Monsieur Le Recteur, Monsieur le SGA-DRH,
Après plus de 5 ans de gel du point d’indice, le gouvernement a enfin annoncé une hausse de 1,2% de nos traitements, ce qui représentera à terme 32€ par mois sur les salaires. La FSU avec l’Intersyndicale n’a cessé de mobiliser et d’agir pour un véritable plan de rattrapage du pouvoir d’achat et ne se contente pas de ce premier geste. Depuis 2010, les enseignants du second degré ont en effet perdu en moyenne 219 euros par mois. Le ministère de l’éducation nationale ne peut plus continuer à tergiverser sur la revalorisation de nos carrières et les engagements pris au niveau de la fonction publique dans le cadre des discussions PPCR doivent être traduits dans les textes pour nos corps comme ils viennent de l’être au ministère de l’Intérieur : transfert d’une partie de l’ISOE en points d’indice, translation des grilles indiciaires vers le haut à hauteur de 30 à 50 points d’indices pour chaque échelon, accès facilité pour tous à la hors-classe suffisamment tôt pour atteindre le dernier indice de la hors-classe avant le départ en retraite, déplafonnement de la fin de carrière avec un accès vers les indices de rémunération de la « hors-échelle lettre ».
Avec la revalorisation de nos carrières se joue aussi la question de l’attractivité de nos métiers et tout particulièrement de leur image auprès des jeunes diplômés. Malgré la crise de l’emploi en France, les métiers de l’éducation dans le second degré connaissent une crise de recrutement qui se s’accentue et obère durablement les évolutions nécessaires du système éducatif. Il faut au plus vite analyser les conditions salariales et la charge de travail dans nos métiers, leur exercice au quotidien avec des injonctions multiples, contradictoires parfois infantilisantes pour des fonctionnaires de catégorie A.
Les enjeux de cette CAPA pour l’accès à la hors-classe des certifiés sont bien de cette nature : valoriser les déroulements de carrières au vu de l’ancienneté et écarter des critères de classement tout risque d’arbitraire local. Monsieur Le Recteur, nous vous alertons solennellement sur plusieurs avis qui ont été dégradés pour des collègues en collège. Nous ne saurons accepter que l’expression d’une opposition à la mise en œuvre de la réforme sous quelle que forme que ce soit, entraîne un ralentissement du déroulement de carrière des collègues parce qu’ils exercent en collège. Ils se retrouvent de fait plus exposés que les collègues de lycée qui se sont tout autant mobilisés pour obtenir l’abrogation du décret. Par ailleurs, les engagements qui ont été pris par les autorités académiques devant l’intersyndicale académique SNES, SNEP, SNUEP, FO, SUD, CGT et SNALC doivent être respectés : le débat contradictoire sur la réforme du collège doit être possible et en aucun cas entraîner des mesures de rétorsion sur les carrières.
Avec 391 promotions, nous sommes en mesure de promouvoir aujourd’hui les collègues retraitables dans l’année et ceux ayant déjà plus de 3 ans dans le 11e échelon. Nous vous avons transmis à cet effet une liste des collègues repérés sur ces critères : un réexamen est nécessaire et peut permettre de rattraper des retards d’inspection et des déroulements de carrière loin d’être linéaires. En effet, selon les établissements d’affectation, la discipline ou le sexe des collègues, les carrières sont loin de connaître des déroulés identiques. C’est dans ce sens que les élus du SNES ont toujours agi : faire de la hors-classe un débouché de carrière à court ou moyen terme pour tous les enseignants pour qu’aucun ne parte à la retraite sans avoir atteint l’indice terminal 783 qui permet actuellement le meilleur calcul de pension.
Les organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, FO, UNL, UNEF, FIDL appellent à une journée nationale interprofessionnelle de grèves et de manifestations le jeudi 28 avril. A rebours du projet actuel qui fragilise les salariés en autorisant les accords d’entreprise ou de branche à déroger aux règles minimales prévues par la réglementation, le SNES et la FSU revendiquent des droits nouveaux pour les salariés d’aujourd’hui et de demain et demandent l’abandon du projet de loi sur le droit du travail.
Les élus du SNES-FSU à la CAPA des certifiés