Monsieur le Recteur, Le SNES-FSU dénonce l’abominable attentat commis contre Charlie-Hebdo. Les élu-es du SNES tiennent à exprimer toute la solidarité de la profession avec les victimes et les personnels du journal. Cet attentat renforce les enseignants dans leur détermination à former les esprits, des esprits libres, sensibles et attentifs aux valeurs démocratiques de la République ; parmi lesquelles la laïcité qui apparaît plus que jamais moderne et porteuse des valeurs d’humanité qui nous sont chères. |
Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs
A l’issue des élections professionnelles, les personnels de l’Éducation nationale ont à nouveau placé la FSU largement en tête en lui accordant ou lui renouvelant majoritairement sa confiance. Pour autant, la baisse de près de 5 points de notre score par rapport au scrutin de 2011, tout comme les près de 60 % d’abstention constituent des signaux sérieux, notamment pour la FSU qui poursuit l’ambition de faire réussir tous les jeunes, ce qui implique des transformations permettant d’aller vers cet objectif et des moyens budgétaires à la hauteur de ce défi.
On constate la persistance de difficultés pour voter. Manifestement, les bureaux de vote du 4 décembre n’ont pas eu l’effet escompté. Dans le second degré, des chefs d’établissements ne se sont pas sentis concernés par la participation de l’ensemble des personnels. La campagne par mails a créé un malaise chez ceux qui ont été destinataires de dizaines de mails, et a laissé sans information les très nombreux collègues qui n’utilisent pas leur messagerie académique. La FSU demande à l’avenir un dispositif simplifié permettant le vote sur le lieu de travail, solennisant cet exercice démocratique et collectif aujourd’hui renvoyé essentiellement dans la sphère privée.
Dans un contexte d’austérité, ces résultats sont aussi révélateurs du malaise de nos professions qui ne perçoivent pas les améliorations attendues dans l’exercice quotidien du métier. Ils nous appellent à être encore davantage attentifs et proches des préoccupations des personnels de l’éducation afin de mieux y répondre. C’est un enjeu pour le syndicalisme.
Au-delà des seules organisations syndicales, ces résultats devraient aussi interroger le gouvernement. En ne répondant pas aux attentes des agents de la Fonction
publique, notamment en ce qui concerne les salaires et l’emploi public, il ne les encourage pas à accorder du crédit au dialogue social. Il est urgent de sortir du gel du point d’indice et d’utiliser tous les leviers qui permettent d’améliorer la situation salariale : grille, déroulement des carrières, indemnitaire.
Mais, plus généralement, ce scrutin est aussi lourd d’enseignement pour la suite alors que des échéances importantes attendent notre système éducatif comme la réforme de l’Éducation prioritaire, les nouveaux programmes, le chantier du collège.
Il est toujours plus difficile d’améliorer l’école dans un climat généralisé de forte défiance. Or, notre système éducatif marqué par des années de suppressions d’emplois et de régressions est toujours en proie au doute. Le début du quinquennat en cours reste brouillé par les polémiques médiatiques autour de la consultation des programmes, la réforme des rythmes, la persistance de pratiques managériales non respectueuses de nos métiers, ce qui n’a pas permis de rétablir l’indispensable confiance.
Conditions de travail dégradées, formation initiale laborieuse, et formation continue en friche, revalorisation salariale en panne, il est urgent d’apporter des réponses au malaise de nos professions.
La FSU le dit à nouveau solennellement. Ce ne sont pas des petits sujets mais bien des conditions indispensables pour faire avancer notre système éducatif dans le bon sens et redonner reconnaissance et fierté à toutes celles et tous ceux qui s’engagent pour la réussite des élèves.
Sur tous ces points, la FSU et le SNES sont déterminés à porter cette ligne ambitieuse de la transformation du système éducatif en conjuguant toujours l’intérêt des élèves avec l’amélioration des conditions de rémunération, de formation et de travail des personnels.
Vous nous permettrez pour finir Monsieur le Recteur, de formuler un vœu pour cette nouvelle année 2015. Nous formulons le vœu que la revalorisation accordée en 2014 aux cadres de l’Éducation nationale, Secrétaires généraux, DASEN et tout récemment aux Recteurs soit généralisée à l’ensemble des métiers de l’Éducation Nationale et dans les mêmes proportions bien entendu. Nous ne doutons Monsieur le Recteur, que vous aurez à cœur de partager avec nous ce vœu pour la profession.