23 février 2014

Actualité académique

CAEN 21 février 2014 – Déclaration de la FSU

Monsieur Le Préfet, Monsieur Le Recteur, Mesdames, Messieurs.

Les constats de rentrée 2013 révèlent une nouvelle fois le dynamisme démographique de notre
Région, dont le réseau public est largement bénéficiaire. Plusieurs études confirment cette
montée des effectifs scolaires jusque 2030 au moins. Si la progression des naissances est amplifiée
par un solde migratoire très favorable à la région, ce sont aussi des familles toujours plus
nombreuses qui se reconnaissent dans le service public d’éducation, gratuit et laïque. Rappelons
pourtant que toutes les familles ne peuvent pas véritablement choisir entre les deux réseaux
puisque 196 communes de l’académie ont une école privée catholique mais pas d’école publique
et que des élèves en fin de troisième ne peuvent pas être inscrits faute de place dans un lycée
public de secteur. Des réponses urgentes sont attendues des collectivités locales et territoriales
pour construire des écoles et des établissements publics de proximité.
Les moyens de l’État sont tout autant nécessaires pour accompagner les impératifs
démographiques et écarter toute tentative de redéploiement entre territoires. La FSU dénonce le
choix qui a été fait de retirer des emplois de Professeurs des écoles dans 3 départements pour
préparer la rentrée 2014 en lle et Vilaine.

Les investissements publics, en équipements ou en offres de formation, ont indiscutablement
leurs effets sur le dynamisme des territoires. L’accès des futures générations aux diplômes et aux
qualifications, particulièrement ceux du post-bac, reste un levier majeur de la promotion sociale
et économique de la Région.
Pour la FSU, cet objectif impose un réseau d’établissements publics structurés sur l’ensemble du
territoire, à proximité des populations en permettant une scolarisation avant 3 ans et avec
l’objectif de faire accéder le plus grand nombre à un baccalauréat professionnel, technologique ou
général. La proposition de la FSU de porter la scolarité obligatoire à 18 ans s’inscrit dans cet
objectif afin d’accroître l’accès des jeunes aux études supérieures. De ce point de vue, la création
d’un BTS maritime est une très bonne décision, le Snetap FSU s’est fortement mobilisé pour y
aboutir. Ainsi, la nécessité de l’élévation des qualifications fait son chemin sur l’ensemble des
champs professionnels.

Alors que le volet social du Pacte d’avenir pour la Bretagne semble se dessiner, la FSU agit pour
que les services publics soient mobilisés auprès des populations, et particulièrement auprès de
celles éprouvées durablement par le chômage. Au-delà de la réponse à l’urgence, il convient de
s’inscrire dans une démarche d’anticipation des mutations économiques. Pour la FSU, les services
publics doivent, aussi, être un levier dans la sécurisation des parcours professionnels. La FSU
demande donc à être associée au suivi des expérimentations annoncées dans cette perspective.
Les GRETA doivent être sollicités prioritairement pour la formation des adultes tant dans le cadre
des réinsertions professionnelles que dans la démarche de sécurisation des parcours.

Le SPRO, service public régional de l’orientation, peut accompagner les demandeurs d’emplois en
apportant des garanties de gratuité, d’impartialité et de qualifications des personnels. La
professionnalité des différents acteurs du SPRO constitue une richesse.
Pour autant, faire table rase des structures existantes serait une erreur. Il est possible bien au
contraire de s’appuyer sur elles pour constituer un véritable réseau public, gratuit et de qualité, en
affirmant que les différents publics ne peuvent être accompagnés de manière indifférenciée. C’est
pourquoi la FSU défend un SPRO en deux branches, une branche scolaire sous la responsabilité de
l’Éducation nationale et une branche « salariés ou en recherche d’emploi ».
Ce principe fort doit guider l’expérimentation dans les régions concernées car l’État ne délègue
aucune compétence aux Régions sur l’orientation scolaire. Cela sera d’ailleurs confirmé
prochainement aux recteurs dans une lettre de cadrage du ministère qui délimitera le périmètre de
l’engagement des CIO dans le SPRO.

L’enseignement supérieur et la recherche en Bretagne sont entrés dans une tourmente qui
préoccupe gravement la FSU. Le processus de fusion des universités de Rennes 1 et Rennes 2,
mené dans la confusion et la précipitation, se décide en grande partie sans consultation directe
des personnels et des étudiants. Cette fusion à l’aveugle risque de dégrader très vite le tissu
universitaire rennais, plus largement breton.
A cela s’ajoute les incertitudes sur le prochain périmètre géographique de la communauté
universitaire d’établissements (CUE), la fuite en avant dans une structuration inter-régionale
remettrait en cause tous les efforts faits pour construire une démarche coopérative en Bretagne et
rendrait caduque le schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche (schéma
ESR) adopté par le conseil régional.

Par ailleurs, l’ESPE est, de par la loi, rattachée à la CUE : comment permettre une structuration
académique cohérente de l’ESPE dans un cadre inter-régional ? Vous comprendrez l’inquiétude de
la FSU. Si les interventions de la FSU convergent, sur ce dossier, avec celles du conseil régional,
notre fédération souhaiterait connaître le positionnement de l’État et donc du rectorat sur ces
enjeux.

Sur l’ESPE, de nombreuses autres questions se posent, particulièrement sur le maintien de l’offre
de formation et sur l’avenir de l’ESPE en cours d’intégration à l’échelle académique. Des
mobilisations se font déjà entendre dans plusieurs académies sur les dysfonctionnements des
ESPE qui, ici comme ailleurs, peinent à relever les défis de la refondation de la formation
universitaire et professionnelle des enseignants. Alors que la rentrée se prépare en Bretagne avec
plus de 800 enseignants stagiaires dans les collèges et lycées publics, certains à temps complet
échelon 3, d’autres à mi-temps échelon 1, l’ESPE de Bretagne devra rapidement faire ses preuves
et créer du commun entre les futures générations d’enseignants.

Ce CAEN ne se tient pas hors contexte économique, social et politique. La FSU tient à rappeler que
les agents de l’Education nationale, n’ont pas été épargnés ces dernières années (suppressions
massives d’emplois, gel du point d’indice, retraites, précarité...). Ils ne peuvent plus attendre. Si le
premier ministre a apporté le démenti que nos fédérations de fonctionnaires demandaient
concernant la baisse de pouvoir d’achat et le gel des avancements, il confirme néanmoins que la
fonction publique participera à la baisse de la dépense publique, ce qui apparaît comme une vraie
contradiction... Or, la reconnaissance du travail des fonctionnaires appelle la fin du gel du point
d’indice et l’ouverture de négociations pour la revalorisation de tous.

C’est pourquoi la FSU appelle tous les agents de la fonction publique à la grève le 18 mars.