6 juillet 2025

Actualité académique

Mouvement intra 2025 : premier bilan

Mouvement intra 2025 : premier bilan

Les résultats du mouvement intra-académique 2025 ont été diffusés vendredi 6 juin via i-prof. Un mois après, faisons le bilan de ce mouvement.

Le rectorat a diffusé, vendredi 6 juin dernier, les résultats du mouvement intra-académique. Alors que les procédures d’affectation se poursuivent avec une phase de recours toujours en cours début juillet, et des affectations attendues la semaine prochaine pour les personnels titulaires en ATP, TZR, non-titulaires et stagiaires, le SNES-FSU propose un premier bilan de ce mouvement intra 2025.

Un fonctionnement toujours à l’aveugle

Le fonctionnement du mouvement actuel, réalisé depuis 2020 sans contrôle préalable des opérations de mouvement par les organisations syndicales, reste encore parfois opaque pour les collègues et rend sa compréhension compliquée. Les collègues participantes au mouvement doivent se contenter d’un message laconique sur I-Prof indiquant leur résultat (ou leur absence) d’affectation, et éventuellement le fait qu’ils ou elles n’ont pas obtenu leur vœu 1.
Le Rectorat de Rennes fournit en complément deux bilans comportant les statistiques globales du mouvement par discipline et les barres d’affectation départementales en collège et en lycée, pour les disciplines dans lesquelles plus de deux collègues ont été mutées sur un poste. Le Rectorat n’a cependant pas publié cette année encore, malgré nos demandes, les barres des communes dans lesquelles plusieurs mutations ont été réalisées. Ces barres, publiées en plus des barres départementales entre 2021 et 2023, permettaient pourtant de gagner en transparence et de renforcer l’information aux collègues en éclairant les résultats de chacune. Nous continuons d’agir pour réclamer leur publication mais le ministère s’y oppose.

Un nombre de participantes toujours en baisse

Le bilan statistique de ce mouvement illustre, comme l’année dernière, la diminution du nombre de participantes au mouvement, dans un contexte de suppressions de postes. Depuis 2020, le nombre de participantes au mouvement a baissé de 20% et le nombre de collègues ayant obtenu une mutation a diminué de 23%. Cette année, les 2277 demandes de mutation (une centaine de moins en un an) ont abouti à 756 mutations pour le second degré public. C’est donc, comme l’année dernière, à peine une collègue sur trois demandant une mutation qui obtient satisfaction.

Ce chiffre global masque cependant la réalité du mouvement, car une partie des participantes au mouvement sont des « participantes obligatoires » qui doivent obligatoirement obtenir une affectation dans l’académie (collègues entrantes à l’inter, en réintégration ou en mesure de carte scolaire). Les collègues déjà en poste dans l’académie ne représentent ainsi que 44% des collègues ayant obtenu une mutation (338 sur les 756 mutées) et leur taux de mutation est de moins de 20%, ce qui signifie qu’en réalité, hors participantes obligatoires, c’est moins de 1 collègue sur 5 qui obtient sa mutation dans l’académie.
Les participantes obligatoires obtiennent tous, par définition, une mutation, mais peuvent être soumises à la procédure d’extension, c’est-à-dire affectées en dehors des vœux qu’ils ou elles avaient formulés. Cette situation a concerné 50 collègues cette année, en augmentation de plus de 20% par rapport à l’année dernière, où l’extension n’avait concerné « que » 41 collègues. Au final c’est 12% des collègues participantes obligatoires qui sont affectées en dehors de leurs vœux, dans la plupart des cas en dehors du département qu’ils ou elles visaient.

