7 janvier 2013

Actualité académique

Compte-rendu de l’audience FSU / Mme Rouger pour le conseil régional

compte-rendu de l’audience du jeudi 20 décembre 2012 accordée à la FSU par Mme Rouger, vice-présidente de la Région chargée des lycées et de la qualité du bâti. Nous souhaitions aborder le suivi du Ppi (plan pluriannuel d’investissements) 2010/2014 ainsi que la programmation de construction de nouveaux lycées publics dans l’académie. Plusieurs études confirment que la Bretagne (et pas seulement l’Ille et Vilaine) conservera jusque 2030 au moins une évolution démographique particulièrement forte au regard des autres régions, tant par le solde naturel que migratoire. Les effets sur les populations scolaires se font déjà sentir depuis plusieurs années, et faute de places dans les établissements publics, le réseau privé profite de cette aubaine. Alors que l’académie reçoit des postes pour répondre aux hausses d’effectifs pour la rentrée 2013 (une première depuis bien longtemps...), les collectivités territoriales doivent s’engager dans des projets de construction sans plus attendre. Vous lirez que le Conseil Régional ne semble pas prendre la mesure de ses responsabilités sur ce dossier. Dans les prochaines semaines, le SNES avec la FSU prendra des initiatives pour mobiliser l’opinion publique.

Par ailleurs, avant le comité technique académique (CTA) du 22 janvier, le rectorat réunira un groupe de travail paritaire le 16 janvier pour échanger sur le plan d’évolution des formations (PEF). Nous invitons les responsables de S1 à nous faire connaître au plus vite les demandes d’ouverture de formations qu’il faut défendre auprès du rectorat.

Le secrétariat académique vous souhaite une bonne reprise... et une très bonne année 2013.

Compte Rendu

La rencontre a duré un peu plus de 2 heures. Mme Rouger a reçu seule la délégation de la FSU (Jean-Luc Le Guellec coordonnateur FSU Bretagne, trois responsables académiques du SNETAP -syndicat national de l’enseignement technologique agricole public-, Gwenaël LE PAIH secrétaire académique du SNES, Christelle Carnet SNES pour le lycée de Guer, Anita Kervadec SNES pour les lycées du Morbihan, Laurent Rebuffie SNES pour le lycée Bréquigny, Christine Ouvrard SNES pour le lycée Victor et Hélène Basch Rennes).

Avant d’aborder la programmation de construction de nouveaux lycées, nous avons évoqué le Ppi et les situations d’établissements pour lesquelles les militants de S1 nous avaient communiqué des informations. Mme Rouger a précisé ne pas être en mesure d’apporter toutes les réponses aux dossiers présentés mais s’est engagée à le faire dans les prochaines semaines. A cet effet, le SNES transmettra à la Région dans les prochains jours un document récapitulatif avec toutes les questions posées. Nous avons également convenu d’une nouvelle rencontre, en mars probablement. Dans l’immédiat, le S3 informera directement les (quelques) S1 pour lesquels Mme Rouger a apporté une réponse ou un avis sur le lycée évoqué.

A partir des remontées des S1 et en prenant exemple sur celles-ci, nous avons présenté à Mme Rouger les difficultés récurrentes rencontrées sur le terrain :

1/ Les personnels ont peu d’informations sur le suivi, la mise à jour, l’annulation parfois des travaux envisagés dans le PPi. La concertation Région/équipe de direction des établissements n’est ni suffisante ni satisfaisante : de nouvelles instances régionales de concertation avec les représentants des personnels des lycées et les organisations syndicales sont nécessaires.

2/ L’adaptation des locaux pour répondre à la forte progression des effectifs doit être envisagée au plus vite : restauration, CDI, salles multi-média, salles de sciences... Par ailleurs, l’installation généralisée de préfabriqués n’est pas une solution pérenne.

3/ Au delà de l’équipement, la maintenance informatique doit être assurée par la région avec des personnels formés et affectés dans les lycées.

