans des conditions de vie indignes (chaleur, manque d’eau, pas d’électricité, nombre de WC, de poubelles, de gazinières insuffisants, problèmes de sécurité -incendie notamment- etc..). Parmi elles, on dénombrait 20 enfants de moins de 3 ans, 106 mineures, 33 familles.
En cette période de rentrée l’Inter Organisation de soutien aux exilé.e.s dont le SNES-FSU fait partie a lancé une alerte concernant les enfants aux pouvoirs publics.

Leur présence sur le campement est en évidente contradiction avec différents articles de la Convention des Droits de l’Enfant, 1989, ratifiée par 196 pays dont la France.

* Article 3 : L’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.
La vie en campement, par définition, est loin de garantir l’intérêt supérieur de l’enfant. Les conditions y sont souvent insalubres, dangereuses et ne permettent pas un développement harmonieux.

* Article 6 : Droit à la vie, à la survie et au développement.
Les risques sanitaires (manque d’accès à l’hygiène, aux soins pouvant entrainer des maladies (gale, infections respiratoires, gastro-entérites), la malnutrition, l’exposition au froid, la chaleur, à la pluie menacent directement la vie et le développement des enfants.

* Article 19 : Protection contre les violences, les mauvais traitements et l’exploitation.
Les enfants y sont particulièrement exposées en l’absence de structures de protection adéquates. Les enfants sont des cibles faciles et peuvent être victimes de violences de la part d’adultes désespérées au sein même du campement. (Ce qui est déjà arrivé ces dernières semaines !) Le manque d’intimité et de surveillance accrue exacerbe ces risques.

* Article 27 : Droit à un niveau de vie suffisant pour permettre le développement physique, mental, spirituel, moral et social.

* Articles 28 et 29 : droit à l’éducation
Les conditions matérielles des campements (manque de logement décent, de nourriture suffisante, de vêtements adaptés, d’accès à l’éducation ) empêchent la réalisation de ce droit fondamental nécessaire à leur épanouissement.
Les impacts psychologiques sont profonds : les traumatismes liés à leur parcours d’exil sont aggravés par l’insécurité et la précarité du campement. Le stress constant, l’isolement social (surtout en période de vacances scolaires) peuvent entrainer des troubles anxieux, des troubles du comportement et des retards de développement.
Comment bien profiter de sa scolarité quand on vit dans une telle précarité ? quand on ne peut se reposer la nuit ? quand se laver et laver ses vêtements est un problème quotidien ? quand se nourrir correctement est un problème quotidien ? quand l’anxiété et la fatigue de leurs parents pèse sur notre disponibilité pour apprendre ? quand on vit sur un campement sans électricité et sans éclairage alors que la nuit tombe de plus en plus tôt ? quand les conditions météorologiques vont inévitablement se dégrader ?
Comment faire ses devoirs le soir ? Comment vivre une vie sociale normale avec ses camarades de classe quand on ne peut pas leur raconter sa vie quotidienne par peur des moqueries ?

En tant qu’organisation syndicale, nous avons une attention particulière à la scolarisation de tous les enfants et à ce qu’elle se fasse dans des conditions de vie décentes. Nous réclamons des logements dignes et pérennes pour tous et toutes.
Si vous avez connaissance de telles situations dans vos établissements, n’hésitez pas à nous alerter !