7 décembre 2016

Carrière et mutations

CAPA des Conseillers Principaux d’Éducation : déclaration préalable

Monsieur le Recteur,

Cette CAPA d’avancement d’échelon est très attendue par les personnels car, malgré la récente mesure de dégel du point d’indice, la dégradation constante des rémunérations notamment depuis 2010 pèse sur les collègues. Ils attendent donc avec encore plus d’impatience leur éventuelle promotion.

C’est aussi la dernière CAPA d’avancement avec les modalités actuelles d’évolution de carrière. Après de longues discussions dans lesquelles le SNES-FSU a pesé de tout son poids, le ministère présentera demain au CTM (Comité technique ministériel) les décrets transposant pour les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation de l’Éducation nationale les mesures issues du cycle Fonction publique « PPCR » (Parcours professionnels, carrières, rémunérations). La nouvelle carrière, malgré ses insuffisances, constitue une revalorisation et une amélioration globale de la carrière pour la profession dans son ensemble, qui profitera à chacun. Le SNES-FSU entend consolider les acquis obtenus pour faire face à toute velléité de les remettre en cause, quel que soit le gouvernement, mais aussi les faire fructifier pour aller plus loin. Pour autant, il reste des revendications à faire aboutir : plan de rattrapage de la valeur du point d’indice, réduction de la durée des premiers échelons afin de rendre nos métiers plus attractifs, passage automatique à la hors-classe en fin de classe normale, accès à la classe exceptionnelle pour le plus grand nombre… Le SNES-FSU fixe comme objectif une carrière pouvant être parcourue par tous sans obstacle de grade : il est possible de faire de la classe exceptionnelle un débouché de carrière pour tous.

Enfin, dans le cadre des discussions sur l’évaluation, le SNES-FSU revendique la création d’un corps d’inspection directement issu du corps des CPE. Cette demande prend d’autant plus sens que, dans le cadre de la réforme de l’évaluation professionnelle, la notation administrative est supprimée et sera remplacée par un double regard par les chefs d’établissement et les IPR : le chef d’établissement aura en charge l’appréciation administrative et l’IPR l’évaluation de la pratique professionnelle, ce dernier point nécessitant de fait des experts issus de notre corps, ayant incarné le métier et possédant une maîtrise des gestes professionnels. À défaut, nous serions évalués par des personnels qui, s’ils maîtrisent les attendus institutionnels concernant la catégorie, ne bénéficient pas de l’expertise d’un métier qui se construit et s’éprouve dans sa réalisation, sa conception et la réflexion qu’il nécessite au quotidien. Omettre cette dimension, c’est prendre le risque d’instituer une évaluation dont les angles morts seraient trop importants.

Dans le contexte politique actuel où certains présentent les fonctionnaires comme une charge pour la Nation, le SNES – FSU considère que la Fonction publique est, bien au contraire, créatrice de richesses et un investissement au service de la Nation, des citoyens et de l’activité économique. A contrario de la spirale de l’austérité, améliorer les salaires et développer l’emploi dans la Fonction publique représentent une solution pour sortir de la crise.

Hélas ! La loi de finances 2017 ne prévoit que 250 créations d’emplois de CPE pour faire face à l’extension du périmètre de la vie scolaire : domaine 3 du socle commun (EMC, parcours citoyen, relance de la vie citoyenne au collège et au lycée, relance des internats, élargissement de la pause méridienne…). Les recrutements devraient être à la hauteur alors que le déficit de postes pèse lourdement sur la qualité de la prise en charge éducative des jeunes. Trop de collègues sont confrontés à des effectifs d’élèves qui ne leur permettent pas d’embrasser toutes les dimensions du métier, et les tensions subies au travail concernent une proportion de CPE qui ne cesse d’augmenter.

Quels que soient les résultats des échéances politiques à venir et conjointement à la poursuite de son action pour des rémunérations et des carrières améliorées, le SNES-FSU entend donc poursuivre, dans l’académie comme au plan national, ce combat pour l’emploi dans le service public d’éducation.