19 juin 2015

Actualité académique

Déclaration commune des syndicats SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, CGT Educ’action, Sud Education et SNALC de l’Académie de Rennes

La mobilisation des personnels du second degré ininterrompue depuis le 19 mai démontre leur rejet
de la réforme du collège. Leur détermination reste entière en dépit de la publication des textes réglementaires
le 20 mai au lendemain d’une grève majoritaire, et de l’entêtement de la ministre à ne dis -
cuter que des textes d’application malgré les demandes réitérées de l’intersyndicale de rouvrir les discussions
qui doivent impérativement déboucher sur l’écriture de nouveaux textes réglementaires (décret
ou arrêté) intégrant les demandes des personnels. La poursuite du mouvement est à prévoir tout
au long du mois du juin et dès la rentrée de septembre si la ministre persiste.

Alors que des préavis de grève sont déposés pour tous les jours de juin, les organisations syndicales
appellent les personnels à poursuivre les actions dans les établissements, en direction des parents et
l’opinion publique et à faire signer massivement la pétition « unautrecollege2016 » qui compte plus de
25 000 signatures ! La ministre et le gouvernement doivent comprendre le message des personnels
qui ne demandent pas à être rassurés, mais entendus !

On nous affirme que l’amélioration qualitative du service public d’éducation repose sur une plus
grande autonomie donnée aux établissements, qu’il en résulterait systématiquement une dynamique
favorable aux élèves. Le bilan des lycées professionnels ou plus largement encore celui des pays qui
ont mis en oeuvre l’autonomie des établissements est loin de convaincre. L’accroissement des inégalités
et la dégradation des conditions de travail des personnels est source de souffrances nuisant à la
qualité des apprentissages des élèves.

Car dans un contexte d’insuffisance de moyens, ce n’est pas du dynamisme pédagogique qui résultera
d’une telle politique mais bien au contraire une concurrence entre les établissements, les disciplines,
les personnels, les projets et un renforcement des pouvoirs hiérarchiques produit par une tension
entre une injonction et les moyens.

La qualité des services publics a un coût. On ne peut prôner une meilleure prise en compte de la situation
de chaque élève quand les effectifs de toutes les classes continuent à croître. On ne peut prétendre
améliorer la compétence professionnelle des personnels quand on a tant réduit leur formation
continue.

On ne pourra réformer le collège sans l’adhésion des personnels. C’est parce qu’ils veulent une école
égalitaire que les enseignants refusent une telle réforme. C’est aussi parce que leurs compétences
professionnelles, pédagogiques et didactiques, les mettent en garde contre les illusions. Ils affirment
les raisons fondamentales pour lesquelles ils ont choisi leur métier : contribuer à un service public
d’Éducation capable de donner à toutes et tous une culture commune exigeante et ambitieuse. S’ils
refusent cette réforme c’est parce qu’ils ont l’intime conviction qu’elle ne leur donnera pas les
moyens réels de mieux exercer leurs missions. C’est cela qu’ils disent haut et fort en exigeant l’abrogation
du décret du 20 mai. Ne pas vouloir les entendre constituerait une erreur grave au moment où
le constat de la nécessité d’une amélioration du collège et des conditions de travail des enseignants
est unanime.