2600 suppressions de postes, recours aux heures supplémentaires, fusions d’académies prévues dans la réforme du lycée, mise en réseau des établissements : autant d’annonces qui vont dégrader les conditions de travail des enseignants et les conditions d’études des collégiens et des lycéens.
Face à cette logique purement budgétaire, nous nous devons de réagir !

Le Ministre Jean-Michel Blanquer annonce 1 800 suppressions de postes d’enseignants dans le second degré alors que nous sommes toujours dans un contexte d’augmentation démographique.
26 000 élèves supplémentaires arrivent au collège à cette rentrée et 59% des classes de lycée ont plus de 30 élèves. C’est une nouvelle dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des personnels que le Ministre programme.

Jean-Michel Blanquer dit pouvoir maintenir le taux d’encadrement dans le secondaire par un recours accru aux heures supplémentaires, heures « exonérées de cotisations salariales, donc plus rémunératrices pour les professeurs » . Or faire reposer l’augmentation du pouvoir d’achat des enseignants uniquement sur le recours aux heures supplémentaires est inacceptable. C’est le dégel du point d’indice qui permettrait une véritable amélioration des salaires pour tous et de lutter contre la crise du recrutement !

En offrant la possibilité aux chefs d’établissements d’imposer deux heures supplémentaires aux enseignants au lieu d’une heure, le ministère réalise des économies de postes mais alourdit considérablement la charge de travail des professeurs et de fait, dégrade la qualité d’enseignement. Pour un certain nombre de collègues, cela se traduira par la prise en charge d’une classe supplémentaire. Par exemple, les professeurs de LV2 à temps complet en collège risquent fort de passer systématiquement de 7 à 8 classes (8 fois 2,5 = 20h).

Pour baisser les dépenses publiques, en plus des 1 800 postes d’enseignants, ce sont 800 postes administratifs qui vont être supprimés (l’équivalent de l’effectif d’un rectorat). A qui va-t-on demander d’assumer le travail administratif aujourd’hui réalisé par le personnel des services administratifs des établissements, rectorat, des directions académiques...?

L’annonce de suppression de postes coïncide de manière évidente avec la mise en place de la réforme du lycée, la mise en réseaux des établissements, la fusion de certaines académies. Le tronc commun en lycée sera un outil pour uniformiser le nombre d’élèves par classe. La carte des spécialités poursuivra-t-elle le même objectif purement comptable ou laissera-t-elle à chaque élève le choix d’une spécialité qui lui convient dans un établissement proche de son domicile ?

Les collègues de l’Éducation Nationale ont donc toutes les raisons de s’inscrire dans la journée de grève interprofessionnelle du mardi 9 octobre pour rejeter la politique idéologique menée par le gouvernement qui vise à détruire notre modèle social, favorise notamment l’explosion des inégalités et la casse des droits collectifs. Les attaques sont multiples, qu’il s’agisse :

  • des risques qui pèsent sur les droits des salarié.es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage ;
  • de la remise en cause du droit à l’avenir des jeunes par l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur et par le gaspillage que constitue le service national universel ;
  • des atteintes au service public, en particulier CAP 22 ;
  • des destructions d’emplois au travers de la désindustrialisation ;
  • des attaques portées à notre système de santé ;
  • de la destruction de notre système de retraite ;
  • du gel des prestations sociales 

Les organisations syndicales FSU-CGT-FO-Solidaires d’Ille-et-Vilaine appellent à participer massivement à la gève et à la manifestation :

Mardi 9 octobre 2018 à 11h

Esplanade Charles de Gaulle à Rennes