4 février 2010

Actualité académique

Déclaration de la FSU au CTPA du 19 janvier

La politique éducative menée depuis plusieurs années, l’ensemble des projets Chatel pour 2010, dessinent une Ecole aux antipodes des tendances historiques du système éducatif. Elles marquent un arrêt de sa démocratisation.

A la suppression programmée de la carte scolaire pour les collèges dont tout le monde se garde de produire un bilan pertinent en terme d’hétérogènisation des publics, aux réductions drastiques de l’emploi public tandis que le nombre de postes aux concours de recrutements de l’enseignement privé augmente, à la mise à mal de l’année de stage pour les néorecrutés PE et PLC, aux dégradations continues de nos conditions de travail et à la dénaturation de nos métiers, à la réforme de l’enseignement professionnel , s’ajoutent les projets de réforme des voies générales et technologiques des lycées et celle de la gouvernance des établissements installant pilotage local dans une logique de concurrence exacerbée, concurrence entre les individus, les établissements, les personnels .

La préparation de la carte scolaire pour le premier degré doit répondre à l’évolution réelle de populations en plein essor démographique, notamment sur l’Ille et Vilaine et le Morbihan. Elle ne peut être un exercice où la réalité sociale doit coller à un projet administratif, mais un instant où le projet doit coller à une réalité. De plus, les décisions d’ouverture et de fermeture de postes ne sont admises que si elles reposent sur des approches sincères et transparentes.
Les évolutions de la formation des PE et leur impact sur la carte scolaire sont une donnée incontournable dont il ne sert à rien de masquer les conséquences qui en bout de chaîne, toucheront les écoles, les élèves et les familles.

Quels que soient les aspects par lesquels on prenne la réforme des lycées, nous n’y trouvons à la FSU que mécontentements : diminution des horaires disciplinaires, tronc commun en première, affaiblissement des enseignements technologiques, renforcement de la série S , fragilisation des séries L et ES malgré l’annonce d’un rééquilibrage , orientation dévoyée et la liste pourrait encore s’allonger . Pour faire passer autoritairement cette réforme, le Ministre entend modifier les décrets EPLE et utiliser les Chefs d’établissements qui deviendraient des pilotes aux pouvoirs renforcés, assistés d’une hiérarchie intermédiaire désignée par leur soin, le Conseil Pédagogique.
Les collègues en collège savent déjà ce que cela signifie : de plus en plus la hiérarchie se fait pesante, les prescriptions s’accroissent, les tâches s’empilent ; du livret de compétences à l’évaluation de l’histoire des arts, des moyens de remédiation bricolés à la multiplication des réunions, le collège n’en peut plus !

Tandis que les difficultés à exercer nos métiers, à mettre nos élèves en situation d’apprentissage et d’activité s’accroissent, peu ou pas de réflexion n’est engagée sur les moyens à mettre en œuvre, les contenus d’enseignement, la formation des enseignants. La formation continue s’effondre faute de moyen. La réflexion pédagogique institutionnelle s’étiole. Toutes les réponses passent par le socle commun et la contractualisation.

L’Education n’échappe pas à la concurrence, au pilotage par objectifs, à la culture de résultats et à l’évaluation de la performance des établissements et donc des personnels. Logique de management qui n’a jamais prouvé, en lieu son efficience, mais valorise l’injonctif.

A l’éducation comme dans l’ensemble de la fonction publique c’est la même logique qui est à l’œuvre : un pilotage renforcé corrélé à la restriction des moyens, le non respect des missions , l’individualisation de la gestion des personnels cassant les repères collectifs, subordonnant davantage l’agent à sa hiérarchie jouant ainsi sur les rémunérations et sur les carrières.

Aujourd’hui la grogne monte dans les écoles, collèges et lycées : les collègues sont extrêmement critiques face aux orientations du gouvernement qu’elles touchent au devenir des services publics en général et au service public d’éducation en particulier. Elle sera ceratinement caricaturée comme l’expression du conservatisme.Mais où se joue l’avenir de l’école sinon dans nos classes ?
Face à cette politique cohérente d’attaques contre la fonction publique, contre ses missions et ses personnels, la FSU et ses syndicats ont engagé un plan d’action en continu. Rendez- vous est donné ce jeudi avant les assises collèges dans l’académie et la manifestation nationale du 30 janvier pour une autre politique pour le service public d’éducation
Dernir point, dans cette période de début d’année : nous formulons le voeu que les instances paritaires redeviennent l’espace d’une réelle politique contractuelle, se vérifiant par des évolutions réelles entre propositions et décisions.