4 avril 2012

Actualité académique

La SNES-Bretagne à la tribune du congrés de Reims (interventions et et images)

site du S4 : suivre le congrès

Séance plénière de mercredi 4 après-midi : intervention sur le Thème 1 de jean Marc Clery

Le S3 de Rennes tient tout d’abord à saluer ici le travail des rapporteurs du Thème 1. Pour l’essentiel, nous sommes satisfaits – les axes que nous souhaitions voir soulignés apparaissent bien dans le texte proposé : la question des conditions concrètes d’accès à la culture pour tous les jeunes, les langues vivantes et régionales, et la voie technologique.

Réaffirmer le rôle des professeurs-documentalistes dans les établissements pour accompagner les jeunes dans le processus complexe d’appropriation des ressources documentaires et numériques est pour tous une nécessité. Ce qui passe par l’exigence de postes pour des titulaires en ‘’doc’’ dans tous les établissements.
Réaffirmer le rôle central des langues dans la culture commune, et leur apport pour la découverte de l’autre et la structuration de la pensée, cela implique pour nous de dénoncer fermement la politique actuelle qui fait des langues vivantes un laboratoire de la déréglementation : globalisation des horaires avec ‘’arbitrage’’ au local, annualisation qui fait vaciller les horaires réglementaires, et, enfin, certifications qui visent à déposséder les enseignants de la maîtrise de l’évaluation dans l’acte pédagogique ! (C’est une des raisons pour lesquelles il ne nous paraît pas possible de maintenir le terme « compétences » aux lignes 111 et 113 du texte).

Réaffirmer la place des langues régionales pour la culture commune et diverse que nous voulons, c’est aussi une nécessité ! Parce que nous voulons une Ecole qui enrichit l’homme dans sa réalité vécue. Cela passe par la poursuite de nos mandats de congrès de Strasbourg, Du Mans et de Toulouse, et par la poursuite de la réflexion nécessaire, au moment où la politique linguistique pourrait bien être un enjeu fort des politiques régionales à venir dans le contexte d’une nouvelle étape dans la décentralisation. Entre l’écrasement des langues régionales d’une part, et, d’autre part, leur accaparement par les Régions, réaffirmons le rôle de notre service public de l’Education nationale dans la transmission d’une culture vivante pour chacun !

Enfin, réaffirmer la place de la culture technique dans la culture commune, c’est aussi la nécessité de défendre sans œillères un avenir pour la voie techno dans toutes ses dimensions au lycée. Notre congrès académique avait notamment esquissé quelques pistes pour redonner rapidement des perspectives aux filières STI.

Pour finir, quelques mots peut-être, en une sorte de courte ‘’note d’ambiance’’ sur ce Thème 1 auquel nous avons travaillé. Hier, les échanges ont été de grande qualité, mais pour autant, ils se sont déroulés selon des attendus qui n’ont pas manqué de nous surprendre et de nous interroger dans notre S3. Le collège est certes l’objet d’attaques violentes, c’est un fait. Et avec lui, c’est l’ensemble de notre vision du Second degré qui est visée.

Mais cela doit-il conduire pour autant à chercher à se prémunir à ce point de toute « faille » dans notre texte ? A exclure tout ce qui serait susceptible de créer « un appel d’air » nous entraînant vers le collège du socle, le modèle du primaire, l’ébranlement des disciplines, etc. ?
Mais alors, du coup, réfléchir au temps réel de l’appropriation des savoirs dans la classe, réfléchir à leur mise en cohérence et à l’architecture de la semaine scolaire – ou encore réfléchir aux conditions permettant concrètement aux collègues de remettre le métier à leur main dans le cadre de « collectifs de travail » – tout cela s’est avéré parfois TRES difficile à faire entendre dans nos échanges !
Pourtant, notre projet pour le Second degré est ambitieux. Il doit le rester. Nos collègues attendent une telle ambition de notre part. Ils y sont prêts, et ils nous écoutent.

