Le journal officiel du 6 janvier a publié les nouvelles modalités du concours. Le métier de CPE, celui pour lequel nous avons été recrutés et formés, celui que nous exerçons, ne s’y reconnaît pas. Il n’est dans ce texte fait aucune référence à ce qui est le cœur même du métier : le suivi individuel et collectif des élèves au sein des équipes pédagogique et éducative, la relation à l’élève y est ignorée. En revanche il y est question de pilotage de la vie scolaire, de mise en œuvre d’un projet vie scolaire, qui à ce jour n’a aucune existence réglementaire, de positionnement du CPE dans et hors l’établissement scolaire ou encore de conseiller du chef d’établissement. Que toute référence aux droits et devoirs des élèves disparaissent, que l’on cherche presque en vain dans ce texte ce beau mot qu’est le mot « élève », qu’il apparaisse presque comme à regret au détour d’une phrase, tout ceci ne laisse pas d’inquiéter.
Dans ce texte, nous ne retrouvons pas notre métier, celui que les collègues exercent avec passion et dévouement, tel qu’il est défini par notre statut ni l’esprit de notre circulaire de mission. Un autre métier s’y dessine tourné vers le pilotage de la vie scolaire, la gouvernance de l’établissement et l’assistance au chef d’établissement.
La partie d’épreuve « agir en fonctionnaire de l’état et de façon éthique et responsable », éclairée par un autre attendu « le positionnement du cpe dans et hors de l’établissement » ne laisse rien augurer de bon sur ce qui est attendu du CPE.
D’élections professionnelles en actions multiples la catégorie n’a eu de cesse depuis des années de répéter avec force son attachement à son identité professionnelle, elle ne la laissera pas ainsi dénaturer !
Elle affirmera encore et encore que ce qui donne sens à notre métier, que ce qui en constitue le cœur, c’est le travail quotidien avec les élèves, le suivi individuel et collectif des élèves au sein des équipes pédagogiques et de l’équipe éducative, appuyé sur l’écoute et la relation d’aide.
Elle redira que de notre position particulière « à la croisée des chemins pédagogiques et éducatifs » nous participons à la transmission de savoirs aux élèves, qu’au travers des contacts réguliers avec ces derniers et des activités dans lesquelles nous pouvons les guider, nous favorisons leur acquisition de la maîtrise critique des savoirs et codes sociaux mais aussi de savoirs langagiers, relationnels, de capacités d’organisation de la pensée, d’argumentaire etc...
Elle affirmera toujours vouloir mettre en œuvre le bel objectif que nous donne la circulaire de 82 de favoriser la réussite scolaire des élèves et leur « épanouissement personnel ».
Elle rappellera que notre statut nous place aux côtés des professeurs pour le suivi et l’évaluation des élèves et que s’il nous prescrit d’organiser le travail des personnels chargés de surveillance et d’en contrôler l’exécution il ne fait pas de nous un chef de service encore moins le manager d’un projet « vie scolaire », comme si la vie scolaire pouvait se réduire au seul CPE !
Aussi, nous demandons instamment le retrait et la réécriture de la définition des épreuves des concours CPE, notamment les secondes épreuves d’admissibilité et d’admission, dans un sens plus respectueux de l’identité professionnelle des CPE, et nous souhaitons bien entendu que M. le Recteur transmette cette demande au ministère.
les élus du SNES CPE