18 janvier 2007

Actualité académique

Declaration préalable de la FSU au CTPA du 16 janvier

Monsieur Le Recteur, Mesdames, Messieurs,

86 postes vont être créés dans les écoles publiques de Bretagne à la rentrée prochaine mais cela est très insuffisant au regard de la croissance des effectifs.
La publication, dans les documents préparatoires, d’un P/E théorique ou plutôt régulé avec l’hypothèse d’un taux de scolarisation des 2 ans équivalent à la moyenne nationale ne peut que nous interpeller. Nous déplorons les décisions autoritaires des inspecteurs d’académie visant à réduire cet accueil comme si la scolarisation des deux ans n’était qu’un mode de garderie gratuit

La contestation de cette spécificité bretonne n’est pas acceptable, elle est d’autant moins supportable qu’elle se situe à rebours d’une conception moderne de services publics de proximité en adéquation avec l’espace et les familles.

Il est assez intéressant de confronter ces mesures au discours général sur la déconcentration de l’Etat.

L’école, échelon historiquement le plus déconcentré de l’état, subit aujourd’hui les décisions les plus concentrées, décisions prises sans concertation avec la collectivité territoriale qui inscrit les élèves et organise le besoin scolaire.

Il y a des contradictions qui en disent plus qu’une longue théorisation.
Nous sommes pour une école au service des familles et non pour un service public qui se positionne unilatéralement à l’encontre les attentes de ces mêmes familles et des investissements des collectivités territoriales.

Les emplois supprimés au budget se traduisent dans notre académie par 137 suppressions dans le second degré. Ces suppressions portent à 1157,5 le nombre de suppressions d’emplois que les établissements de notre académie ont subies depuis la rentrée 2004. Depuis cette date l’académie a supporté une diminution de 7,7% du potentiel d’enseignement pour une diminution des effectifs scolarisés de 3,7% . 483,5 emplois en collèges, 239 en Lp et 435 en LGT, çà commence à faire beaucoup à tel point d’ailleurs que les documents ministériels montrent que notre académie est devenue déficitaire en emplois depuis maintenant 2 ans.

Affirmer que ces ponctions successives n’ont et n’auront pas de conséquences sur les conditions d’enseignement, sur les conditions de travail des enseignants voire même sur les résultats scolaires c’est refuser de regarder la réalité des chiffres de l’Académie. Que vaut la référence aux résultats du brevet des collèges au regard de l’évolution des taux d’orientation vers les secondes générales et technologiques ? Que vaut cette référence au regard de la diminution du taux d’accès d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat ?

On peut toujours essayer d’expliquer qu’en substituant à la logique de moyens, une logique de résultats, qu’en multipliant les expérimentations, on améliorera les performances du système éducatif, nous savons tous que l’enjeu essentiel pour le gouvernement c’est – sous couvert d’ un discours moderniste mais ô combien conservateur - de diminuer coûte que coûte, les dépenses publiques au risque de nuire à la qualité de l’enseignement , d’entraver la démarche d’élévation du niveau de qualifications, de mettre en danger l’avenir des jeunes et de la société.
On peut toujours expliquer que la mise en œuvre de la réforme du statut des enseignants- avant même que les décrets d’application ne soient signés- sera sans conséquence , il n’empêche qu’elle se traduira par une nouvelle augmentation de la charge et du temps de travail des enseignants . Est- il alors nécessaire de rappeler que pour un enseignant dont le temps travail dépasse les 41 heures hebdomadaires, une heure d’enseignement de plus, c’est moins de temps pour la préparation des cours et pour les corrections. Ce coup porté aux personnels sera donc préjudiciable aux élèves.
Si l’on ajoute le droit à l’expérimentation de l’article 34 de la loi d’orientation qui permet aux établissements, via des projets locaux de s’affranchir des règles nationales autrement dit d’en finir avec l’égalité de traitement pour tous les jeunes scolarisés quel que soit ce lieu de scolarisation, ce sont en définitive les élèves qui feront les frais de cette politique éducative.

Le service public sera aussi lourdement affecté par les suppressions de postes des personnels administratifs. Après le retrait de près de 80 emplois en 2004 et 2005 auxquels s’ajoutent les supports budgétaires supprimés à la faveur de la décentralisation des personnels TOS, le gouvernement s’apprête à supprimer de nouveau 400 emplois de personnels administratifs au budget 2007 dont 17 emplois dans l’Académie. Ce seront plus 130 emplois de personnels administratifs qui auront été supprimés en l’espace de 4 années dans l’Académie de Rennes. Nous ne connaissons pas la répartition des suppressions de ces 17 emplois .Nous imaginons qu’elles toucheront de nouveau les services académiques, les centres d’information et d’orientation et les EPLE alors même que viennent d’être créés de nouveaux établissements. Elles auront de graves conséquences pour les personnels administratifs (mesures de carte scolaire, mutations, avancement) mais aussi pour toute l’équipe éducative .Elles auront aussi des conséquences sur des opérations aussi diverses que la gestion des personnels,de la carte scolaire, les ouvertures de classes ou de sections, l’orientation des élèves, l’organisation des examens, le suivi des crédits d’Etat, les projets culturels, l’aide à l’innovation pédagogique, l’organisation des EPLE. Supprimer ces postes, c’est prendre le risque d’une désorganisation ou d’un démantèlement du service public d’éducation. Rien ne justifie de faire des économies à courte vue qui se révèleront coûteuses pour tous au bout du compte, surtout quant elles sont imposées sans aucune analyse de faisabilité.

La FSU ne peut rester sans réagir face à cette nouvelle dégradation. Elle demande au Ministre de revenir sur les décisions qu’il a prises sans concertation aucune. Après la grève réussie du 18 décembre, elle appelle les personnels à manifester samedi prochain à Paris.