Présents pour l’administration : M. Thurat & Mme Le Gal (SG) - Mme
Amara et Mme Boissinot (DOS) - M. Guillou (IPR).
Présents pour les personnels :
- pour le SNES : Yann-Pier Deredel - Cédric Choplin - Anita Kervadec - JM Cléry - Régis Auffray.
- 1 représentant de la CGT
- 1 représentant de Sud Education
Ce GT s’est tenu dès le départ dans un contexte plus ouvert que d’ordinaire de la part de
l’administration.
Il y a manifestement un effet positif des travaux menés auparavant dans le cadre
de l’autre GT breton (GT ‘’Broudic’’), des réunions de l’Ofis, et du fort investissement de la FSU. Il
y a aussi des données chiffrées qui poussent le rectorat dans le dos : +144 élèves en collège entre
le constat de rentrée 2010 et celui de 2011 pour le breton, et +30 pour le gallo. Au lycée, les
effectifs se maintiennent. La baisse des effectifs en optionnel est stoppée et il y a une légère
augmentation dans l’ensemble. Pour les filières bilingues, la progression se poursuit toujours en
raison du développement dans le premier degré, mais elle est tout de même plus marquée cette
année : elle est de +12% : +67 élèves sur environ 600, ce qui dépasse la progression annuelle sur la
période récente qui était en moyenne de +50/an.
Le SNES a d’emblée indiqué à M. Thurat que les propos et les engagements pris dans l’autre
instance devraient se concrétiser dans les décisions prises pour les filières à ce GT ; et notamment
que l’idée émise d’expérimenter des mesures volontaristes pour le breton dans l’académie pourrait
se concrétiser sur le secteur centre (Carhaix, Rostrenen, Le Faouët, Pontivy, Loudéac) où des
filières sont en difficulté mais où se maintient néanmoins une pratique sociale du breton. Le
Secrétaire général a acquiescé, mais il n’entend pas sortir de son enveloppe budgétaire : la DOS a
indiqué que le budget consommé pour les LCR cette année dépassait le plafond d’emploi du budget
fléché pour les langues régionales (64,75 ETP pour les 62 fixés).
Avant l’étude détaillée des situations, nous avons contesté et demandé l’abandon de la notion
de surveillance « sous condition d’effectif » pour l’optionnel au collège – en particulier pour
des collèges de petite dimension où il n’est pas réaliste de mettre une ‘’barre’’ à 10 élèves
pour le maintien de l’option (CLG Camus-Guingamp, CLG Commana, CLG Plounéour-Ménez, etc.).
L’administration en a pris acte et accepté de relativiser son analyse en fonction de la taille
des établissements, et surtout de ne pas faire un couperet de cette notion de « condition
d’effectif ». Là où ils sont les plus faibles, le rectorat va solliciter l’intervention
systématique de l’Ofis pour tenter de ramener les élèves vers l’option. L’IPR s’est aussi
engagé à poursuivre la tenue de réunions là où il faut remobiliser les familles autour de
filières à soutenir.
En nous appuyant sur les informations qui nous étaient parvenues des collègues ou des
responsables SNES des établissements, ou encore des camarades de la FSU du premier degré
ou des parents, nous avons également signalé de nombreuses erreurs dans les constats
d’effectifs 2011, ou encore les écarts – parfois considérables – entre les prévisions de l’an
passé pour cette rentrée et les constats. Ce qui ne rend pas très crédibles les prévisions à la
baisse de la DOS sur nombre d’établissements. Nous avons aussi fortement contesté le
principe de ‘’complémentarité avec le réseau privé’’ (voir nos remarques à propos de l’option à
Lesneven).
Pour le gallo, nous avons également démontré que la notion de ‘’discontinuité des flux’’ reprochée
par l’IPR à certains établissements (et parfois à certains collègues !) ne correspondait pas à la
réalité de la pratique du gallo. En particulier en lycée où les jeunes prennent parfois le gallo
simplement en Terminale pour l’examen parce qu’ils le parlent relativement à la maison et espèrent
gagner ainsi quelques points. Cependant l’argument de l’IPR de traiter le gallo à parité avec le
breton est à entendre ; il faut faire en sorte qu’il y ait des élèves inscrits sur l’ensemble des
niveaux, seule condition pour que certains puissent le cas échéant ne s’inscrire qu’en Terminale.