Des variations selon les disciplines

Ce constat global doit cependant être complété par une analyse par discipline. Des différences et des variations importantes continuent d’exister selon la discipline de poste des collègues. Dans les disciplines à petits effectifs (Philosophie, SES, SII, langues vivantes « rares ») le faible de nombre de postes au mouvement peut entraîner des fluctuations importantes d’une année sur l’autre et des contraintes importantes sur les affectations. Ainsi, seulement un poste était au mouvement en SES cette année, pour 7 entrantes dans l’académie. En Philosophie, 6 postes étaient au mouvement mais uniquement dans les départements 35 et 56, et aucune affectation n’a été réalisée dans le 29. À l’inverse les mutations restent relativement fréquentes en économie-gestion et en SSI, où plus de 50% des demandes de mutations aboutissent.
La situation se maintient en chez les CPE, avec 42 collègues mutées sur 91 demandes, et un taux de mutation d’environ 35% pour les collègues déjà titulaires d’un poste dans l’académie. Pour les disciplines à gros effectifs (Maths, Anglais, HG, Lettres Modernes), la situation est par contre toujours très dégradée, avec moins de 20% des collègues en poste qui obtiennent une mutation et des nombreuses affectations en extension pour les entrantes, notamment en Anglais et en Histoire-Géographie. Dans ces deux disciplines c’est ainsi plus de 20% des participantes obligatoires qui se retrouvent en extension, soit 1 collègue sur 5 affectées en dehors de ses vœux.
En sciences, la situation continue d’être alarmante en SVT, où seuls 21,3% des demandeurs et demandeuses obtiennent une mutation et, chiffre qui tombe à moins de 10% pour les collègues déjà en poste dans l’académie qui souhaitent changer d’affectation. En Physique-Chimie c’est seulement 14,8% des collègues qui obtiennent une mutation (18 mutations pour 122 demandes) et l’on compte seulement 6 collègues déjà en poste dans l’académie qui ont réussi à obtenir une mutation, soit seulement 5% des demandeurs et demandeuse.
Ces difficultés de mutations et ces nombreuses affectations en extension ont abouti à un nombre important de recours, que le SNES-FSU a porté auprès du rectorat depuis le 7 juin. Nous avons ainsi accompagné plus de 60 collègues dans leurs recours, et continuons encore aujourd’hui à échanger avec le rectorat sur des situations qui restent non résolues.

Données générales du mouvement intra 2025

Des barres toujours plus hautes

Ces situations différenciées ont des conséquences sur les barres pour accéder à un poste fixe ou à une ZR dans les départements. Dans certaines disciplines, les barres atteignent des niveaux délirants, puisqu’il fallait par exemple plus de 1158 points pour obtenir un poste de CPE dans le 35. En Lettres Modernes, la situation est toujours très compliquée dans le 29 puisqu’il fallait plus de 828,2 points pour obtenir un poste fixe dans le département et la barre pour obtenir un poste en ZR était même à plus de 1200 points. En Histoire-Géographie, c’est la barre du Morbihan qui a explosé cette année avec plus de 970,2 points pour obtenir un poste fixe dans le 56 et plus de 866 points pour le Finistère. De plus, aucune ZR n’a été ouverte dans le 56 tout comme dans le 29, conduisant à de nombreuses affectations en extension dans le 35 pour les collègues entrantes. En SVT, la situation est toujours très compliquée avec des barres à plus de 672 points pour accéder à un poste fixe dans l’un des départements. Il fallait ainsi 931,2 points pour obtenir un poste dans le 35, plus de 872,2 points pour le 29 et plus de 1774 points pour obtenir un poste fixe dans le 22 !
Dans les autres disciplines (Mathématiques, Espagnol, Anglais), les barres, lorsqu’elles sont fournies par le Rectorat (s’il y a plus d’une mutation sur la zone donnée), descendent rarement sous les 400 points pour les postes fixes.

Barres départementales du mouvement intra 2025

La suite

Le mouvement n’est pas fini pour certains collègues et les services de la DPE. Certains recours pour lesquels nous avons accompagné .les collègues sont encore à l’étude. Et la semaine prochaine, la DPE diffusera aux TZR et non-titulaires les premiers projets d’affectation sur ZR. N’hésitez pas à faire appel à nous en cas de difficultés.