26 janvier 2016

Actualité académique

Déclaration préalable FSU - CTA du 21 janvier 2016

Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs

Pour la rentrée 2016, nous cherchons encore les 4 000 emplois annoncés pour le collège : ils
ne sont nulle part et la réforme doit donc « s’auto-alimenter » ! Cela suffit à en faire
exclusivement une réforme de structure qui diminue les horaires disciplinaires et suppriment
les options pour dégager les marges d’autonomie. Combien de temps encore faudra-t-il à la
Ministre pour reconnaître que sa réforme du collège n’a pas réussi à convaincre les
enseignants du second degré ? En plus de formations subies avec des contenus pauvres, les
enseignants sont constamment réunis pour élaborer des organisations complexes et sans lien
avec ce qui se joue dans la classe pour faire réussir les élèves.
Désabusés, résignés, angoissés, écrasés, en colère... nos collègues, Monsieur le Recteur, en
sont là de la réforme du collège. Il est plus que temps de les entendre pour que les équipes
ne soient pas en rupture avec un ministère qui perd le sens des réalités. Les personnels
seront en grève mardi prochain pour le respect de leur professionnalité et de leur discipline,
pour l’abrogation de cette réforme et l’ouverture de discussions pour une autre réforme du
collège. Car oui le collège doit être repensé sur le long terme pour construire un collège
ambitieux pour tous les jeunes, un collège ancré dans l’acquisition progressive de savoirs
exigeants, un collège porteur d’une culture commune diversifiée et ouverte à toutes les
connaissances.

Le 1er degré reçoit 70 postes au titre de la priorité au primaire, de l’indicateur social et de
l’indicateur territorial. Alors que la prise en compte des difficultés sociales existant dans
l’académie nécessiterait une politique volontariste de l’éducation nationale, la réalité est
toute autre.
La scolarisation des enfants de moins de trois ans qui était l’une des mesures phares de la loi
sur la refondation ne cesse de baisser dans l’académie, conséquence d’une politique
académique de réduction drastique des effectifs. Pire, dans le Morbihan le taux de
scolarisation dans le privé dépasse celui du public.
Des populations scolaires entières sont privées de RASED et le nombre de départs en
formation ne permet plus le renouvellement des personnels spécialisés.
Au nom « d’une restructuration du réseau des écoles » les fermetures et regroupements
d’écoles se font à marche forcée sans concertation méprisant l’avis des usagers qui sont
souvent, dans ces zones rurales ou urbaines les populations les plus défavorisées à qui on
impose de nouvelles contraintes.
La formation évoquée comme priorité dans l’Académie sera-t-elle à la hauteur de ce
qu’attendent les enseignants ? Actuellement, alors que les nouveaux programmes seront mis
en place à la rentrée, aucune réelle formation continue n’est mise en place. Selon les
résultats du dernier sondage Harris commandé par le SNUipp-FSU, la volonté de transmettre
le savoir et la pédagogie ainsi que la réussite des élèves sont les premières motivations des
enseignants. Ils attendent une véritable amélioration des formations et un véritable
accompagnement de la part de l’institution.

Nous attendons de la carte scolaire 2016 qu’elle concrétise par des actes une volonté de
prise en compte de toutes les populations et l’affirmation de la présence d’un service public
porteur des principes de la république, sur tout le territoire. C’est pourquoi les fermetures
des collèges Montaigne à Vannes, Kérichen à Brest et celui de Commana doivent être
suspendues.

Avec un seul poste nouveau d’assistant social, aucun d’infirmière ou de CPE, le suivi des
élèves toujours plus nombreux dans l’Académie est porté par la seule force et détermination
des personnels à assurer leurs missions en faveur des élèves. Il faut en finir avec les
expérimentations sans moyen ou les confusions des missions qui entravent l’action de nos
collègues.

La FSU, avec les personnels, fera tout pour que 2016 soit bien une année de liberté, d’égalité,
de fraternité, de laïcité, de progrès social. Les services publics développent au quotidien la
cohésion sociale et les valeurs de notre société. Mais les personnels ont aussi besoin d’être
respectés, reconnus et revalorisés. C’est d’ailleurs ce qu’ils diront le 26 janvier dans la rue
pour de meilleures conditions de travail et une revalorisation des salaires.