Pour plusieurs établissements où la filière breton était directement menacée, nous avons
emporté des décisions positives : sur le bilingue à Rostrenen qui ne sera pas mis en sommeil (il y
avait erreur sur les chiffres), sur l’option au Faouët qui ne sera pas fermée (erreur sur les chiffres
là aussi), ou encore à Châteaulin dont la DOS doit vérifier les chiffres de 6e là aussi.
Nous avons également obtenu qu’à Pleyben ne soit pas entériné le passage de fait du BO3 au BF1 qui
s’est fait cette année sans que rien n’ait été acté l’an passé (il y a 11 élèves en classe de 4e !).
L’IPR a dit que le c.e. serait contacté pour rappeler qu’en matière de LCR, « aucune décision ne
pouvait être prise sans l’aval du recteur ». Pleyben retrouvera donc du breton en BO3.
Il y a cependant des établissements qui interrogent l’administration, notamment Morlaix-Mendès
et Plounéour, même si elle penche heureusement plutôt pour un soutien à apporter afin de
dynamiser le breton. Pour l’IPR, ‘’la rupture forte entre les effectifs de 6e et ceux de 5e (de
50 ou 70 élèves à 3 voire 1), ne plaide pas en faveur de la piste d’une heure obligatoire de langue et
culture imposée à tous en 6e’’. A suivre dans les discussions au CALR…
L’IPR est revenu sur sa ‘’déconvenue’’ à propos du recrutement à Sizun après les actions menées en
faveur du bilingue. Il dit « ne pas comprendre pourquoi les 8 élèves présents sur Sizun, donc au
plus près du collège, n’ont pas poursuivi en bilingue public – les engagements n’ont pas été
respectés ». Le SNES fait observer qu’il y a aussi à tenir compte de l’absence de cohérence au
niveau de l’organisation de la sectorisation et des transports de la part du CG29 : les enfants de
l’Ecole bilingue de St Rivoal ne bénéficient d’aucun transport vers Sizun, leur CLG de secteur étant
Commana… où il n’y a pas de bilingue. De la même façon, dans le pays bigouden, le fait que toujours
rien n’avance pour Pont l’Abbé-Laënnec – que ce soit pour l’optionnel ou pour le bilingue – interroge
quant à la ‘’politique des pôles’’ : le pôle de Brizeux-Quimper n’étant pas CLG de secteur pour le
pays bigouden, les familles doivent entamer une démarche de demande de dérogation tout en
sachant qu’elles ne bénéficieront d’aucune facilité de transport… L’IPR répond qu’après consultation
de Div Yezh, « il n’y a pas de perspectives de poursuite de scolarité dans le public en provenance du
1er degré en pays bigouden ». Pourtant le privé, lui, avec moins d’effectif, maintient une filière de
collège à Pont l’Abbé. Avec un potentiel de deux écoles publiques sur le pays bigouden (5 classes à
Plomeur et 3 à Plozévet), et de deux écoles privées (3 classes à Pont l’Abbé et 2 à Plonéour), plus
une école Diwan, le potentiel pour une poursuite en bilingue existe bien. Une fois de plus, l’académie
serait bien inspirée de passer à une vraie politique de l’offre pour l’enseignement public !
En lycée, nous avons défendu activement le maintien de l’option au lycée Le Dantec de Lannion.
Actuellement 5 élèves seraient prévus pour la rentrée 2012 selon l’administration. L’option n’est pas
fermée, mais le seuil de 10 reste posé. L’IPR reconnaît les gros efforts faits sur place par
l’enseignante pour la dernière rentrée. Il compare cette situation, difficile, au ‘’rétablissement’’ des
effectifs à Pavie-Guingamp (20 élèves en 2de à cette rentrée) ; pour lui, Lannion ayant largement
le potentiel de Guingamp, il n’y a pas de raison que les effectifs n’arrivent pas au seuil de 10 à Le
Dantec si une action vraiment forte est menée conjointement par tous les acteurs locaux dans les
semaines à venir. L’Ofis, une fois de plus sera mis à contribution. Nous avons dit que les parents sur
place étaient d’ores et déjà mobilisés. La décision sera donc le maintien de l’option, mais cette fois
sous forme d’un ‘’bloc de moyens provisoires’’ : le rectorat ne fera pas un service de 3h de breton
en février-mars pour l’enseignant afin de « ne pas prendre le risque d’un sous-service si les élèves
ne viennent toujours pas en septembre ».
