20 octobre 2011

Actualité académique

CTPA du 20 octobre 2011 – Déclaration de la FSU

M. le Recteur,

Avant toute chose, nous souhaitons à l’occasion de cet ultime CTPA exprimer notre solidarité avec les personnels et les élèves du lycée de Béziers et avoir une pensée pour notre collègue décédée, sa famille et ses proches.Un tel drame est assurément le résultat de plusieurs facteurs, mais nous ne pouvons nous empêcher de penser que la souffrance au travail en est un des éléments. C’est le sens que nous avons donné à la minute de silence que nous avons observée hier matin dans les salles des professeurs avant la prise en charge des élèves.

Nous demandons au Ministre l’organisation d’une demi-journée dans tous les établissements et services dans les semaines à venir pour ouvrir le débat sur les réalités de nos métiers, sur les difficultés vécues dans leur exercice, et pour envisager collectivement les solutions à apporter à des problèmes que désormais personne ne peut plus ignorer.

De groupes de travail en CTP, nous n’avons eu de cesse de soulever cette question de la souffrance au travail. Souffrance considérablement accrue par la politique effrénée de suppressions de postes menée par le gouvernement, mais aussi par la multiplication de réformes aux injonctions intenables ou contradictoires.

A l’heure de la rénovation du dialogue social, nous exprimons solennellement, une fois encore, notre exigence de voir mis en place des outils de concertation et d’alerte pour affronter les enjeux posés par la généralisation de la souffrance au travail. Nous attendons que les CHSCT soient effectivement et rapidement mis en place avec les moyens suffisants à leur efficacité. Nous rappelons notre revendication d’une réelle médecine du travail, indépendante, et facilement accessible à tous les agents. Enfin, nous souhaitons, à la faveur de la mise en place des comités techniques, que les échanges que nous avons, dans un souci de dialogue réellement constructif, puissent se traduire en actes.

Dans les derniers CTPA, nous avions vivement critiqué les suppressions de postes, l’augmentation du nombre d’élèves par classe, la réorganisation forcée des services, l’individualisation dans tous les secteurs. Nous savons, et particulièrement dans notre académie, que chaque agent, animé du sens du service public, essaie de maintenir son idée d’un travail bien fait.

De cette contradiction entre une politique de casse et notre attachement à tous aux valeurs du service public, naissent les sentiments d’être dépossédé du sens de son travail, d’être abandonné par une institution qui paraît de moins en moins soutenir ses agents, et de subir en plus les freins d’un autoritarisme de plus en plus palpable. Cette forme de management infantilisant est ressentie par les personnels comme une violence. Tout cela ne peut qu’aggraver les situations de souffrance.

A l’heure de l’abrogation du décret de 1982 instituant les comités techniques paritaires, et avec la mise en œuvre des comités techniques en leurs lieu et place, nous réaffirmons nos attentes d’avoir une continuité dans le dialogue académique, des réponses à nos questions, interrogations et réactions, la transmission de documents essentiels tels que par exemple les suivis en masse et financiers de l’ensemble des BOP, ceux des effectifs.
La suppression brutale et non concertée du corps des IA-DSDEN exigera aussi une nouvelle organisation du dialogue social.
Nous souhaitons vivement, M. Le Recteur, que vous continuerez à présider le CTA, et qu’y participeront les responsables académiques et départementaux.

D’ailleurs, nous souscrivons à vos propos, communiqués récemment par M. Le Secrétaire général à tous les électeurs de l’académie et selon lesquels « les instances de concertation constituent des espaces structurant du dialogue social ». Nous les prenons comme un engagement. Pour notre part, nous nous y tiendrons.

Dans cette déclaration à cet ultime CTPA nous n’oublierons pas de saluer le travail réalisé par les services de gestion du rectorat et du Directeur des Ressources Humaines pour la mise en œuvre des élections de cette semaine. Ce travail a été particulièrement difficile, et parfois harassant, notamment du fait du calendrier imposé par le gouvernement.

Le ministère n’a pas voulu entendre nombre de nos critiques et de nos craintes, formulées depuis des mois. Le constat de la participation suffit à démontrer que les modalités retenues (un vote électronique centré sur la démarche individuelle alors que rien ne s’opposait au maintien d’un vote dans les établissements, une campagne écourtée, des fichiers d’électeurs stabilisés trop tardivement, etc.) ne sont pas satisfaisantes. Chacun sait que les problèmes techniques innombrables ont rebuté nombre d’électeurs à participer à ce scrutin. Nous sommes bien loin de la promotion qu’en faisait le Ministère !

Quoi qu’il en soit, M. Le Recteur, les représentants de la FSU souhaitent, comme ils en ont l’habitude en CTPA, vous interroger sur les dossiers en cours, et en premier lieu sur les conditions de la rentrée 2011 – rentrée particulièrement catastrophique à maints égards : toutes les conditions sont réunies dans notre académie pour maintenir dans le rouge nombre de signaux déjà relativement inquiétants. Nous vous interrogerons aussi évidemment sur les conditions qui sont faites à nos collègues stagiaires – car pour nous il est hors de question de considérer comme clos ce dossier !

La FSU continuera de vous rappeler ses ambitions pour l’Ecole et ses revendications. Dans l’immédiat, c’est l’exigence d’un vaste plan d’urgence pour l’Ecole. Souhaitons que dans les semaines et les mois qui viennent, cette exigence soit véritablement entendue.

M. Le Recteur, Mesdames, Messieurs, nous vous remercions.