Quinze jours après la rentrée, la situation du remplacement dans les collèges
et les lycées de l’Académie de Rennes est des plus préoccupantes. Le
rectorat n’a d’autre choix que d’attendre les propositions de Pôle Emploi
pour recruter de nouveaux contractuels ou vacataires. Désormais, les
recrutements se ralentissent faute de candidatures nouvelles pour un
premier emploi d’enseignant. Pourtant de nombreux établissements de
l’Académie restent encore avec des classes sans professeur d’allemand,
d’histoire-géographie, de maths, de français, ...

Cette situation était malheureusement prévisible tant le nombre
d’enseignants titulaires de l’Académie a diminué. Dès juillet, alors que la
plupart des enseignants titulaires remplaçants étaient déjà prévus sur des
postes à la rentrée, le rectorat de Rennes embauchait plus de 250
enseignants et CPE non-titulaires ! Au 10 septembre, ce sont 390 collègues
recrutés sur des contrats précaires pour les disciplines d’enseignement
général en collège et lycée général et technologique.

Dans un rapport diffusé récemment, l’Inspection Générale du Ministère
reconnaît par ailleurs sans ambiguïté les difficultés du remplacement et le
déficit en personnels : « plus de 20 000 nouveaux élèves sans que des
créations d’emplois soient prévus ». A la rentrée 2010, dans l’Académie, le
second degré accueille 2 000 élèves supplémentaires sans que le ministère
n’ait attribué de moyens nouveaux. La suppression de la formation en
alternance des stagiaires, dont le service a été relevé à un temps plein en
cette rentrée, mesure contestée avec force et détermination par toute la
profession, aurait dû compenser un temps ce déficit. Il n’en est rien !

Le Ministère relance donc de manière inattendue l’emploi précaire. Cette
gestion à court terme est inadaptée et indigne d’un service public de qualité
que nous défendons et que les familles sont en droit d’attendre pour leurs
enfants. Le SNES et la FSU s’alarment une fois de plus des conséquences
sur le terrain du dogme « 1 fonctionnaire sur 2 non remplacé ». D’ici 2013, le
second degré aura retrouvé des effectifs d’élèves proches de ceux de 2003.

Depuis pourtant 45 000 postes ont été supprimés. Personnels, parents
d’élèves, élus de la République, le SNES appelle chacun à agir pour exiger
des recrutements d’enseignants titulaires !