Au chapitre des bonnes nouvelles, il y a tout d’abord la confirmation de l’ouverture du bilingue à
Jules Simon-Vannes ; projet fortement porté par l’établissement, les familles avec Div Yezh, et
par l’Ofis. Le potentiel selon l’IPR est très favorable. Une demande tardive de bilingue sur le
secteur Morlaix-Mendès serait peut-être aussi soutenue par l’administration dès le prochain CALR.
De la même façon, celle-ci a accepté de permettre la poursuite d’un enseignement de breton pour
des élèves du LP de Rostrenen, même si le passage au Bac ASSP des filières BEP Sanitaire et
social ne permet pas a priori la LV2 ; l’expérience se poursuivra dans le cadre de l’article 34 pour 6h
(2h/niveau du Bac Pro ASSP). L’argument d’une pertinence à l’embauche pour ces élèves qui
pourraient postuler pour des postes bretonnants dans les métiers de la petite enfance (ATSEM) a
été semble-t-il bien reçu.
En revanche, les demandes d’ouverture du BF1 à Plouescat et Lesneven – toutes deux portées
par les chefs d’établissements – sont rejetées. Le motif affiché au départ par l’administration pour
le rejet de la demande à Lesneven nous a fait bondir : il était question de la « complémentarité des
réseaux »… tout en faisant état d’un potentiel de 23 élèves pour la rentrée ! La discussion sur ce
point a été animée. Il est apparu finalement que le c.e. de Lesneven calculait le nombre d’élèves
potentiels en BF1 à partir des données de la ‘’ressource’’ venant du bilingue 1er degré. Pour l’IPR le
support n’est pas assez solide, et il s’inquiète de l’effet de découragement ou d’ennui sur les élèves
du BF1 si celui-ci accueillait ensemble des enfants venant du bilingue et des débutants. Pour une
ouverture de DNL Arts plastiques dans le bilingue à Plougastel, l’IPR demande de temporiser, non
pas faute d’élèves, mais de ressource enseignante ; selon lui, il y aura une possibilité peut-être
rentrée 2013.
Deux points noirs surtout à noter sur des pôles importants dans l’espace breton : Carhaix-Beg Avel
et Pontivy-Romain Rolland où l’on s’achemine vers la mise en sommeil du bilingue (et la fermeture
de l’option sur Pontivy). Pour Carhaix-Beg Avel, M. Guillou a fait le compte-rendu de sa réunion sur
place. En dépit du potentiel de 18 élèves qui pourraient venir de Chateauneuf, Gourin et du 1er
degré Carhaix, pour le moment il ne note qu’un seul engagement ferme venant de Chateauneuf, plus
un de Gourin (auxquels s’ajoutent 1 élève de Diwan et 1 de Carhaix). Il convient que cela nous
ramène encore à la question de l’organisation des transports au niveau du CG29. A aborder au CALR
où toutes les instances sont représentées.
L’IPR enfin a fait part de ses inquiétudes pour Lanester-Henri Wallon, essentiellement en raison
de grosses difficultés sur la filière bilingue du 1er degré ; nous avons insisté pour dire que ces
problèmes sont aujourd’hui dépassés et qu’il faut maintenant se laisser le temps de voir arriver les
effets positifs jusqu’au CLG. A suivre là aussi.
Au CALR du 6 janvier nous vérifierons comment ces éléments, ainsi que toutes nos remarques
sur les situations particulières des établissements auront été pris en compte. L’administration
devra en outre nous présenter les décisions qu’elle compte prendre pour traduire concrètement
l’ensemble des questions qui ont été discutées aux deux sessions du ‘’GT Broudic’’ :
– information à faire aux familles sur les filières (plaquette avec l’Ofis, site de l’académie)
– question des formations et du recrutement
– revitalisation des filières en difficulté - liaison 1er/2d degré
– mutualisation des moyens et des initiatives des IA, mais aussi des Conseils Généraux sur les territoires en charnière de départements (particulièrement au centre Bretagne).