Cette CAPA intervient dans le contexte encore douloureux d’attentats condamnés sans réserve par toute la communauté
éducative. Ils témoignent de la folie obscurantiste de jeunes assassins qui ont pourtant grandi parmi nous, étudié dans nos
écoles. Les interrogations sont fortes et les réponses devront être à la hauteur des enjeux de cette actualité tragique. Comme
tous les services publics, l’école a un rôle majeur à jouer dans la perspective d’une république sociale, laïque et solidaire. Il faut
porter ensemble cette ambition pour battre en brèche la séduction macabre exercée par cet obscurantisme qui se repaît aussi
des dégâts sociaux comme du recul des services publics dans les quartiers. Si un « pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de
stabilité », alors un « pacte humaniste et éducatif » fait à l’évidence partie des réponses à apporter, tant l’urgence est aussi
sociale.
Dans le contexte d’une politique d’austérité qui n’est pas assumée et d’une doxa qui présente les fonctionnaires comme une
charge pour la nation, le SNES – FSU considère que la Fonction publique est, bien au contraire, créatrice de richesses et un
investissement au service de la nation, des citoyens et de l’activité économique. A contrario de la spirale de l’austérité, améliorer
les salaires et développer l’emploi dans la Fonction publique représentent une solution pour sortir de la crise.
Concernant la catégorie des CPE, le travail constructif mené entre janvier et juin 2014 pour l’actualisation de nos missions a
abouti, avec beaucoup de retard, à la publication de la circulaire du 10 août 2015. Ce texte marque un coup d’arrêt aux pressions
managériales qui s’exerçaient depuis les années 2000. Il donne sens et ambition à l’action éducative et doit maintenant être décliné
dans toute sa portée pour la carrière des CPE : de la mise en conformité des concours de recrutement aux modalités d’évaluation
de leur activité professionnelle par les chefs d’établissement ou les IPR, en passant par la redynamisation de la formation
initiale et continue.
Hélas, la loi de finances 2016 ne prévoit pas de création d’emplois de CPE pour accompagner cette ambition, pas plus que pour
faire face à l’extension du périmètre de la vie scolaire : domaine 3 du socle commun (EMC, parcours citoyen, participation éventuelle
à des EPI ?), relance de la vie citoyenne au collège et au lycée, relance des internats, élargissement de la pause méridienne…
Les recrutements devraient être à la hauteur alors que pour ne prendre que notre académie, le déficit de postes pèse
lourdement sur la qualité de la prise en charge éducative des élèves. Trop de collègues sont confrontés à des effectifs d’élèves
qui ne leur permettent pas d’embrasser toutes les dimensions du métier et les tensions subies au travail concernent une proportion
de CPE qui ne cesse d’augmenter. Quel va être le quotidien dans nos établissements en terme de climat scolaire et d’encadrement
d’élèves sur les temps hors cours, du fait de la mise en place de cette réforme du collège ? Nous tirons également le si -
gnal d’alarme sur le recul de l’enseignement public avec une offre qui risque d’être appauvrie face à la concurrence du privé
(classe euros, langues régionales, langues anciennes...). Nous demandons l’abrogation de cette réforme et la réouverture des dicussions
pour une autre réforme du collège. Dans cet esprit nous apportons notre soutien aux collègues de Guer, dans l’action.
De plus, à cette charge quantitative excessive s’ajoute un nombre croissant d’élèves dans des situations sociales et médicales de
plus en plus complexes et difficiles à résoudre. Les événements récents montrent une fois de plus la nécessité de la formation
des futurs citoyens, formation dans laquelle les CPE, s’ils sont en nombre suffisant dans les établissements, prennent toute leur
place. Alors que nous sommes dans la phase de préparation de la rentrée, nous réitérons notre appel pressant pour que
s’amorce la résorption du déficit historique d’emplois de CPE dans l’académie.
Après l’alignement du ratio d’accès à la Hors Classe sur celui des certifiés, nous apprécions celui de l’indemnité forfaitaire des
CPE sur la part fixe de l’ISOE. Pour autant, ce ne sont que de maigres brèches ouvertes dans une politique d’austérité salariale
traduite par le maintien du gel du point d’indice. L’avancement d’échelon est le seul moyen pour les collègues de voir leur
rémunération augmenter alors que la baisse continue du pouvoir d’achat est devenue totalement inacceptable. Nous
revendiquons avec force une revalorisation salariale immédiate pour tous par l’augmentation du point d’indice de la Fonction
Publique, l’accélération des débuts de carrière et l’accès de tous au dernier échelon de la hors-classe.
Enfin nous attirons votre l’attention sur la faiblesse des notes des ex-stagiaires CPE issus de l’académie de Rennes qui, néotitulaires
arrivants dans d’autres académies, se voient durablement pénalisés dans leur déroulement de carrière pour cette
raison. Nous vous demandons d’exercer une vigilance sur leurs notations pour y remédier. Nous en ferons de même notre rôle.
Les élus du SNES-FSU à la CAPA :
Christelle Guiader, Catherine Flant, Mickaëlle Jégou, Yves Forton, Thibaut Gelati, Pierre-Yves Moré