4/Le renouvellement du parc de machines des filières technologiques industrielles ne peut pas se faire sans concertation avec les enseignants directement concernés. Il faut faire avec les personnels un bilan des redéploiements et retraits de machines effectués ces derniers mois.

5/ Les dépenses de chauffage nécessitent des subventions exceptionnelles de la Région pour limiter les prélèvements sur fonds de réserve.

Mme Rouger dans ses réponses nous a assurés qu’elle avait connaissance des problèmes que nous soulevions, elle a d’ailleurs apporté de manière immédiate plusieurs précisions aux situations présentées. Un document-cadre, voté en 2010, incite clairement les chefs d’établissements à mettre en place une commission de consultation interne pour le suivi du Ppi de l’établissement. Également, les proviseurs doivent communiquer au conseil d’administration toutes les informations qui leur sont transmises par la région sur le Ppi. Mme Rouger s’est proposée de le rappeler aux proviseurs, ainsi qu’aux élus de la Région siégeant dans les CA. Ces directives, que nous aurons à faire respecter dans nos établissements, ne suffisent pas pour garantir plus de transparence pour les représentants des personnels : pour le SNES, la création d’une instance régionale de concertation est désormais incontournable. Nous souhaitons par ailleurs savoir où la région en est du Ppi 2010/2014 : quelles actions ont été réalisées et quelles sont celles engagées ou programmées avec le budget initial de 400 millions d’euros ? Mme Rouger a précisé que tous les projets n’avaient pas encore été réalisés, des retards sont imputables à la SEMAEB (société d’économie mixte pour l’aménagement et l’équipement de la Bretagne), délégataire de la Région pour l’exécution des travaux.

Mme Rouger a rappelé que la région avait abandonné depuis 2010 tous les projets de construction d’amphithéâtre pour privilégier les lieux de vie des élèves, la qualité environnementale du bâti et l’amélioration des conditions de travail des personnels. De même, les études de projets confiées à des cabinets d’architectes -coûteuses pour des projets souvent abandonnés- sont désormais évitées.

La rénovation du lycée maritime de St Malo (25 millions d’euros sur 4 ans) n’a pas été prévue sur le Ppi 2010/2014. Pour éviter tout redéploiement de l’actuel Ppi, un financement spécifique serait envisagé dans le cadre du budget 2013, actuellement en préparation.

Nous avons dans un second temps abordé l’évolution démographique particulièrement dynamique en Bretagne. Plusieurs études confirment cette tendance jusque 2 030 au moins. Le choix des familles pour le service public est une autre tendance qui se renforce et vient appuyer le rebond des effectifs dans le public. La programmation de construction de lycées ne plus être différée : 20 000 lycéens de plus à l’horizon 2030, cela représente plusieurs lycées à faire sortir de terre...

Mme Rouger s’est montrée plus mesurée sur ce dossier. La région reconnaît la poussée des effectifs dans le second degré mais se dit en difficultés pour identifier clairement les secteurs qui connaîtront la plus grande poussée démographique. Des extensions ou adaptations sont certes envisagées pour augmenter les capacités d’accueil (lycée du Rheu, lycée de Bain de Bretagne, lycée de Montfort, lycée Joliot-Curie Rennes) mais aucune construction nouvelle n’est vraiment prévue avant 2019 !

Nous avons exprimé notre désaccord et dénoncé cette absence de perspective : où sont les engagements pris pour la jeunesse durant la campagne des régionales ? Pourquoi négliger le dossier éducatif alors que d’autres dossiers sont d’ores et déjà budgétés (LGV, très haut débit) ? La région attendrait-elle que le réseau privé prenne les devants et se positionne sur un « marché porteur » ? Le SNES avec la FSU prendra des initiatives dans les prochaines semaines pour mobiliser le plus largement possible et obtenir de la Région une programmation des constructions. Nous aurons, avec les familles, à nous faire entendre pour que la Région, qui revendique paradoxalement plus de compétences éducatives à l’occasion d’une nouvelle étape de décentralisation, se positionne sans ambiguïté pour le service public et la construction de nouveaux établissements publics sur l’ensemble de l’académie.