Jean-Marc Cléry
Jean-Marc Cléry

Congrès National du SNES : Intervention de Gwénaël Le Paih, secrétaire académique du SNES, sur la mise en place du Service Public d’Orientation en Bretagne

Le congrès académique de Rennes souhaite alerter les délégations sur la mise en œuvre du Service Public d’Orientation en Bretagne qui pourrait rapidement faire école dans d’autres Régions, particulièrement si une nouvelle phase de décentralisation est décidée dans les tout prochains mois.

Nous avons, en effet, la conviction que la politique du Conseil Régional de Bretagne anticipe, dans plusieurs dimensions, une nouvelle étape de décentralisation.

En Bretagne, le développement du SPO est particulièrement rapide car il s’appuie sur le réseau des Maisons de la Formation Professionnelle. Ce réseau MFP se décline dans la Région en 21 pays. Cette localisation étroite est justifiée par une vision adéquationiste de la relation Emploi / Orientation / Formation qui aurait un effet réducteur immédiat sur la diversité des formations et sur les choix d’orientation des élèves.

Soulignons d’ailleurs que cette déclinaison locale du SPO permet très facilement une labellisation d’organismes divers et variés dont les intérêts économiques pourraient guider le conseil en orientation auprès des jeunes.

Déjà en Bretagne, le Conseil Régional se comporte comme autorité hiérarchique des CO-Psy en demandant aux Directeurs de CIO qu’ils l’informent de l’organisation de leurs permanences en établissements scolaires.

Le SNES s’oppose à ces pratiques et dénonce toutes les dérives possibles.

Nous souhaitons alerter les S3 sur cette question du SPO qui ne doit pas seulement concerner les CO-Psy dans une affaire catégorielle. C’est l’orientation des jeunes et le choix des filières dont il est question.

Notre congrès académique a fait le choix de réunir un congrès académique extraordinaire dans les prochains mois sur la seule question du Service Public d’Orientation.

Gwenaël Le Paih
Gwenaël Le Paih

Intervention de Frédérique Lalys à la tribune du Congrès de Reims

Thème 2 – Jeudi 5 avril 2012

Pour l’académie de Rennes, il nous semble qu’un grand travail de prise en compte des débats a été fait, que le texte pose des garde-fous et en même temps ouvre des possibilités sur deux questions qui ont suscité des débats très vifs : celle de l’autonomie et celle du recrutement.

Sur l’autonomie, au-delà de l’effort sur les titres, le texte propose une clarification très nette de l’autonomie comme outil de management et de déréglementation, celle que nous refusons.
Parallèlement, il pose des conditions concrètes pour permettre aux collègues de reprendre la main sur le métier : la nécessité du temps pour permettre la concertation, pour inventer les modalités d’un travail commun des équipes et pour prendre démocratiquement un certain nombre de décisions qui relèvent de la liberté pédagogique mais impactent le fonctionnement des établissements, des élèves et des collègues.

Sur les recrutements et la formation des maîtres, le texte présente des mesures cohérentes et complémentaires dès la rentrée 2012 : prérecrutement à tous les niveaux, préparation de concours facilitée par le déplacement dans l’année des écrits, allocation versée à tous les étudiants souhaitant se présenter aux concours de l’enseignement, mise en place d’un plan de titularisation qui inclut l’affectation directe en stage des non titulaires.

Ces mesures nous permettent de répondre ponctuellement aux difficultés dans lesquelles la masterisation « sauce Chatel » a plongé les étudiants et de créer un appel d’air pour permettre de reconstituer un vivier. Elles nous permettent aussi d’être armés pour envisager des batailles aux côtés des étudiants et développer ce terreau de la syndicalisation.

Enfin, elles nous permettent d’approcher la question de manière fédérale et ce n’est pas rien dans les négociations qui vont s’ouvrir.

Pour ces raisons, nous sommes d’accord pour que notre exécutif entame des négociations, dans la mesure où à chaque étape des discussions, les instances délibératives du SNES pourront apprécier la situation et les moyens à mettre en œuvre pour faire aboutir notre mandat.