Effectifs chargés, jusqu’à 35 élèves en seconde, dédoublements non assurés, options supprimées...., regroupements aberrants en langues, TPE et IDD sous encadrés voire supprimés, services partagés, TZR pressurés, stagiaires bouche trous et sans tuteur, explosion du chômage pour les non titulaires, multiplication des vacations....conséquence logique des 400 suppressions d’emplois dans notre Académie pour cette rentrée, suppressions qui s’ajoutent aux 400 de la rentrée 2003.

Pour l’avenir aucune embellie !

L’offensive généralisée contre les services publics se traduira d’ici quelques jours par une nouvelle vague de suppressions d’emplois à l’Education Nationale, entre 6500 et 7500 dans le second degré soit une nouvelle ponction de 400 emplois en Bretagne. Attendons-nous donc à un nouveau tour de vis sur l’offre de formation ! Attendons-nous aussi à voir d’ici décembre revenir les projets de suppressions de collèges et de mise en réseau de certains établissements. Les études dans les IA et les conseils généraux vont bon train.

Au travers de cette politique de casse du service public, c’est une réorientation complète de la politique éducative qui s’opère. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le rapport Thélot qui, tournant complètement le dos au « Miroir du débat » (synthèse des débats de l’an passé) refonde l’Ecole sur la base d’une société duale :des emplois très qualifiés pour une élite, des emplois peu ou pas qualifiés, voire le chômage pour les autres . Dans ce cadre, Thélot réserve l’accès à une formation de haut niveau pour les uns, un "kit de survie" avec une orientation précoce vers la formation professionnelle, l’alternance ou l’apprentissage pour les autres : un bond de 30 ans en arrière

Des économies en perspective ! Mais aussi un décentrage de nos métiers de la transmission des savoirs vers des tâches périphériques, une formation utilitariste des jeunes visant à leur employabilité immédiate, un abandon de la formation citoyenne pour tous et l’accent mis à outrance sur l’apprentissage de la civilité ; à la clé un allongement du temps de service des personnels défini localement et une redéfinition des missions des CPE et des COPsy.
La conception libérale de la société atteint son paroxysme. Après la protection sociale, voici maintenant l’école à 2 vitesses.

Nous ne pouvons laisser faire : nous sommes face à des enjeux extrêmement lourds pour l’avenir des jeunes et de la société. De cette société là, nous ne voulons pas !
Il faut recréer une dynamique de mobilisation : le SNES, avec les sections départementales, va organiser des rencontres systématiques pour informer, débattre, faire connaître ses propositions pour une école de la réussite pour tous.

L’Ecole est en danger, ne laissons pas faire ! Ensemble préparons la mobilisation !

Michelle Carmès, 21 septembre 2004