Grand chamboule-tout dans les CIO !
A l’heure où l’orientation est placée au centre de la réforme des lycées, le ministère prépare un texte sur l’évolution des missions des COPsy. Le ministère envisage de limiter l’intervention des COPSY aux élèves décrocheurs, en très grande difficulté ou handicapés. Or, pour tous les élèves, le travail approfondi sur l’aide à l’adaptation et la contribution à la réussite scolaire, en amont est nécessaire. Il est la condition pour que le conseil ne se réduise pas à un constat d’impossibles, et à de la soumission au futur le plus probable et aux déterminismes de tous ordres. La projection dans l’avenir ne va pas de soi pour tous les élèves. C’est bien le rôle du COPSY que de la favoriser en particulier pour en faire un levier de réussite.
Les enseignants directement touchés…
Les "établissements doivent pouvoir s’appuyer sur l’engagement des enseignants " (texte du MEN) : il s’agit bien de transférer sur les enseignants, notamment au travers de l’accompagnement personnalisé, le rôle de conseil direct auprès de tous les élèves, sans bien sûr aucune formation spécifique. L’accompagnement personnalisé, présenté comme une mesure phare dans le cadre de la réforme du lycée est très cohérent avec le projet visant à réformer l’orientation. Il traduit le mépris du ministère pour les équipes éducatives : mépris pour les COPsy, dont le métier est nié, mépris pour les enseignants-documentalistes, dont la fonction se limitera à l’accueil d’élèves priés d’aller « travailler au CDI » en guise de dédoublement de l’AP, mépris aussi pour les autres enseignants (moins d’heures pour transmettre des savoirs, plus d’heures pour s’occuper du « parcours de formation » de l’élève). Les COPSY renforceraient dans le même temps leur rôle de « conseillers techniques » auprès des chefs d’établissements.
Pour le rectorat, l’accompagnement personnalisé en seconde à la rentrée 2010 (aux rentrées suivantes en première en terminale) doit permettre aux enseignants de multiplier les rencontres individuelles avec chaque élève tout au long de l’année, sans se limiter aux élèves en difficulté, pour évoquer tout à la fois leur bien-être, construire pas à pas leur projet d’orientation, donner des clés pour réussir leur insertion professionnelle. Ce transfert aux enseignants de l’accompagnement à
l’orientation doit alerter chacun d’entre nous : quelles sont nos compétences, nos qualifications, nos limites pour prendre en charge de pareilles questions dont les enjeux sont majeurs pour les élèves ? Des professeurs en guise de COPsy ? C’est non ! Le SNES appelle à ne pas dépasser le cadre des missions dévolues au professeur principal, ce qui n’a jamais empêché un partenariat fort avec les COPsy.
Les COPsy sur des plateformes téléphoniques
A l’image de ce qui se passe à pôle-emploi (ex ANPE), le Ministère envisage le recours à des COPSY pour répondre sur les plateformes du service d’orientation dématérialisé ouvertes à tous les publics (salariés, demandeurs d’emploi, jeunes en recherche d’une formation et d’une insertion...). Le champ d’intervention des COpsy dépasserait ainsi bien largement le cadre scolaire : c’est l’identité des CIO aujourd’hui clairement reconnus par les élèves et leurs familles qui est menacée.
« Vous avez demandé un conseil ? Ne quittez pas, un conseiller va vous répondre. »
REAGIR D’URGENCE !
Le projet ministériel correspond à une transformation radicale du service public d’orientation de l’Education nationale et à un transfert des missions des COPSY vers les enseignants. L’action engagée par les COPSY depuis plusieurs semaines doit s’élargir à l’ensemble des personnels. Le SNES académique vous invite donc :
- à renvoyer la pétition ci-jointe au plus vite et avant le 4 juin à Monsieur le Recteur d’Académie (double au SNES académique, fax 02 99 36 93 64)
- à faire voter une motion en CA pour informer les élèves et leurs parents
- à participer au rassemblement à l’appel du SNES, de SUD, de FO et de la CGT le vendredi 4 juin à 15h30 au rectorat.